Si quelqu'un n'y met pas un holà, les terrains de soccer du Québec et
pas seulement ce sport vont ressembler à des arènes de cirque, pire de
gladiateurs dans lesquelles par exemple la Sikhe au kirpan va se retrouver en
compétition avec la catholique à la croix ou la musulmane au hijab pour des
raisons autres que le seul désir de gagner la partie.
Voilà pourquoi j'endosse sans réserve la décision de la Fédération de
soccer québécois (FSQ) d'interdire les signes religieux ostentatoires, tel que
le turban sikh sur les terrains de soccer du Québec. Une sage décision qui
rejoint la position de la Fédération internationale de soccer, la FIFA, même si
elle va à l'encontre de celle de l'Association canadienne de soccer qui va
jusqu'à condamner et sanctionner la FSQ pour son geste. De l'ingérence et qui
plus est, l'organisme canadien, par son geste, promeut la tolérance de
manifestations et de signes religieux dans l'espace public, comme les terrains
de jeux qui, à mon avis, n'y ont pas leur place.
L'Association canadienne fait fausse route en prétendant que le Québec,
par sa décision, discrimine et pénalise des jeunes qui ne désirent que
s'amuser, se dépasser. L'organisme canadien devrait plutôt servir sa morale aux
parents, qui font passer leurs convictions religieuses avant le bien-être de
leurs enfants qu'ils instrumentalisent, c'est honteux, pour promouvoir leur
religion.
Ce nouvel épisode ethno-socio-politico-religieux nous montre en outre à
quel point deux sociétés "distinctes" se profilent au Canada: le Rest
of Canada (ROC) d'une part et le Québec de son côté. Le premier, grand
défenseur du multiculturalisme qui, en permettant tout, comporte des dangers de
dérapages. Le deuxième, un Québec interculturaliste, prônant la modération
quant aux accommodements religieux.
Et ce qui n'est pas à négliger, le soccer est le sport le plus
démocratique qui soit, parce qu'il est à la portée des différentes classes
sociales. Alors pourquoi ne pas s'en servir pour favoriser l'esprit de
solidarité entre les Québécois de souches et les nouveaux arrivants, plutôt que
pour générer la haine de l'autre sous prétexte de convictions religieuses
différentes?
Marcel Lapointe, Jonquière.
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