C'est l'humain, bien davantage que le feu, les maladies infectieuses ou
les insectes destructeurs, qui fut, à venir jusqu'à maintenant, le principal
prédateur de nos forêts. Voilà la raison d'être, aujourd'hui, du nouveau régime
forestier (Y en avait-il un digne de ce nom auparavant?) et de celui qui aura à
le faire appliquer, le Forestier en chef. C'est le rôle de l'État de voir à la
protection du bien commun. Des chiffres présentés le 28 juin dernier dans le
journal, Le Quotidien, parlent d'eux-mêmes. Si vous faites le total des plus et
des moins en terme de capacité forestière accordée aux différentes unités d'aménagement forestier, vous
arrivez au chiffre positif de 32%.
C'est donc dire que les appréhensions formulées par le pdg de Produits
Forestiers Résolu, Richard Garneau, lors d'une conférence à Chicoutimi dans le
cadre du Forum boréal initié par la compagnie elle-même, ne sont pas fondées.
Parce que ce n'est pas d'une diminution de la capacité forestière dont il est
question mais bien d'une augmentation. Également, ces chiffres soulignent
implicitement l'obligation pour les opérateurs forestiers de récolter les
arbres de façon harmonieuse et respectueuse de notre parterre forestier.
Contrairement à ce qui s'est fait jusqu'à date, c'est à dire en laissant
derrière soi ni plus ni moins que la dévastation forestière. Sans quoi l'erreur
boréale très bien illustrée par le chanteur engagé, Richard Desjardins, se serait
perpétuée.
Ceux qui craignent que l'annonce du Forestier en chef n'augure rien de
bon pour l'avenir du travail en forêt, devraient méditer sur l'expérience
vécue, à petite échelle d'accord, dans le secteur du lac Gamelin près de
Saint-David-de-Falardeau. Les opérations forestières de la Scierie Girard qui
s'y sont déroulées le furent dans le plus grand respect de la ressource
ligneuse grâce à une planification préalable. On y a effectué une récolte
forestière partielle sous la surveillance d'un technicien forestier. Une
récolte visant, entre autres, la protection de certaines essences comme les
pins, le respect de la faune et la préservation du paysage visuel pour les villégiateurs et résidents. Du développement durable pour ainsi dire.
Ces derniers qui, avant le début des travaux, ont craint le pire pour
leur environnement furent consultés, ce qui les a rassurés pour la suite des
événements. La fin appréhendée de leur monde n'a pas eu lieu. Du moins pour la
plupart.
Blandine Lapointe-Brassard, Chicoutimi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire