mardi 19 novembre 2013

Une pensée à clarifier.



Les bourdes des politiciens se multiplient. Prenez les nombreuses frasques de ce triste clown qui tient lieu de maire à Toronto. S'il y avait un prix "Sylvio Berluscolli" à décerner, c'est bien à Rob Ford, grossier personnage dépourvu de sens éthique à qui il reviendrait. Mais Justin Trudeau, nouveau chef du Parti libéral du Canada, pourrait aussi être un sérieux candidat au trophée "Berlus" avec sa dernière déclaration controversée en faveur du régime dictatorial de la Chine. Celle-là livrée lors d'un conseil général spécial tenu à Drummondville, la semaine dernière.

Un régime politique, a-t-il dit, dont la dictature de base lui permet de virer son économie de bord sur un dix sous. Bien évidemment, parce que la Chine est tout sauf un État de droit. Pas de place aux débats en dirigeants et opposants, aux études en commission parlementaire, encore moins aux consultations populaires. En Chine, c'est la dictature d'un parti unique où seule une caste d'individus, enrichis sur le dos du peuple, décide de ce qui est bon pour l'ensemble: le nombre d'enfants à mettre au monde; ce que le peuple peut consulter sur internet; ce qu'un dissident a le droit de dire ou pas; la langue et la culture imposées aux minorités nationales. De communisme d'État qu'il fut, le régime politique chinois s'est transformé en capitalisme d'État, profondément corrompu dans lequel les élus se renouvellent entre eux sans possibilité pour le peuple de choisir lui-même ses dirigeants. Une situation que les citoyens québécois de moins de 40 ans, dont la majorité n'est pas allée voter aux dernières élections municipales, gagneraient à méditer.

Mais, cela plaira-t-il à monsieur Trudeau de savoir que les bonzes du parti communiste chinois viennent d'annoncer, en 2013, l'abolition d'une abomination inhérente au régime de l'empire du Milieu: les sinistres camps de rééducation, en place depuis plus d'un demi-siècle, pour réformer les dissidents, les délinquants, les ennemis du peuple et de la dictature. Mais annoncer un changement et le mettre à exécution sont deux choses distinctes. Les dirigeants chinois, c'est bien connu, sont passés maîtres dans la pratique du "trompe l'oeil." Le chef du parti libéral canadien doit clarifier le fond de sa pensée en rapport avec les modèles politiques que le Canada devrait prendre pour exemples. En prenant comme critère de la base, l'importance qu'un État accorde à la démocratie.

Gérard Audet, Chicoutimi.  

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