samedi 27 octobre 2012

L'Ashuapmushuan: pas de concessions.


Je détiens un pied à terre au Lac-Saint-Jean, propriétaire un chalet pour y passer du bon temps, entre autres, à cause de la beauté naturelle de ses paysages.

C'est pourquoi, contrairement à ce qu'avance l'éditorialiste, François Saint-Gelais, dans l'édition du Quotidien du 27 octobre, je crois qu'il est grand temps de retirer, définitivement, l'épée de Damoclèse suspendue sur la rivière Ashuapmushuan. J'abonde, ainsi, dans le sens du député de Roberval, Denis Trottier, qui veut transformer le statut de protection temporaire de l'Ashuapmushan en celui d'un statut permanent amalgamé d'une protection de la forêt et de l'établissement d'un parc récréotouristique.

 Qui plus est, il devrait, selon moi, en être ainsi pour la rivière Ouiatchouan qui coule dans le Village historique de Val Jalbert; au motif que les deux dossiers se ressemblent comme des jumeaux identiques. À l'évidence, la position défendue par Trottier au sujet de la Ouiatchouan, soit la concrétisation d'un barrage hydroélectrique à Val-Jalbert, démontre que le député de Roberval a abandonné la petite soeur pour épargner la grande. Daniel Breton, le ministre de l'Environnement, saura-t-il empreunter la sagesse du roi Salomon pour trancher définitivement cette épineuse question?

Pour revenir à la position de monsieur Saint-Gelais, à savoir que la planète traverse d'intenses réajustements économiques en matière de ressources à commercer, je lui rétorque qu'il en est de même pour ce qui est du rapport des humains envers leur environnement et de nos paysages que l'on veut garder naturels. Que les humains semblent plus prêts que jamais, étant donné une économie débridée depuis trop longtemps, à vivre d'importants changements dans leurs rapports à la consommation. Par exemple, au moyen de la simplicité volontaire au détriment d'une consommation effrénée et inconsidérée de tout ce qui leur est présenté par les publisacs, sur les tablettes des magasins ou autres supports de la même espèce.

L'argumentaire de monsieur Saint-Gelais pour le maintien d'un statut temporaire de l'Ashuapmushuan est que le cours d'eau pourrait, éventuellement, servir de source hydroélectrique pour supporter le projet d'une aluminerie dans le Haut du Lac. À mon avis, compte tenu du contexte plus que fragile que vit l'aluminium partout sur la planète, les poules auront des dents avant que le rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac se concrétise. Non seulement le prix du métal gris est à son plus bas, mais la compétition venant des pays émergents, Chine, Russie, etc, n'a jamais été aussi forte. Et qui est prêt à parier sur les investissements promis ou envisagés par Rio Tinto-Alcan à Jonquière et à Alma?

Selon l'éditorialiste, il faudrait patienter dix, vingt, trente ans, voire davantage, affublé d'un statut de protection temporaire de l'Ashuapmushuan et, je présume, de l'aménagement d'un parc naturel récréotouristique. Au cas où, le rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac venait, un jour, à se concrétiser. À mon sens, il serait plus logique de retirer cette épée de Damoclèse suspendue sur l'Ashuapmushuan pour laisser libre cours à un enrichissement collectif supporté par des activités récréotouristiques de toutes sortes. Il y a tellement de potentiel à développer dans ce créneau!

Quant à l'implantation d'une Aluminerie dans le Haut du Lac, il sera toujours temps, à la faveur d'un meilleur contexte économique, si cela vient, un jour, de se tourner vers des sources d'énergie comme: l'éolien, le solaire, la biomasse. N'oublions pas que  le développement de nouvelles sources d'énergie fait également partie des intenses réajustements qui se profilent sur la planète.

 Blandine-Lapointe-Brassard, Chicoutimi.





jeudi 25 octobre 2012

Le cas Morency.


Je crois que la chroniqueuse, Dominique Savard, erre quand elle écrit, dans son commentaire du 22 octobre dernier dans Le Courrier du Saguenay, que l'ancien procureur de la couronne à Alma, Jean François Morency, n'aurait pas dû se retrouver en prison (trois ans) pour son crime: la corruption.

Madame prétend que l'homme s'est réhabilité durant la période (deux ans) au cours de laquelle il a attendu son procès et sa sentence. Il est vrai que deux années peuvent suffir à réhabiliter une personne de son espèce, mais rien ne prouve qu'il y a eu réhabilitation dans son cas. Même s'il a montré un potentiel de réhabilitation et même si des personnes qui l'ont cautionné, son avocat et l'employeur chez qui il a travaillé en attendant son verdict, l'on déclaré réhabilité. Ces personnes ne sont pas des spécialistes en la matière, tant s'en faut; d'autant plus qu'elles ne furent pas neutres dans le dossier. Au demeurant, n'importe quel prévenu a intérêt à montrer patte blanche parce qu'il n'y a pas d'autre avenue pour lui éviter la prison. Là, on est loin de la réhabilitation.

S'il suffisait au prévenu de faire la démonstration qu'il a le ferme propos de ne plus recommencer pour obtenir la clémence de la cour, nos prisons seraient aussi peu fréquentées que nos églises, avec, à la clé, une société complètement "fukée". En fait, la véritable réhabilitation, dans le cas de Morency, commencera en prison, lorsqu'il sera pris en charge, s'il le veut bien, par des spécialistes capables de le faire cheminer et de conclurent, en bout de programme, à partir de données objectives à la réussite de sa réhabilitation.

Seulement, il y a un autre point qui m'apparait majeur dans ce dossier: celui de la sentence exemplaire. Très possible que, face à des cas de violence de toutes sortes et d'abus sexuels, sur des enfants en particulier, notre système de justice soit trop laxiste. Que les sentences, selon nos critères moraux et éthiques, soient dans certains cas trop clémentes, dans d'autres, pas assez. Mais dans le cas de corruption d'une personne comme celui d'un procureur de la coronne, son incorruptibilité et sa morale doivent être à toute épreuve.

Comme citoyen qui croit en notre système de justice, bien qu'il ne soit pas parfait, je dois avoir pleine confiance envers celui qui, des deux côtés du prétoire, me représente; celui que je paie, soit dit en passant. Dans le cas Morency, une sentence qualifiée de "bonbon" par la clameur publique aurait créé une jurisprudence donnant le prétexte à d'autres individus facilement corruptibles d'agir de la même façon. Alors, sans une sentence dissuasive, c'est une des assises fondamentales de notre système de justice qui s'effriterait.

Gérard Audet, Chicoutimi.

mardi 23 octobre 2012

Protection mur à mur de la Ouiatchouan.


Monsieur Denis Trottier,
Député de Roberval et adjoint parlementaire
aux Ressources naturelles,
Assemblée nationale du Québec.

Cette lettre se veut un plaidoyé en faveur d'un statut permanent de protection pour la rivière Ouiatchouan. Cette merveille de la nature, qui a marqué mon enfance pour avoir passé mes étés d'enfance et d'adolescence sur ses bords, ne sera plus la même si elle vient. un jour, à tomber entre les mains de promotteurs désireux de la rentabiliser.

L'harnachement de cette rivière, en plus de la défigurer à jamais, irait à l'encontre du principe de l'offre et de la demande, cette dernière devant logiquement primer sur la première, si Hydro-Québec devait acheter l'électricité produite par un barrage de 16 mégawatts au bas de sa chute. Le maire de Saint-Félicien, Gilles Potvin, l'a confirmé dans un article paru dans le Quotidien du 23 octobre dernier, à savoir qu'Hydro-Québec est, présentement, en surplus énergétique et, qui plus est, le sera pour les 25 prochaines années.

Pourquoi alors, ne pas en profiter pour prendre une décision définitive et cohérente sur l'avenir de la rivière Ouiatchouan à Val-Jalbert? La meilleure décision qui m'apparait, serait que, le plus tôt possble, on intègre cette rivière au sein du réseau  québécois des aires protégées dans la catégorie des réserves aquatiques permanentes. Ceci pour la mettre à l'abri, sur toute sa longueur, de tout projet hydroélectrique, industriel ou autres.

