samedi 29 juin 2013

Le langage sibylin du maire.


Un article paru dans le journal, Le Quotidien de samedi dernier, sous la plume de la journaliste, Anne-Sophie Gobeil, me donne à penser qu'en matière de récupération des déchets (comme sur d'autres dossiers) le discours du maire de Saguenay, Jean Tremblay, est difficile à suivre.

Il commence par "confirmer" qu'il n'y aura pas de bac brun à Saguenay pour le compostage des matières organiques, pour ensuite nous dire qu'il "ne pense pas" y avoir recours. Pas tout à fait branché, il se garde une porte de sortie au cas où pour éviter de mal figurer, je suppose. Si le bac brun n'est pas retenu, c'est que selon lui un troisième bac serait trop encombrant dans la cour du citoyen. Plus encombrant que deux ou trois voitures, voire plus? Qu'il aille raconter cela à des contribuables de villes qui utilisent le bac brun. Les citoyens de Portneuf, Lévis et Victoriaville qui compostent depuis plusieurs années s'en accomodent très bien. Nous ici il faut se soumettre aux tergiversations du maire qui joue à l'expert.

Tout en se disant prêt à consulter les experts, le maire s'entête à défendre pour Saguenay une technologie pensée dans les années 80 nommée le tri mécanobiologique (TMB), qui est loin d'avoir fait ses preuves. Mais un expert, il y a un à la tête d'une équipe ici à Saguenay. De surcroît reconnu mondialement qui dirige la Chaire en éco-conseil de l'UQAC en la personne du professeur et biologiste, Claude Villeneuve. Ce dernier vient tout juste de dire dans une chronique livrée au Quotidien que le TMB est une utopie; qu'il produit du mauvais compost; que trois expériences de TMB au Québec se sont soldées par des échecs. Que faut-il de plus à Jean Tremblay pour se faire une idée? Consulter la population peut-être.

Le méfiant maire déclare du même souffle que les experts qui lui présentent des solutions ont des intérêts à défendre? Mais selon lui, l'intérêt du citoyen doit primer. L'intérêt des citoyens avant tout ne serait-il pas d'en débattre justement? Sauf que l'on connait bien l'intérêt du maire pour le débat public. Au reste, quel intérêt la Chaire en éco-conseil de l'UQAC, une maison d'enseignement sans but lucratif, peut-elle défendre d'autre que l'intérêt public? En 2007, cette chaire universitaire reconnue pour son expertise en matière de recyclage des déchets domestiques avait soumis à la ville un dossier d'expérimentation. Cependant, le maire n'y a jamais donné suite. Se méfiait-il alors des gens trop instruits?

Comme l'a dit Claude Villeneuve dans sa chronique, il y a lieu de s'inquiéter des véritables motivations du maire dans le dossier du recyclage des vidanges. Et j'ajouterais qu'il y a lieu de s'interroger sur son discours tergiversant en cette matière. Surtout quand il nous déclare que ce n'est pas le moment, alors qu'il est en pleine campagne électorale, de prendre une décision sur ce dossier. Mais justement, ne serait-ce pas le moment approprié pour en débattre avec les Saguenéens afin de prendre la meilleure décision?

Marcel Lapointe, Jonquière.

vendredi 28 juin 2013

Le fjord et le quai.



Un lecteur d'opinion, dernièrement, dans le journal, Le Quotidien y est allé d'une étonnante, voire d'une contorsionnante adéquation entre la présence d'un quai d'escale pour bateaux de croisière à La Baie et la reconnaissance par le prestigieux magazine "National Geographic" du caractère patrimonial exceptionnel du fjord du Saguenay. Au risque que de lui déplaire souverainement, les détracteurs du quai d'escale, projet aussi futile qu'inutile à mon humble avis, vont davantage continuer à le dénoncer parce qu'ils ne sont pas dupes.

