L'indice du bonheur brut saguenéen, quoi ? …
À pareille date l’an passé dans la chronique quotidienne
« Votre opinion » du journal le Quotidien du 11 avril 2012, je vous
faisais part de ma déprime saisonnière consécutive à l’état de délabrement quasi
endémique de nos paysages collectifs au quotidien. Toujours est-il , que je
terminais justement mon bavardage intérieur sur une réflexion toute personnelle
à propos de l’empreinte visuelle et de son importance sur la qualité de vie citoyenne
.
De tous les paysages
souvent remarquables qui jalonnent le Royaume, nourrissent et habitent notre imaginaire collectif,
les plus
importants de tous sont les paysages au quotidien ! … Pourquoi ?
1.
Parce qu’ils nous appartiennent, ils
façonnent au jour le jour nos états d’âme .
2. Parce
qu’ils sont le reflet de notre appartenance culturelle, de nos valeurs et de
notre intériorité .
3. Parce
qu’ils expriment enfin nos façons de voir, d’interpréter, de comprendre et de
concevoir le monde qui nous entoure.
Un an plus tard ( 18
avril 2013 ) la situation actuelle en ce beau « Royaume » est
toujours pareille et mon indignation n’a pas déclinée. Mon centre-ville de
Chicoutimi est toujours aussi malpropre, voire même un brin dégueulasse. Pareillement
pour Talbot et tous les grands artères qui sillonnent le territoire …
En fait, malheureusement
il n’y a pas que cela. Le décor extérieur au quotidien dans ma ville ( la maison
qui m’habite ) est toujours aussi pauvre, moche, terne et déprimant. Même si
les tulipes et les crocus sont pourtant sortis, il n’y a pas d’arbres ni de
végétation qui pourraient, en cette période de l’année, atténuer un peu la
grisaille printanière et l’absence d’intégration des différentes formes du
paysage urbain. Un peu partout la qualité de notre architecture laisse à
désirer et l’intégration du bâti au paysage souvent mal assortie. Il en va de même
pour les couleurs, l’affichage et la texture des revêtements à l’extérieur.
Bref, le chaos, une véritable orgie de laideur.
En terminant, je vais exprimer une
grosse niaiserie et ce ne sera pas des bondieuseries. Faut surtout pas
se surprendre dans ce contexte, que l’indice de bonheur brut collectif qui nous
habite à Saguenay soit si peu élevé. Sur les visages insolites de la faune humaine
qui habite les lieux, c’est pas mieux. On dirait une population
de zombies chloroformés et solitaires qui déambule dans une bulle. Bagnoles
excitées éclaboussant de toutes parts les badauds indignés.
Ces paysages qui ainsi nous
habitent… expriment collectivement nos façons de voir, d’interpréter, de
comprendre et de concevoir le monde qui nous entoure. C’est ma lecture et je l’assume
…
Gille Tremblay
Un retraité actif mais indigné
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