Dans l’article sur la formation des élus paru hier dans le Quotidien, le maire, Jean Tremblay, confond formation des élus avec formation de candidats au poste de conseiller et ne semble pas bien connaître la loi sur les cités et ville. Il nous dit qu’une personne ayant besoin de formation pour occuper un poste de conseiller municipal n’a qu’à se former à ses propres frais. Ce n’est pas de formation de candidats dont il est question ici. Mais bien de formation d’élus. Si Saguenay devait défrayer les coûts de formation pour tous les citoyens désireux de se présenter, cela constituerait des dépenses inutiles et non pertinentes. À moins que je ne me trompe, la loi prévoit pour les nouveaux élus municipaux une formation d’une quinzaine d’heures destinée à leur apprendre les rudiments de leur nouvelle fonction.
Au-delà de la formation des élus, on parle dans la loi des cités et villes, de l’obligation pour ces dernières, de mettre au service des conseillers, un budget pour la recherche et le secrétariat que le maire confond aussi avec de la formation. Selon cette loi, ce budget doit servir à documenter et outiller les élus pour, entre autres, leur permettre de se prononcer sur des questions lors de la prise de décisions au sein du conseil. Les conseillers, ici à Saguenay, sont silencieux. Cela semble arranger tout le monde au conseil. À titre d’exemple, lors d’une séance, des conseillers n’ont pu que balbutier leur désaccord face à la décision du maire de refuser la construction d’un pont pour les cyclistes à Shipshaw. Si les conseillers avaient droit à un tel budget, peut-être seraient-ils en mesure de susciter des débats durant les séances du conseil municipal. Cela pourrait redonner un sens à cette instance, en réduisant le déficit démocratique qu’on y retrouve.
Vous me direz que, de toute façon, tous les conseillers sont du bord du maire : un parti politique municipal sans le nom et la ligne de parti qui va avec. Mais, advenant le cas où d’éventuels élus, opposés au maire, venaient à siéger au conseil et exigeaient leur part de ce budget, que leur répondrait le maire?
Ce budget existe depuis plus de deux décennies. De 2004 à 2011, années où des données sont disponibles, Saguenay aurait dû mettre à la disposition de nos conseillers la rondelette somme de 1,152,000 dollars, soit 144,000 dollars par année, pour les aider à jouer leur rôle de représentants des citoyens, de législateurs et d’administrateurs. Si cette somme n’a pas servi à soutenir nos élus, à quoi a-t-elle été consacrée? À garnir les coffres de Promotion Saguenay peut-être?
Contrairement à ce que laisse entendre, madame Caroline Saint-Pierre, porte-parole au ministère des Affaires municipales, les villes de plus de 50,000 habitants sont tenues de mettre à la disposition de leurs élus 1/15 de 1 % du budget global pour la recherche et le secrétariat. C’est un « must » parce que, entre autres choses, cela favorise les débats au conseil municipal et de ce fait, la participation des citoyens. Donc la démocratie, si chère à notre maire. Même qu’un petit montant dudit budget pourrait être utilisé par ce dernier pour se familiariser avec la loi sur les cités et villes qu’il semble ignorer.a
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