En effet, les gens bien informées savent pertinement que bien avant l'érection de ce quai, de nombreux bateaux venaient mouiller dans la Baie des Ha Ha. Pourquoi? Pour permettre aux croisiéristes de venir admirer notre magnifique fjord à l'aller comme au retour. Aujourd'hui, ce que l'on cherche à faire avec l'ajout d'un quai d'escale qui coûte plus cher aux Saguenéens qu'il ne leur en rapporte, c'est de faire descendre à terre les passagers. Mais on n'y parvient pas ou si faiblement.

Odette Chicoine, Chicoutimi.

Pas la fin du monde.


C'est l'humain, bien davantage que le feu, les maladies infectieuses ou les insectes destructeurs, qui fut, à venir jusqu'à maintenant, le principal prédateur de nos forêts. Voilà la raison d'être, aujourd'hui, du nouveau régime forestier (Y en avait-il un digne de ce nom auparavant?) et de celui qui aura à le faire appliquer, le Forestier en chef. C'est le rôle de l'État de voir à la protection du bien commun. Des chiffres présentés le 28 juin dernier dans le journal, Le Quotidien, parlent d'eux-mêmes. Si vous faites le total des plus et des moins en terme de capacité forestière accordée aux différentes unités d'aménagement forestier, vous arrivez au chiffre positif de 32%.

C'est donc dire que les appréhensions formulées par le pdg de Produits Forestiers Résolu, Richard Garneau, lors d'une conférence à Chicoutimi dans le cadre du Forum boréal initié par la compagnie elle-même, ne sont pas fondées. Parce que ce n'est pas d'une diminution de la capacité forestière dont il est question mais bien d'une augmentation. Également, ces chiffres soulignent implicitement l'obligation pour les opérateurs forestiers de récolter les arbres de façon harmonieuse et respectueuse de notre parterre forestier. Contrairement à ce qui s'est fait jusqu'à date, c'est à dire en laissant derrière soi ni plus ni moins que la dévastation forestière. Sans quoi l'erreur boréale très bien illustrée par le chanteur engagé, Richard Desjardins, se serait perpétuée.

Ceux qui craignent que l'annonce du Forestier en chef n'augure rien de bon pour l'avenir du travail en forêt, devraient méditer sur l'expérience vécue, à petite échelle d'accord, dans le secteur du lac Gamelin près de Saint-David-de-Falardeau. Les opérations forestières de la Scierie Girard qui s'y sont déroulées le furent dans le plus grand respect de la ressource ligneuse grâce à une planification préalable. On y a effectué une récolte forestière partielle sous la surveillance d'un technicien forestier. Une récolte visant, entre autres, la protection de certaines essences comme les pins, le respect de la faune et la préservation du paysage visuel pour les villégiateurs et résidents. Du développement durable pour ainsi dire.

Ces derniers qui, avant le début des travaux, ont craint le pire pour leur environnement furent consultés, ce qui les a rassurés pour la suite des événements. La fin appréhendée de leur monde n'a pas eu lieu. Du moins pour la plupart.

Blandine Lapointe-Brassard, Chicoutimi.

vendredi 21 juin 2013

Glissant et délicat.


Heureuse d'apprendre, dans une récente parution du journal, Le Quotidien, que la ville de Saguenay fait l'objet d'une décentralisation venant de Québec. En effet, de la région seront surveiller les entreprises ayant un dossier criminel qui convoitent des contrats publics, grâce à la mise sur pied d'un module d'enquête anticorruption.

Mais brassez-moi pour que je me réveille. On apprend également dans la nouvelle que selon la loi, une entreprise détenant un dossier criminel pourra encore obtenir un contrat public si ce dernier est inférieur à 10 millions de dollars. Incroyable mais vrai! Si vous êtes une entreprise du Québec et faites partie de la liste de ces entreprises détenant un dossier criminel, vous êtes quand même éligible à soumissioner pour un contrat public, par exemple de 9,9 millions. Une chance de vous refaire. Même de petits "rapineurs" ne bénéficient pas d'un pareil passe-droit.

