L'historien québécois, Jacques Lacoursière, en visite dans la région, a
déclaré dans le Quotidien du 9 avril, ne pas croire que les trois MRC du
Lac-Saint-Jean respecteront leurs engagements relatifs à la protection du
patrimoine de Val-Jalbert. Mais encore que pour elles, c'est le développement
économique qui prévaudra. Monsieur Lacoursière s'est dit inquiet de l'importance
que ces MRC vont mettre dans le dossier de la protection du patrimoine de
Val-Jalbert: un site mythique pour la région.
Pour celles et ceux qui
doutent, comme le fait monsieur Lacoursière, ses propos devraient, logiquement,
militer en faveur de l'élémentaire prudence. Que quelque chose comme un
moratoire devrait être décrété par le gouvernement du Québec au sujet des
travaux déjà en cours sur le site historique. Hisoire de prendre le temps d'aller
au fond des choses sur une question aussi cruciale que l'assurance d'un juste
équilibre entre la présence d'une minicentrale à Val-Jalbert et la conservation
de son cachet historique. Moi je défendrais alors qu'il est impossible de
générer des kilowatts/heure sur un site patrimonial sans causer des dommages
irréversibles à son cachet historique. Sinon, que l'on me démontre le contraire
au moyen d'études indépendantes.
Prenons seulement la question des débits d'eau. Le contoversé débit dit
"esthétique" qui sera obligatoire pour turbiner de l'eau dans la
centrale: un débit équivalent à 11 mètres/cube. On nous dit qu'au moment du
turbinage, le débit sur le cran sera inférieur à moins d'un mètre/cube d'eau; cet
autre débit que l'on nomme de façon sibylline, débit "écologique". Je
crains la propension du gestionnaire à vouloir turbiner même à des débits
inférieurs à 11 mètre/cube, à l'abri des regards indiscrets.
Comme le subodore Jacques Lacoursière, la tentation sera grande pour
les MRC de prioriser d'abord les retombées économiques de la minicentrale au
détriment de la protection du cachet historique. Mais "alea jacta
est" semble-t-il? Tout cela n'est que palabres inutiles aux yeux de la
ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, qui n'entend pas reculer
sur le projet, comme elle l'a déclaré dans la même édition du journal.
S'il y a des intentions cachées dans les plans du gestionnaire, il faudrait
que l'on donne au moins aux opposants un prix de consolation. Pourquoi pas un
outil de mesure fiable disponible à la portée de tous permettant de surveiller
les débits de la Ouiatchouan après la construction du barrage? Un tel outil,
pas toujours respecté, les
riverains en savent quelque chose, existe à Roberval à la portée de tous pour
surveiller le niveau d'eau, afin que Rio Tinto Alcan n'abuse pas induement du
pouvoir qu'il détient sur les forces hydrauliques du Lac-Saint-Jean.
Edith Proulx-Normandin, Métabetchouan-Lac-À-La-Croix.
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