Pour en finir avec le débat qui entoure l'harnachement de la Ouiatchouan, entre promoteurs et opposants, il faut, dans les plus brefs délais, doter cette rivière d'un statut permanent de protection. Ce statut se justifie par son caractère patrimonial qui a marqué l'histoire de la région. À cela, il faut ajouter sa dimension écologique qui en fait un habitat important, entre autres, pour l'omble de fontaine.

La mise en valeur de la Chute Ouiatchouan, grâce à la vingtaine de millions investis récemment sur le site touristique de Val Jalbert, justifie amplement ce statu permanent pour sauvegarder  la force attractive de ce joyau sur les touristes.

S'il vous plaît, monsieur le député, un peu de bon sens! 

Édith Normandin, Proulx: Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.  

Histoire de babines et de bottines


Défiant la logique-même, celle voulant que dorénavant au Québec la construction de nos édifices publics se fasse à l'enseigne du développement durable, ce sont les calculs politiques du gouvernement péquiste qui ont eu le dessus pour l'obtention du contrat du toit de l'amphithéâtre de la ville de Québec. À n'en point douter, il y avait dans ce chantier de la place pour le bois d'oeuvre autant que pour l'acier et le béton.

La ministre et député de la région Québec (Tachereau) à l'Assemblée nationale, Agnèse Maltais et le petit bonaparte, Régis Labeaume, maire de la capitale nationale doivent se frotter les mains aujourd'hui. Le duo complice a réussi à écarter tout ce qu'il avait de contraintes politiques nuisibles pour permettre le champ libre à l'acier et au béton des amis du maire de Québec. Deux matériaux très peu écologiques avec lesquels sera construit, majoritairement à nos frais de surcroit, le nouvel amphithéâtre de la Vieille Capitale. Du bois peut-être, mais seulement pour les meubles, les moulures et les embrasures.

Comme l'a mentionné dans son éditorial du 20 octobre dernier dans le Quotidien de Saguenay, François Saint-Gelais, le député de Jonquière et ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, se présente comme ardent défenseur de matériaux verts, tel que l'aluminium, pour construire automobiles, trains, ponts, etc. Mais alors, où étaient-ils, lui et et ses collègues régionaux quand est venu le temps d'appuyer la demande d'extension d'appels d'offre par l'entreprise Chantier Chibaugamau pour l'obtention du contrat de la toiture de l'amphithéâtre de Québec?

Où se trouvaient également deux autres "verts" collègues du cabinet ministériel, Martine Ouellet, aux Ressources naturelles et Daniel Breton, à l'Environnement? S'ils se sont manifestés, on ne les a pas entendus fort. S'il y a eu des interventions de faites en coulisses à l'Assemblée nationale ou à l'Hôtel de ville de Québec, elles n'ont pas servi à grand chose; sinon qu'à étouffer une mobilisation collective suggérée à mots couverts par des leaders syndicaux au Saguenay-Lac-Saint-Jean et qui sait, dans les autres régions forestières du Québec. Une mobilisation qui aurait pu être conduite par nuls autres que nos cinq députés péquistes, histoire de faire de la politique autrement pour une fois. Car disons-le deux fois plutôt qu'une: c'est avant tout avec les deniers publics (nous payerons pour les extras de tous ordres) que sera construit l'amphithéâtre de Québec.

Il me semble que si cinq ministres et demi s'étaient unis pour tasser Régis Labeaume, cela aurait pu donner des résultats. Après tout, ce n'est pas le contrat de construction du toit de l'amphithéâtre que Chantier Chibaugamau réclammait dans l'affaire, mais bien le respect d'une concurrence loyale.

Marcel Lapointe, Jonquière.

samedi 20 octobre 2012

Voyage en Corse mémorable.


La Corse est assombrie, ces jours-ci, par le meutre crapuleux de son procureur en chef, apprécié pour son franc parler en dénonçant le crime et la corruption.

Mais, permettez-moi de raconter qu'en septembre dernier, j'ai eu, avec des Jeannois et Saguenéens, l'occasion de vivre une expérience singulière. Expérience consistant à voyager en Corse, non seulement pour y découvrir un pays magnifique, mais aussi pour représenter le Saguenay-Lac-Saint-Jean à titre de choristes invités par des chorales corses qui nous ont, par la même occasion, accompagnés au cours de nos prestations.