 C'est l'évidence: la tentation à la collusion et la corruption sera forte chez les fraudeurs de s'arranger pour obtenir pour leurs amis une diminution suffisante du coût d'un contrat pour leur permettre de participer aux appels d'offres. Comment le module d'enquête anticorruption prévu dans la loi sur l'intégrité en matière de contrats publics saura-t-il contrer cette magouille en devenir? Alors que la seule façon de l'éviter serait de soustraire de façon permanente ce type d'entreprise aux contrats publics.

Édith Proulx-Normandin, Lac Saint-Jean-Est.

jeudi 20 juin 2013

Les manoeuvres dilatoires du maire.


La transparence, loin d'être un concept abstrait, devrait faire partie intégrante d'une gouvernance municipale de type démocratique et se traduire dans les faits. Le contexte malodorant de scandale étalé à la Commission Charbonneau ces jours-ci, bien qu'il nourisse beaucoup de cynisme de la part des citoyens envers la classe politique, nécessite tout de même une plus grande vigilance quant aux propos et aux gestes de ses élus. Sinon, la mince ligne qui sépare transparence et obscurantisme est facilement franchie.

Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, dans l'édition du journal, Le Progrès Dimanche, parue le 9 juin dernier, s'est dit épuisé de recevoir des demandes d'informations que lui adresse un contribuable qui s'oppose. Il le serait moins en répondant de façon acceptable aux demandes des contribuables qui s'opposent? Par exemple, comme il s'empresse de le faire aux citoyens "de son bord" qui le questionnent aux séances du Conseil municipal.

Je suis moi-même un opposant du maire qui participe régulièrement à la période de questions aux assemblées municipales. À celle du 3 juin dernier à Chicoutimi, j'ai demandé pour une seconde fois au maire (la première fut à la séance du début d'avril dernier à Jonquière) d'où il tient les méthodes de calcul dont il a parlé dans une édition du journal, Le Quotidien, auparavant, pour soutenir les chiffres qu'il avance sur les retombées économiques des bateaux de croisière à La Baie. Je lui ai, par la même occasion, demandé qui sont les experts, dont il a fait mention, qui ont procédé aux calculs.

J'ai obtenu une réponse du maire voulant que cette information se retrouve dans un dépliant promotionnel émis par le ministère du Tourisme en 2007, qu'il a promis de me faire parvenir. Très bien merci. Sauf qu'il n'a pas cru bon s'enquérir de mes coordonnées pour me faire parvenir ledit document. Doutant de recevoir un jour de ses nouvelles, le lendemain matin, je me suis alors présenté à l'Hôtel de Ville pour en obtenir une copie.

Et vous savez ce que le maire, qui se dit accablé par les demandes d'un opposant, est venu m'annoncer dans le hall d'entrée? Que je devrai me soumettre à la loi sur l'accès à l'information pour obtenir le dépliant moyennant une demande écrite. Lui qui prétend être au-dessus même des prêtres en matière de foi, a-t-il vraiment la bonne? Mais qu'à cela ne tienne, je me suis empressé d'écrir ma demande sur le champ et je crois que ça l'a un peu bousculé. Si bien que le lendemain, sans vraiment de surprise, j'ai reçu un courriel de la personne responsable de l'accès à l'information de la municipalité m'indiquant la procédure à suivre pour obtenir un... dépliant qui, au reste, est du domaine public. La ville se donne 20 jours pour acquiescer à ma demande. Elle peut aussi refuser et je devrai alors m'adresser par écrit au Commissaire à Québec qui aura 30 jours pour me répondre. De plus, il y aura peut-être des frais que je devrai acquiter pour obtenir le document.

Je ne sais si on lave aussi blanc que cela quand les amis du maire placent des demandes. Mais si le maire cherche à me décourager par des méthodes dilatoires, qu'il se le tienne pour dit, je ne lâcherai pas le morceau si facilement. Allant jusqu'à l'épuiser à mon tour s'il le faut. Parce que je ne suis pas le seul à douter de la véracité des chiffres qu'il lance à tous vents sur les retombées économiques du quai d'escale.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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lundi 17 juin 2013

La sollicitude soudaine du maire.


Toutes mes félicitations à madame Sonia Côté, directrice de l'organisme humanitaire, Loge m'entraide pour avoir obtenu si promptement une subvention demandée à la municipalité de Saguenay pour son projet de la coopérative d'habitation, La Persévérance. Mais devant la réussite de l'opiniâtre madame Côte et son groupe, il ne faut pas pour autant se laisser prendre au jeu politique du maire. Sa tactique est cousue de fil blanc.

Cet élan de sollicitude est tellement contrastant avec une contreverse entre le groupe de madame Côté et le maire de Saguenay qui s'est produite au début de son dernier mandat qu'il faudrait être aveugle pour ne pas voir la ruse. Rappelons-nous que Jean Tremblay avait fait expulser, manu-militari, ce groupe de contestataires venu manifester dans le hall de l'hôtel de ville contre son refus de lui accorder une subvention pour une raison semblable. Sans se priver en outre de les traiter avec condescendance en agitant le bâton et la carotte pour les mettre au pas.

Que tout à coup en fin de mandat électoral, le maire fasse preuve d'autant de diligence et de magnanimité envers la classe des plus démunis de Saguenay ne devrait surprendre personne. Il s'agit ici d'une manoeuvre électoraliste bien connue et vieille comme le monde: le clientélisme, qui consiste pour un homme politique à capitaliser sur l'électorat en accordant des faveurs à une clientèle en particulier.

Le maire sait et voit bien qu'il y a de l'opposition organisée contre un pouvoir usé à Saguenay et qu'il n'a pas les moyens de se mettre à dos une frange aussi importante de la population que sont les membres de l'organisme Loge m'entraide et leurs nombreux sympatisants.

 Marcel Lapointe, Jonquière.




Bonne vacances, madame la Juge.


On connait bien les oeuvres, Montréal, plaque tournante du commerce international de la drogue écrit par Jean Pierre Charbonneau; Montréal, ville ouverte, de Lise Payette; Montréal PQ, de Victor Levis Beaulieu. À une certaine époque, j'ai cru, beau naïf, que tout cela était du passé. Terminée la corruption à Montréal.

Et bien non! Coup de théâtre suivant le fatras de démissions, de congédiements, d'aveux forcés de fraudeurs de tous ordres à la Commission Charbonneau. Voilà que le maire suppléant de Montréal, Michael Applebaum, est maintenant arrêté sous quatorze chefs d'accusation. Ça sentait mauvais de ce côté, mais à ce point.

Suite à un événement que j'ai vécu il y a peu de temps, une image me vient à l'esprit quand je vois toutes ces accusations de malversation de la part de politiciens, fonctionnaires, entreprises pourvus de contrats publics. En grattant ma galerie pour la repeindre, je vis qu'une des planches était complètement pourrie. "Il me suffira de la remplacer": me dis-je. Mais quels ne furent pas mon désarroi et ma déconvenue de constater qu'une deuxième puis une troisième planche, etc. étaient également gangrénées. Evidemment, j'ai dû refaire ma galerie au grand complet.

Sincèrement, bonne chance madame la juge, Charbonneau.

Gérar Audet, Chicoutimi.

vendredi 14 juin 2013

La récréation est terminée


Un jour, après que le propriétaire de la bleuetière m'eut assigné le périmètre à respecter pour ramasser mon seau de bleuets, j'ai pris la liberté d'outre-passer ma prérogative en m'aventurant en dehors dudit périmêtre pour cueillir ce que je croyais être mieux. Un coup de siflet n'a pas mis de temps à se faire entendre, suivi d'une admonestation à regagner le territoire qu'il m'avait asssigné. Sinon. J'ai quand même réussi à remplir ma chaudière. Vous l'aurez compris dans ce qui va suivre, la bleuetière c'est le parterre forestier, son propriétaire, le gourvernement par le biais du Forestier en chef.

