Dans les pays de l'hémisphère nord, nous sommes si loin des ouragans,
typhons, cyclones et autres catastrophes transformées en événements extrêmes
que le changement climatique constitue le moindre des soucis pour la majorité. Il
y a bien, pour une minorité, la dévastation des berges du Lac Saint-Jean qui va
s'amplifiant d'automne en automne. Mais sans preuve scientifique qu'elle est
une conséquence des changements climatiques, on la met volontier sur le dos
d'une entreprise insatiable en
mégawatts. Au reste, du menu fretin à comparer au typhon Haydan qui a
récemment déferlé sur les Philippines.
Cette catastrophe la plus dévastatrice du genre jamais enregistrée,
constitue-t-elle un événement extrême provenant des modifications du climat
planétaire? Les experts ne peuvent encore s'avancer là-dessus. Cependant, ils
sont d'avis, du moins le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat (GEIC), que les catastrophes naturelles, bien qu'elles n'ont pas
vraiment augmenté en nombre depuis que l'on constate le changement climatique,
sont de plus en plus intenses. Leurs prévisions? Elles vont dans le sens
d'encore plus de puissance concernant les ouragans du futur. Haydan en est un
bon exemple.
Selon un rapport de la Banque mondiale déposé la semaine dernière à la conférence
des Nations unies sur la lutte contre les changements climatiques à Varsovie,
les catastrophes causées en majorité par des événements extrêmes ont résulté en
des pertes économiques et humaines qui dépassent l'entendement. Pour l'ensemble
de la planète, les pertes économiques moyennes sont passées en trois décennies,
de 50 à 200 milliards par année,
ce qui représente la rondelette somme avoisinant les 4000 milliards de dollars.
Quant aux pertes de vies provenant des catastrophes naturelles amplifiées par
les événements extrêmes, on parle de 2,5 millions de personnes au cours depuis
les années 80.
Bien que nous, habitants des pays nordiques, soyons bien loin des
événements extrêmes qui caractérisent de plus en plus le climat, notre
responsabilité d'hyperconsommateurs d'énergies fossiles qui contribuent
grandement au changement climatique, n'en est pas moins capitale.
Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire