mardi 26 novembre 2013

Des changements climatiques hors de prix.



       
Dans les pays de l'hémisphère nord, nous sommes si loin des ouragans, typhons, cyclones et autres catastrophes transformées en événements extrêmes que le changement climatique constitue le moindre des soucis pour la majorité. Il y a bien, pour une minorité, la dévastation des berges du Lac Saint-Jean qui va s'amplifiant d'automne en automne. Mais sans preuve scientifique qu'elle est une conséquence des changements climatiques, on la met volontier sur le dos d'une entreprise insatiable en  mégawatts. Au reste, du menu fretin à comparer au typhon Haydan qui a récemment déferlé sur les Philippines.

Cette catastrophe la plus dévastatrice du genre jamais enregistrée, constitue-t-elle un événement extrême provenant des modifications du climat planétaire? Les experts ne peuvent encore s'avancer là-dessus. Cependant, ils sont d'avis, du moins le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GEIC), que les catastrophes naturelles, bien qu'elles n'ont pas vraiment augmenté en nombre depuis que l'on constate le changement climatique, sont de plus en plus intenses. Leurs prévisions? Elles vont dans le sens d'encore plus de puissance concernant les ouragans du futur. Haydan en est un bon exemple.

Selon un rapport de la Banque mondiale déposé la semaine dernière à la conférence des Nations unies sur la lutte contre les changements climatiques à Varsovie, les catastrophes causées en majorité par des événements extrêmes ont résulté en des pertes économiques et humaines qui dépassent l'entendement. Pour l'ensemble de la planète, les pertes économiques moyennes sont passées en trois décennies,  de 50 à 200 milliards par année, ce qui représente la rondelette somme avoisinant les 4000 milliards de dollars. Quant aux pertes de vies provenant des catastrophes naturelles amplifiées par les événements extrêmes, on parle de 2,5 millions de personnes au cours depuis les années 80.

Bien que nous, habitants des pays nordiques, soyons bien loin des événements extrêmes qui caractérisent de plus en plus le climat, notre responsabilité d'hyperconsommateurs d'énergies fossiles qui contribuent grandement au changement climatique, n'en est pas moins capitale.

Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.

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