Il me semble que pour des élus supposés d'être le moindrement instruits et renseignés ce n'est pas si difficile à comprendre. Aujourd'hui, l'industrie promet de montrer patte blanche mais cela demeure insuffisant. Ce que le nouveau régime forestier du gouvernement veut ce n'est pas d'empêcher l'industrie forestière de faire des affaires en lui coupant l'accès à la ressource, c'est de baliser, de civiliser, de ne pas laisser seulement à un gros joueur comme Résolu le pouvoir de s'accarparer pour lui seul à peu près tout le parterre forestier, de laisser la forêt se regénérer après les décennies de destruction massive qu'on lui a fait subir.

L'Erreur Boréale de Richard Desjardins, n'en déplaise aux pourfendeurs des écologistes, n'est pas une vue de l'esprit. Le problème est bien réel. Desjardins n'a pas fait que le dire, il nous l'a montré. Cela est incontestable. C'est peut-être pourquoi les membres de la Conférence régionale des Élus (CRE) nous apprennent, dans le Quotidien du 14 juin dernier, qu'à partir de maintenant ce n'est plus contre les environnementalistes qu'ils livreront bataille mais contre "l'hydre gouvernementale" que constitue le nouveau régime forestier et son gestionnaire, le forestier en chef. Pourquoi? Parce que selon les élus qui composent la CRE, les déboires que connait en ce moment l'industrie forestière et la nuisance à l'avancement de ses affaires sont dus à la  diminution de la possibilité forestière imposée par le forestier en chef. Cependant, ils sont muets sur la crise économique qui, selon les données les plus récentes sur la croissance, va continuer de perdurer.

Malgré la faible demande de produits forestiers qui a cours présentement, les inconditionnels de Produits Forestiers Résolu ont décidé qu'ils vont s'en prendre à la crédibilité du régime forestier et des décisions du gestionnaire. La CRE pour ce faire va tenter de nous démontrer qu'ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 4.6 millions de mètres cube de bois par rapport aux 8 millions disponibles au temps où la forêt québécoise était exploitée selon des règles "far-westiennes", s'avèrent insuffisants pour répondre à la demande stagnante pour ne pas dire décroissante qui prévaut présentement sur les marchés.

Pour y arriver, ce qui est fort questionnable, ils vont embaucher une firme... indépendante afin de contester les chiffres du Forestier en chef. Comme si tout ce qui avait été fait jusqu'ici aux frais des contribuables québécois en terme d'études n'avait aucune valeur. Et qui aura encore à payer pour l'engagement de cette firme indépendante? Les MRC de la région et la CRE. C'est à dire nous les contribuables. Cette décision d'élus m'apparait inappropriée, voire une insulte à l'intelligence du peuple.

Comme l'a si bien dit le chef de pupitre du journal, Le Quotidien, Denis Bouchard dans son plus récent éditorial: c'est la crise économique mondiale qui fait que l'exploitation forestière n'est plus au rendez-vous. Les élus de la CRE, en perte de repères, m'apparaissent incapables de trouver un véritable moyen de sortie de crise pour l'industrie forestière.

Félicien  Normandin, Lac-Saint-Jean-Est.

jeudi 13 juin 2013

Prosélytisme par le sport.


Si quelqu'un n'y met pas un holà, les terrains de soccer du Québec et pas seulement ce sport vont ressembler à des arènes de cirque, pire de gladiateurs dans lesquelles par exemple la Sikhe au kirpan va se retrouver en compétition avec la catholique à la croix ou la musulmane au hijab pour des raisons autres que le seul désir de gagner la partie.

