Les bourdes des politiciens se multiplient. Prenez les nombreuses
frasques de ce triste clown qui tient lieu de maire à Toronto. S'il y avait un
prix "Sylvio Berluscolli" à décerner, c'est bien à Rob Ford, grossier
personnage dépourvu de sens éthique à qui il reviendrait. Mais Justin Trudeau,
nouveau chef du Parti libéral du Canada, pourrait aussi être un sérieux
candidat au trophée "Berlus" avec sa dernière déclaration controversée
en faveur du régime dictatorial de la Chine. Celle-là livrée lors d'un conseil
général spécial tenu à Drummondville, la semaine dernière.
Un régime politique, a-t-il dit, dont la dictature de base lui permet
de virer son économie de bord sur un dix sous. Bien évidemment, parce que la
Chine est tout sauf un État de droit. Pas de place aux débats en dirigeants et
opposants, aux études en commission parlementaire, encore moins aux
consultations populaires. En Chine, c'est la dictature d'un parti unique où
seule une caste d'individus, enrichis sur le dos du peuple, décide de ce qui
est bon pour l'ensemble: le nombre d'enfants à mettre au monde; ce que le
peuple peut consulter sur internet; ce qu'un dissident a le droit de dire ou
pas; la langue et la culture imposées aux minorités nationales. De communisme
d'État qu'il fut, le régime politique chinois s'est transformé en capitalisme
d'État, profondément corrompu dans lequel les élus se renouvellent entre eux
sans possibilité pour le peuple de choisir lui-même ses dirigeants. Une situation
que les citoyens québécois de moins de 40 ans, dont la majorité n'est pas allée
voter aux dernières élections municipales, gagneraient à méditer.
Mais, cela plaira-t-il à monsieur Trudeau de savoir que les bonzes du
parti communiste chinois viennent d'annoncer, en 2013, l'abolition d'une abomination
inhérente au régime de l'empire du Milieu: les sinistres camps de rééducation,
en place depuis plus d'un demi-siècle, pour réformer les dissidents, les
délinquants, les ennemis du peuple et de la dictature. Mais annoncer un
changement et le mettre à exécution sont deux choses distinctes. Les dirigeants
chinois, c'est bien connu, sont passés maîtres dans la pratique du "trompe
l'oeil." Le chef du parti libéral canadien doit clarifier le fond de sa
pensée en rapport avec les modèles politiques que le Canada devrait prendre
pour exemples. En prenant comme critère de la base, l'importance qu'un État
accorde à la démocratie.
Gérard Audet, Chicoutimi.
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