mardi 9 avril 2013

L'après Val-Jalbert.


L'historien québécois, Jacques Lacoursière, en visite dans la région, a déclaré dans le Quotidien du 9 avril, ne pas croire que les trois MRC du Lac-Saint-Jean respecteront leurs engagements relatifs à la protection du patrimoine de Val-Jalbert. Mais encore que pour elles, c'est le développement économique qui prévaudra. Monsieur Lacoursière s'est dit inquiet de l'importance que ces MRC vont mettre dans le dossier de la protection du patrimoine de Val-Jalbert: un site mythique pour la région.

 Pour celles et ceux qui doutent, comme le fait monsieur Lacoursière, ses propos devraient, logiquement, militer en faveur de l'élémentaire prudence. Que quelque chose comme un moratoire devrait être décrété par le gouvernement du Québec au sujet des travaux déjà en cours sur le site historique. Hisoire de prendre le temps d'aller au fond des choses sur une question aussi cruciale que l'assurance d'un juste équilibre entre la présence d'une minicentrale à Val-Jalbert et la conservation de son cachet historique. Moi je défendrais alors qu'il est impossible de générer des kilowatts/heure sur un site patrimonial sans causer des dommages irréversibles à son cachet historique. Sinon, que l'on me démontre le contraire au moyen d'études indépendantes.

Prenons seulement la question des débits d'eau. Le contoversé débit dit "esthétique" qui sera obligatoire pour turbiner de l'eau dans la centrale: un débit équivalent à 11 mètres/cube. On nous dit qu'au moment du turbinage, le débit sur le cran sera inférieur à moins d'un mètre/cube d'eau; cet autre débit que l'on nomme de façon sibylline, débit "écologique". Je crains la propension du gestionnaire à vouloir turbiner même à des débits inférieurs à 11 mètre/cube, à l'abri des regards indiscrets.

Comme le subodore Jacques Lacoursière, la tentation sera grande pour les MRC de prioriser d'abord les retombées économiques de la minicentrale au détriment de la protection du cachet historique. Mais "alea jacta est" semble-t-il? Tout cela n'est que palabres inutiles aux yeux de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, qui n'entend pas reculer sur le projet, comme elle l'a déclaré dans la même édition du journal.

S'il y a des intentions cachées dans les plans du gestionnaire, il faudrait que l'on donne au moins aux opposants un prix de consolation. Pourquoi pas un outil de mesure fiable disponible à la portée de tous permettant de surveiller les débits de la Ouiatchouan après la construction du barrage? Un tel outil, pas  toujours respecté, les riverains en savent quelque chose, existe à Roberval à la portée de tous pour surveiller le niveau d'eau, afin que Rio Tinto Alcan n'abuse pas induement du pouvoir qu'il détient sur les forces hydrauliques du Lac-Saint-Jean.

Edith Proulx-Normandin, Métabetchouan-Lac-À-La-Croix.

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