Voilà pourquoi j'endosse sans réserve la décision de la Fédération de soccer québécois (FSQ) d'interdire les signes religieux ostentatoires, tel que le turban sikh sur les terrains de soccer du Québec. Une sage décision qui rejoint la position de la Fédération internationale de soccer, la FIFA, même si elle va à l'encontre de celle de l'Association canadienne de soccer qui va jusqu'à condamner et sanctionner la FSQ pour son geste. De l'ingérence et qui plus est, l'organisme canadien, par son geste, promeut la tolérance de manifestations et de signes religieux dans l'espace public, comme les terrains de jeux qui, à mon avis, n'y ont pas leur place.

L'Association canadienne fait fausse route en prétendant que le Québec, par sa décision, discrimine et pénalise des jeunes qui ne désirent que s'amuser, se dépasser. L'organisme canadien devrait plutôt servir sa morale aux parents, qui font passer leurs convictions religieuses avant le bien-être de leurs enfants qu'ils instrumentalisent, c'est honteux, pour promouvoir leur religion.

Ce nouvel épisode ethno-socio-politico-religieux nous montre en outre à quel point deux sociétés "distinctes" se profilent au Canada: le Rest of Canada (ROC) d'une part et le Québec de son côté. Le premier, grand défenseur du multiculturalisme qui, en permettant tout, comporte des dangers de dérapages. Le deuxième, un Québec interculturaliste, prônant la modération quant aux accommodements religieux.

Et ce qui n'est pas à négliger, le soccer est le sport le plus démocratique qui soit, parce qu'il est à la portée des différentes classes sociales. Alors pourquoi ne pas s'en servir pour favoriser l'esprit de solidarité entre les Québécois de souches et les nouveaux arrivants, plutôt que pour générer la haine de l'autre sous prétexte de convictions religieuses différentes?

Marcel Lapointe, Jonquière.

mardi 11 juin 2013

Filles du Roy.


Le hasard a voulu que le cent-soixante-quinzième anniversaire du Saguenay-Lac-Jean souligné, cette année, par une foule d'activités autant culturelles que festives, coincide avec celui de la fondation de la Nouvelle-France, il y a de cela 350 ans. Dans toute la province, cet anniversaire sera souligné en cours d'année, entre autres, par l'arrivée dans la colonie, de trente-six femmes, nommées "Filles du Roy", qui furent à l'origne du peuplement du Québec francophone que nous connaissons aujourd'hui.

Des recherches effectuées par des membres de l'Association des Brassard d'Amérique nous apprennent le fait suivant. Parmi les colons venus de Charlevoix avec la Société des Vingt-et-Un pour assurer le peuplement de notre région, depuis 175 ans, certains sont des descendants directs de nos 36 pionnières. Antoine Brassard et sa femme, Françoise Méry, arrivés de France à Québec en 1636, furent parmi les premiers à coloniser la Nouvelle-France en élevant dix enfants. Un de ces enfants, Jean Baptiste, né en 1651, fut sacristain à la célèbre chapelle, Notre Dame de Québec, qui sera, pour souligner la fondation de la colonie, transpercée d'une Porte-Sainte, la septième dans le monde. Jean Baptiste Brassard qui a vu arriver et a dressé les bancs des 36 filles du Roy venues peupler la Nouvelle France au nom du Roy Soleil, Louis XIV (source: Journal La Maçonne), épousa une de ces "Filles du Roy", Jeanne Quelvé, dont un des descendants, du nom de Charles-Marie Brassard dit Bordet, alla s'étabir avec son épouse, Catherine Gagnon, aux Éboulements dans la région de Charlevoix. En 1856, à l'arrivée des Vingt-Un à La Baie, marquant le début de la colonisation du Saguenay-Lac-Saint-Jean, parmi le contingent de Allard, Boivin, Bergeron et bien sûr de Tremblay, on retrouve aussi un dénommé, Xavier Brassard, descendant de Bordet, lui-même descendant de la fille du Roy, Jeanne Quelvé. On peut donc affirmer que la plupart des Brassard qui peuplent aujourd'hui le Saguenay-Lac-Jean descend d'une fille du Roy.

