Décision d'affaires d'après l'un; une
commandite n'est pas un don selon le deuxième; il faut éviter la surenchère aux
dires de la troisième. Toutes des raisons invoquées par le maire de Saguenay,
le président de Diffusion-Saguenay et une porte-parole de la Banque Nationale
pour justifier, il y a une dizaine de jours en conférence de presse, la décision
de garder bien secret le montant alloué par la Banque Nationale pour avoir son
nom au-dessus de la porte de la salle de spectacle rénovée. Mais, soudainement,
l'une après l'autre, ces raisons ont volé en éclats.
Ce matin, coup de "théâtre banque nationale"?
Le montant en question 600,000 dollars est dévoilé en page couverture du
journal Le Quotidien. La raison invoquée pour justifier ce salto-arrière cousu
de fil blanc nous vient de nul autre que du maire de Saguenay, Jean Tremblay.
"À la ville nous n'aimons pas faire de cachette. Je veux que les choses
soient connues le plus possible". En lisant cela, mon morceau de rotie
m'est resté coincé en travers de la gorge. Si le maire Tremblay est aussi
transparent qu'il le prétend, pourquoi avoir attendu à aujourd'hui pour
dévoiler le montant de la commandite, alors qu'il aurait très bien pu le faire,
il y a dix jours, lors de sa conférence de presse? On nous prend pour qui à
Saguenay? Des abrutis?
Les élections municipales approchent à grands
pas et le maire ne veut pas décevoir, ne serait-ce qu'un tout'ptit peu, son
électorat. Cela fait des semaines que Jean Tremblay, à coup de millions,
distribue les annonces au bon peuple. Deux Places du citoyen plutôt qu'une;
sauf que contrairement aux paires de lunettes de la pub, on va devoir payer les
deux. Pas de problème, nous en avons les moyens! Après tout, ne sommes-nous pas
les citoyens les moins taxés et les moins endettés des villes comparables à
Saguenay? Une dette de 1960 dollars par citoyen selon les données du MAMROT.
Mais encore, cette annonce de la construction d'une desserte ferrroviaire au
port de Grand-Anse; 14 millions provenant tous de la poche du contribuable. Pas
un sou versé par exemple, par une minière comme Black Rock, qui va en profiter
pour transborder vers la Chine notre minerai sans ancune transformation, ici.
Même pas sous la forme de boullettes de fer comme au temps de Duplessis.
Je subodore que le maire a entendu la clameur
du peuple, du moins la partie qui a exprimé son indignation; qu'il a eu vent
d'un certain sondag désapprouvant cette décision de faire disparaitre l'ancien
nom. Je pense que le maire a voulu, électoralisme obligeant, déamorcer une
prostestation qui aurait pu lui être défavorable. On le sait, le maire se
préoccupe beaucoup de son image. Il a même son propre studio de télévision pour
l'entretenir, la parfaire.
Odette Chicoine, Chicoutimi.
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