vendredi 2 septembre 2011

Les pros de la politique

Pourquoi les girouettes de la politique, autrement appelées « politiciens professionnels » (au masculin), ne se regrouperaient-elles pas dans un même parti? Elles seraient alors animées par une seule et même conviction politique. Celle de n’en avoir aucune.

Un politicien professionnel est celui ou celle qui calcule pour adhérer au parti lui garantissant un job de député; encore mieux, un job de ministre. Il peut errer longtemps avant d’y parvenir, mais il sait qu’il ne perd rien pour attendre. Ce qui l’intéresse, au premier chef : se faire élire, peu importe l’étendard politique proposé. L’obsession du pouvoir, rien d’autre.

Le politicien professionnel est un être sans conviction profonde et capable, un coup élu, d’oser la balourdise jusqu’à « compter dans son propre but ». Il n'y a pas si longtemps par exemple, Denis Lebel, ministre des Transports au Fédéral, dans sa façon de conduire un rapport sur la déliquescence avérée du pont Champlain. Aucune confiance dans le bon jugement du citoyen pour appréhender un rapport accablant.

À mon sens, ce genre de politiciens incarne et encourage admirablement bien le vide politique. Pour eux, la satisfaction du devoir accompli en politique ne se résumant qu’à rapporter d’Ottawa ou de Québec des subventions et à « perroquetter » la pensée du chef de parti. Travailler à l’apport de subventions à sa région est-il, à ce point, incompatible avec l’adhésion à des convictions politiques un tant soit peu ancrées?

Je savais que Denis Lebel, avant de devenir conservateur, avait été libéral; il s’est même présenté sous cette bannière, si je me souviens bien. Son changement d’allégeance est survenu dans la foulée du scandale des commandites qui a mis knock-out le parti libéral du Canada. À titre de politicien professionnel, monsieur Lebel n’a pas mis de temps à comprendre à quel râtelier se trouvait alors son intérêt. Mais un fait que je ne connaissais pas jusqu'à dernièrement, paru dans un article du Quotidien de Saguenay, est que le député de Roberval aux Communes a aussi fait partie du Bloc Québécois; juste pour rigoler, selon ses dires.

Alors là! Nous avons le recordman canadien de la « faufilade » en méandres politiques. D’abord bloquiste dans les années 90, libéral au début du siècle, puis conservateur maintenant. Essayer de suivre la pensée évolutive (régressive devrais-je dire) de ce politicien est, en soi, un tour de force. De souverainiste social-démocrate à fédéraliste de centre gauche, puis à fédéraliste de droite. Réflexe conditionné par l’attrait du pouvoir? Poser la question, c’est y répondre. Il lui reste encore une allégeance politique à explorer : la sociale démocratie fédéraliste; il aura fait alors le tour du jardin. Lors d’une élection future peut-être?

Si vous doutez que notre député-ministre ne puisse virer complètement sa veste de bord un jour, rappelez-vous que Pierre Karl Péladeau, grand manitou de Québécor, a déjà fait partie d’un groupe marxiste-léniniste. Alors ne soyez pas surpris de voir Denis Lebel un de ces quatre matins au Parlement d’Ottawa, siégeant aux côtés de Nycole Turmel, une autre girouette politique qui, elle, a déjà fait partie du Bloc pour soi-disant faire plaisir à une amie et qui fait toujours partie de Québec solidaire pour défendre... à vous de deviner.

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