samedi 29 juin 2013

Le langage sibylin du maire.


Un article paru dans le journal, Le Quotidien de samedi dernier, sous la plume de la journaliste, Anne-Sophie Gobeil, me donne à penser qu'en matière de récupération des déchets (comme sur d'autres dossiers) le discours du maire de Saguenay, Jean Tremblay, est difficile à suivre.

Il commence par "confirmer" qu'il n'y aura pas de bac brun à Saguenay pour le compostage des matières organiques, pour ensuite nous dire qu'il "ne pense pas" y avoir recours. Pas tout à fait branché, il se garde une porte de sortie au cas où pour éviter de mal figurer, je suppose. Si le bac brun n'est pas retenu, c'est que selon lui un troisième bac serait trop encombrant dans la cour du citoyen. Plus encombrant que deux ou trois voitures, voire plus? Qu'il aille raconter cela à des contribuables de villes qui utilisent le bac brun. Les citoyens de Portneuf, Lévis et Victoriaville qui compostent depuis plusieurs années s'en accomodent très bien. Nous ici il faut se soumettre aux tergiversations du maire qui joue à l'expert.

Tout en se disant prêt à consulter les experts, le maire s'entête à défendre pour Saguenay une technologie pensée dans les années 80 nommée le tri mécanobiologique (TMB), qui est loin d'avoir fait ses preuves. Mais un expert, il y a un à la tête d'une équipe ici à Saguenay. De surcroît reconnu mondialement qui dirige la Chaire en éco-conseil de l'UQAC en la personne du professeur et biologiste, Claude Villeneuve. Ce dernier vient tout juste de dire dans une chronique livrée au Quotidien que le TMB est une utopie; qu'il produit du mauvais compost; que trois expériences de TMB au Québec se sont soldées par des échecs. Que faut-il de plus à Jean Tremblay pour se faire une idée? Consulter la population peut-être.

Le méfiant maire déclare du même souffle que les experts qui lui présentent des solutions ont des intérêts à défendre? Mais selon lui, l'intérêt du citoyen doit primer. L'intérêt des citoyens avant tout ne serait-il pas d'en débattre justement? Sauf que l'on connait bien l'intérêt du maire pour le débat public. Au reste, quel intérêt la Chaire en éco-conseil de l'UQAC, une maison d'enseignement sans but lucratif, peut-elle défendre d'autre que l'intérêt public? En 2007, cette chaire universitaire reconnue pour son expertise en matière de recyclage des déchets domestiques avait soumis à la ville un dossier d'expérimentation. Cependant, le maire n'y a jamais donné suite. Se méfiait-il alors des gens trop instruits?

Comme l'a dit Claude Villeneuve dans sa chronique, il y a lieu de s'inquiéter des véritables motivations du maire dans le dossier du recyclage des vidanges. Et j'ajouterais qu'il y a lieu de s'interroger sur son discours tergiversant en cette matière. Surtout quand il nous déclare que ce n'est pas le moment, alors qu'il est en pleine campagne électorale, de prendre une décision sur ce dossier. Mais justement, ne serait-ce pas le moment approprié pour en débattre avec les Saguenéens afin de prendre la meilleure décision?

Marcel Lapointe, Jonquière.

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