jeudi 13 juin 2013

Prosélytisme par le sport.


Si quelqu'un n'y met pas un holà, les terrains de soccer du Québec et pas seulement ce sport vont ressembler à des arènes de cirque, pire de gladiateurs dans lesquelles par exemple la Sikhe au kirpan va se retrouver en compétition avec la catholique à la croix ou la musulmane au hijab pour des raisons autres que le seul désir de gagner la partie.

Voilà pourquoi j'endosse sans réserve la décision de la Fédération de soccer québécois (FSQ) d'interdire les signes religieux ostentatoires, tel que le turban sikh sur les terrains de soccer du Québec. Une sage décision qui rejoint la position de la Fédération internationale de soccer, la FIFA, même si elle va à l'encontre de celle de l'Association canadienne de soccer qui va jusqu'à condamner et sanctionner la FSQ pour son geste. De l'ingérence et qui plus est, l'organisme canadien, par son geste, promeut la tolérance de manifestations et de signes religieux dans l'espace public, comme les terrains de jeux qui, à mon avis, n'y ont pas leur place.

L'Association canadienne fait fausse route en prétendant que le Québec, par sa décision, discrimine et pénalise des jeunes qui ne désirent que s'amuser, se dépasser. L'organisme canadien devrait plutôt servir sa morale aux parents, qui font passer leurs convictions religieuses avant le bien-être de leurs enfants qu'ils instrumentalisent, c'est honteux, pour promouvoir leur religion.

Ce nouvel épisode ethno-socio-politico-religieux nous montre en outre à quel point deux sociétés "distinctes" se profilent au Canada: le Rest of Canada (ROC) d'une part et le Québec de son côté. Le premier, grand défenseur du multiculturalisme qui, en permettant tout, comporte des dangers de dérapages. Le deuxième, un Québec interculturaliste, prônant la modération quant aux accommodements religieux.

Et ce qui n'est pas à négliger, le soccer est le sport le plus démocratique qui soit, parce qu'il est à la portée des différentes classes sociales. Alors pourquoi ne pas s'en servir pour favoriser l'esprit de solidarité entre les Québécois de souches et les nouveaux arrivants, plutôt que pour générer la haine de l'autre sous prétexte de convictions religieuses différentes?

Marcel Lapointe, Jonquière.

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