La transparence, loin d'être un concept abstrait, devrait faire partie
intégrante d'une gouvernance municipale de type démocratique et se traduire
dans les faits. Le contexte malodorant de scandale étalé à la Commission
Charbonneau ces jours-ci, bien qu'il nourisse beaucoup de cynisme de la part
des citoyens envers la classe politique, nécessite tout de même une plus grande
vigilance quant aux propos et aux gestes de ses élus. Sinon, la mince ligne qui
sépare transparence et obscurantisme est facilement franchie.
Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, dans l'édition du journal, Le
Progrès Dimanche, parue le 9 juin dernier, s'est dit épuisé de recevoir des
demandes d'informations que lui adresse un contribuable qui s'oppose. Il le
serait moins en répondant de façon acceptable aux demandes des contribuables
qui s'opposent? Par exemple, comme il s'empresse de le faire aux citoyens "de
son bord" qui le questionnent aux séances du Conseil municipal.
Je suis moi-même un opposant du maire qui participe régulièrement à la
période de questions aux assemblées municipales. À celle du 3 juin dernier à
Chicoutimi, j'ai demandé pour une seconde fois au maire (la première fut à la
séance du début d'avril dernier à Jonquière) d'où il tient les méthodes de
calcul dont il a parlé dans une édition du journal, Le Quotidien, auparavant,
pour soutenir les chiffres qu'il avance sur les retombées économiques des bateaux
de croisière à La Baie. Je lui ai, par la même occasion, demandé qui sont les
experts, dont il a fait mention, qui ont procédé aux calculs.
J'ai obtenu une réponse du maire voulant que cette information se
retrouve dans un dépliant promotionnel émis par le ministère du Tourisme en
2007, qu'il a promis de me faire parvenir. Très bien merci. Sauf qu'il n'a pas
cru bon s'enquérir de mes coordonnées pour me faire parvenir ledit document.
Doutant de recevoir un jour de ses nouvelles, le lendemain matin, je me suis alors
présenté à l'Hôtel de Ville pour en obtenir une copie.
Et vous savez ce que le maire, qui se dit accablé par les demandes d'un
opposant, est venu m'annoncer dans le hall d'entrée? Que je devrai me soumettre
à la loi sur l'accès à l'information pour obtenir le dépliant moyennant une
demande écrite. Lui qui prétend être au-dessus même des prêtres en matière de
foi, a-t-il vraiment la bonne? Mais qu'à cela ne tienne, je me suis empressé
d'écrir ma demande sur le champ et je crois que ça l'a un peu bousculé. Si bien
que le lendemain, sans vraiment de surprise, j'ai reçu un courriel de la
personne responsable de l'accès à l'information de la municipalité m'indiquant
la procédure à suivre pour obtenir un... dépliant qui, au reste, est du domaine
public. La ville se donne 20 jours pour acquiescer à ma demande. Elle peut
aussi refuser et je devrai alors m'adresser par écrit au Commissaire à Québec
qui aura 30 jours pour me répondre. De plus, il y aura peut-être des frais que
je devrai acquiter pour obtenir le document.
Je ne sais si on lave aussi blanc que cela quand les amis du maire
placent des demandes. Mais si le maire cherche à me décourager par des méthodes
dilatoires, qu'il se le tienne pour dit, je ne lâcherai pas le morceau si facilement.
Allant jusqu'à l'épuiser à mon tour s'il le faut. Parce que je ne suis pas le
seul à douter de la véracité des chiffres qu'il lance à tous vents sur les
retombées économiques du quai d'escale.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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