J'ai sommairement pris connaissance des différentes activités proposées cette année pour souligner le 175 ième anniversaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean et, à moins que je ne me trompe aucune activité n'a été planifiée pour souligner que les Filles du Roy, par leur descendance, ont grandement participé au peuplement du Fjord au Lac. J'espère bien m'être trompée.

Blandine Lapointe-Brassard, Chicoutimi. 

mercredi 5 juin 2013

Éviter d'enfoncer davantage le bouchon.


Une question a été posée par un lecteur d'opinion hier dans le journal, Le Quotidien. Elle concerne la prière du maire Jean Tremblay aux assemblées municipales de Saguenay. À savoir, s'il faudrait continuer de  poursuivre Jean Tremblay en justice ou simplement continuer à le laisser prier dans la face des citoyens qui y assistent. Bien que j'arrive toujours aux séances du Conseil municipal après la prière catholique du maire, j'opte d'emblée pour la seconde alternative.

Mon choix repose sur le fait que si le Mouvement Laïque du Québec s'en remet à la Cour Suprême dans l'espoir d'obtenir gain de cause, le risque est grand que cet auguste aréopage de juges se prononce en faveur du maintient de la prière de Jean Tremblay avec de surcroit une prime. Parce qu'il faut se rappeler que la Cour Suprême a déjà statué en faveur de la prière au Conseil municipal de Toronto, où maintenant ce n'est pas seulement une prière qui est récitée aux assemblées municipales, mais bien huit. Une chance que le ridicule ne tue pas!

Si un tel jugement à la Salomon était prononcé pour faire plaisir à tout le monde et son père en même temps, ici à Saguenay, imaginez un peu la situation au cours de laquelle le maire Tremblay devrait prononcer une prière en arabe, entre autres. Lui qui n'est même pas capable de prononcer le nom de Djemila Benhabid.

Plus sérieusement, je voudrais quand même préciser en terminant, que cette question d'accommodement déraisonnable accordé au maire Tremblay par la Cour d'appel du Québec se devra, au plus tôt, d'être tranchée à l'Assemblée Nationale à Québec par la promulgation d'une Charte de la Laïcité suffisamment claire et cohérente (comprendre laïque) pour exclure des accommodements aussi farfelus que le port d'un  tchador chez une employée de l'État ou qu'une prière confessionnelle récitée en début de séance de Conseil municipal.

Marcel Lapointe, Jonquière.

Le preux chevalier.




Combien de fois l'ai'je vu courant dans les corridors du cégep après je ne sais trop quoi, porte-documents en bandoulière et toujours débordant? Je pense que c'était sa façon à lui de joindre le nécessaire à la passion, conscient qu'il fallait garder la forme pour atteindre son rêve de mettre la connaissance à la disposition du plus grand nombre. Sauf que chaque fois, il prenait la peine d'au moins ralentir pour me saluer, pour s'enquérir.

Les Classiques des sciences sociales sur internet qui peuvent être consultés partout sur la planète. 31 millions de téléchargements depuis l'implantation du site, il y a vingt ans. Ce n'est pas peu dire! Une idée originale de Jean Marie Tremblay qui, au départ, ne cherchait qu'à faciliter la recherche documentaire de ses élèves cégépiens inscrits à ses cours de sociologie. Cette idée originale, laquelle, au fil des années, s'est transformée, je peux en témoigner, en un chantier colossal pour devenir cet écrin de la connaissance qu'on lui attribue à juste titre.

 Bravo, Jean Marie, pour ton oeuvre enfin reconnue. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être nommé "Chevalier de l'Ordre national du Québec".

Marcel Lapointe, Jonquière.