Un article paru dans le journal, Le Quotidien de samedi dernier, sous
la plume de la journaliste, Anne-Sophie Gobeil, me donne à penser qu'en matière
de récupération des déchets (comme sur d'autres dossiers) le discours du maire
de Saguenay, Jean Tremblay, est difficile à suivre.
Il commence par "confirmer" qu'il n'y aura pas de bac brun à
Saguenay pour le compostage des matières organiques, pour ensuite nous dire
qu'il "ne pense pas" y avoir recours. Pas tout à fait branché, il se
garde une porte de sortie au cas où pour éviter de mal figurer, je suppose. Si
le bac brun n'est pas retenu, c'est que selon lui un troisième bac serait trop
encombrant dans la cour du citoyen. Plus encombrant que deux ou trois voitures,
voire plus? Qu'il aille raconter cela à des contribuables de villes qui
utilisent le bac brun. Les citoyens de Portneuf, Lévis et Victoriaville qui compostent
depuis plusieurs années s'en accomodent très bien. Nous ici il faut se
soumettre aux tergiversations du maire qui joue à l'expert.
Tout en se disant prêt à consulter les experts, le maire s'entête à
défendre pour Saguenay une technologie pensée dans les années 80 nommée le tri
mécanobiologique (TMB), qui est loin d'avoir fait ses preuves. Mais un expert,
il y a un à la tête d'une équipe ici à Saguenay. De surcroît reconnu
mondialement qui dirige la Chaire en éco-conseil de l'UQAC en la personne du professeur
et biologiste, Claude Villeneuve. Ce dernier vient tout juste de dire dans une
chronique livrée au Quotidien que le TMB est une utopie; qu'il produit du
mauvais compost; que trois expériences de TMB au Québec se sont soldées par des
échecs. Que faut-il de plus à Jean Tremblay pour se faire une idée? Consulter
la population peut-être.
Le méfiant maire déclare du même souffle que les experts qui lui
présentent des solutions ont des intérêts à défendre? Mais selon lui, l'intérêt
du citoyen doit primer. L'intérêt des citoyens avant tout ne serait-il pas d'en
débattre justement? Sauf que l'on connait bien l'intérêt du maire pour le débat
public. Au reste, quel intérêt la Chaire en éco-conseil de l'UQAC, une maison
d'enseignement sans but lucratif, peut-elle défendre d'autre que l'intérêt
public? En 2007, cette chaire universitaire reconnue pour son expertise en
matière de recyclage des déchets domestiques avait soumis à la ville un dossier
d'expérimentation. Cependant, le maire n'y a jamais donné suite. Se méfiait-il
alors des gens trop instruits?
Comme l'a dit Claude Villeneuve dans sa chronique, il y a lieu de
s'inquiéter des véritables motivations du maire dans le dossier du recyclage
des vidanges. Et j'ajouterais qu'il y a lieu de s'interroger sur son discours
tergiversant en cette matière. Surtout quand il nous déclare que ce n'est pas
le moment, alors qu'il est en pleine campagne électorale, de prendre une
décision sur ce dossier. Mais justement, ne serait-ce pas le moment approprié
pour en débattre avec les Saguenéens afin de prendre la meilleure décision?
Marcel Lapointe, Jonquière.
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