lundi 19 novembre 2012

Le temps de la contestation.


                              

Il y en aura pour croire les mauvais augures brandis ce matin par le chroniqueur Bertrand Tremblay dans le journal Le Quotidien. Selon ce dernier, le gel des frais de scolarité et le droit de grève reconnu légalement aux étudiants pourraient conduire à la perte des études de deuxième et troisième cycles à l'UQAC avec, à la clé, de néfastes impacts sur le développement économique régional. De la pure fabulation! À mon sens, reconnaitre aux étudiants le droit de grève comme instrument pour faire avancer la justice sociale est très défendable. Celles et ceux qui dénoncent l'agitation étudiante des derniers mois oublient ou nient trop facilement que cette contestation, sans précédent au Québec, s'est inscrite dans un contexte plus large: celui de la faillite de l'économie capitaliste partout sur la terre.

Le seul fait que le printemps érable de 2012 ait préservé le gel des frais de scolarite et sensibilisé plus de monde à l'importance de la gratuité des études universitaires comme vecteur de développement socio-économique est une très bonne chose. La prochaine grève étudiante, légalement reconnue celle-là, pourrait nous conduire à la gratuité. On n'insistera jamais assez sur le fait que les pays les plus économiquement avancés de la planète sont ceux du nord de l'Europe, comme la Suède, la Finlande, la Norvège où la gratuité scolaire existe de la maternelle à l'université. 

La grève de six mois des 800 travailleurs de Rio-Tinto-Alcan à Alma n'a pas entrainé la catastrophe économique appréhendée par les chambres de commerce de la région. C'est le maire d'Alma, Marc Asselin, qui l'a lui-même confirmé dernièrement. Pas de catastrophe dans sa ville du moins. Peut-être que si les travailleurs avaient accepté, comme des moutons béats, les reculs que la compagnie voulait leur imposer, la perte d'emplois de qualité et la diminution de leur pouvoir d'achat auraient entrainé, à moyen et long termes, du sous-développement économique à Alma et ailleurs au Saguenay-Lac-Saint-Jean,

Au printemps dernier, les étudiants québécois, plus 200 milles à un certain moment, appuyés par beaucoup de citoyens, ont porté le flambeau des indignés, pareils à ces foules en colère qui descendent dans les rues en Grèce, en Espagne ou ailleurs pour dénoncer les dirigeants politiques, les banquiers, les agences de notation incapables de trouver des solutions adéquates de sortie de crise. Mise à part, bien sûr, l'imposition de régimes d'austérité qui nous entrainent davantage dans le cercle vicieux d'une économie décadente. Ici, au Canada, nous ne sommes pas épargnés. Stéphan Harper a réduit les impôts des compagnies pour qu'elles investissent cet argent dans l'économie, ce qu'elles n'ont jamais fait. Plutôt, elles continuent de piler cet argent à la banque et en retirent les intérêts pour elles et leurs actionnaires. Moins d'entrée d'argent dans les coffres de l'État, cela signifie les coupures de toutes sortes dans les programmes sociaux que nous connaissont maintenant.

La gratuité mur à mur obtenue de hautes luttes si nécessaire. Nos enfants et petits enfants ne seront jamais trop instruits, trop longtemps à l'école.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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