jeudi 29 novembre 2012

Résister au chantage.


 Même si on vient tout juste de changer de gouvernement, l'État, lui, demeure. Continuera-t-il, alors, par l'ntermédiaire du gouvernement Marois, opposition libérale aidant, à tenir la dragée haute à la compagnie forestière, Produit Forestiers Résolu (PFR), qui rue dans les brancards depuis quelques semaines?

D'abord, le prétexte du nouveau régime forestier, prévu au début de l'an prochain, a servi à la compagnie pour envoyer à la faillite et au chômage des entrepreneurs et des travailleurs forestiers. Maintenant, c'est le quart des postes de la papetière d'Alma qui vole en éclats suite à une décision unilatérale de l'employeur. On en remplacera peut-être un certain nombre par des emplois sous-traitants mal payés. Si tel est le cas, c'est à davantage d'appauvrissement de l'économie régionale auquel nous allons assister; comme si tous les emplois de qualité perdus depuis dix ans ne suffisaient pas. D'abord, chez Consolidated-Batthurs, ensuite, chez Abitibi, puis, chez Abitibi-Bowater et maintenant chez PFR. Au reste, cela n'encourage pas la vitalité du syndicalisme en entreprise pour créer et protéger les emplois à haute valeur ajoutée.

Citons Pierre Fortin, économiste et professeur émérite à l'UQAM: "Les syndicats ne contribuent pas seulement à améliorer les conditions de travail dans les organisations où ils se trouvent. Ils influencent aussi les secteurs non syndiqués parce que tout le monde finit par être en concurrence pour atttirer et retenir les travailleurs".
Des élus, autant dans les domaines municipal que provincial, ont déjà commencé à plier les genoux devant la force de frappe de la compagnie, implorant Québec de lui restituer la centrale hydroélectrique, Jim-Gray. Oubliant qu'il n'y a pas si longtemps, la population régionale s'est prononcée à plus de 95% pour le contrôle de ses ressources naturelles. Reniant un contrat dûment signé avec le gouvernement provincial; contrat obligeant Résolu à déposer un plan régional d'investissement de 400 millions en échange de la poursuite de l'exploitation de la centrale, Jim-Gray. À l'évidence, Résolu a décidé de conduire, à sa façon, l'agenda de sortie de crise en foresterie. Son ultimatum: ''Vous êtes avec moi ou..."

Ces élus, je les trouve pathétiques et pittoyables. Souhaitons que Québec saura les contraindre à adopter une attitude plus noble que la vile courbette et l'a-plat-ventrisme. Ces politiques n'ont, probablement, pas pris le temps de parler avec le syndicat avant de suivre béatement et de façon servile la compagnie forestière.

Il n'est pas trop tard pour qu'ils se ravisent.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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