 Plus précisément, j'ai eu l'honneur de faire partie de "l'éphémère" chorale, L'Écho du Fjord, une chorale voyageuse, se faisant et se défaisant au rythme des périples, qui, depuis plusieurs années agit comme ambassadrice de notre région à l'étranger. Dirigés d'une main de maître par la chef de chorale bien connue chez nous, Gisèle Munger, nous avons, une trentaine de choristes, contribué à faire connaitre au public corse, la chanson québécoise issue de répertoires aussi variés que ceux de Vigneault, Léveillé, Blanchet et Pierre Lapointe, pour n'en nommer que quelques-uns.

Bien sûr, nous avions également dans nos cartons, des pièces du folklore québécois, dont la chanson devenue culte grâce à mon insistance, "Trinque l'amourette", menée par le duo de choristes, Denis et Jean Guy, auquel le reste du choeur répondait. Les applaudissements nourris du public corse à notre endroit, qui en a redemandé, autant à Bastia, à Calvi, qu'à Ajaccio, la capital, ont témoigné de son appréciation à découvrir la chanson québécoise.

Au plan culturel, qui n'a pas rêvé de voyager un jour en Corse, cette île de beauté sise au coeur de la Méditéranée, parsemée de villes et de villages pittoresques d'une autre époque et souvent accrochés aux flancs de montagnes escarpées, on ne sait trop comment? L'île de rêves, comme on la surnomme avec raison, est un territoire plusieurs fois plus petit que le Québec, au nord duquel, en climat tempéré, nous avons pu admirer des paysages montagneux à couper le souffle. Même à cette époque de l'année, le sud de l'île, où se trouve la Baie D'ajaccio, acceuille les touristes épris de navigation de plaisance, de belles plages et de terrasses où on peut apprécier vins, bières et nouriture typiquement corses.

Il n'y a pas que le climat et les paysages qui diffèrent selon que nous nous trouvons au nord ou sud de l'île. La Corse, c'est aussi le pays d'un peuple à visages multiples, fier, chaleureux et hospitalier; pour les Québécois du moins. C'est la terre de naissance de personnages aussi célèbres que Napoléon Bonaparte et Tino Rossi. Christophe Colomb y a même séjourné un temps. Les us et coutumes y sont variés également, puisque que la Corse fut envahie et conquise par nombre de civilisations: génoise, grecque, romaine, arabes et la plus ancienne, celle des Etrusques,
 qui y ont laissé leurs traces (citadelles, monuments, cathédrales, églises, oeuvres d'art, musique, langues, littérature).

Très impressionnantes, ces colossales falaises escarpées plongeant dans la Méditéranée, un peu partout sur l'île, dont certaines ont servi de théâtre au chef-d'oeuvre cinématographique "Les Canons de Navarone". Les plus vieux d'entre nous se rappellent sûrement cet extrait du film où les deux méga-canons allemands démantibulés par une explosition, déboulent du haut d'une falaise pour se retrouver dans la mer: une falaise corse.

Il y en aurait tellement à dire encore, comme c'est le cas de tout voyage culturel digne de ce nom. Je me sens enrichi et fier d'avoir fait partie de ce groupe d'ambassadeurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean en Corse. Le groupe qui va réunir bientôt pour une dernière fois afin de fraterniser et se rappeler des moments mémorables. Sans oublier, novembre s'y prêtant bien, que le choeur va se consummer, comme le veut la tradition chez l'Écho du Fjord. Mais espérons-le, pour mieux renaître de ses cendres et aller chanter sous d'autres cieux.

Marcel Lapointe, Jonquière.                      




vendredi 19 octobre 2012

La Corse.



Quel voyage! Quel pays! Quelle chorale!


Mais avant!
J’étais nerveux comme un débutant avant de me ren
dre à Alma pour prendre l’autobus qui menait 48 voyageurs vers l’île de beauté. Pourtant, ce n’étaitt pas mon premier voyage.
Lors d’un arrêt à l’Étape, l’autobus, conduit par Éloi (un ami chauffeur), nous lâche littéralement. Attente de trois heures dans le parc des Laurentides. Notre avion décolle à 20h15, il est 15H00. Quel beau stress ! Je me contrôle en me disant, il y a toujours une solution à un problème. Et ça marche, nous avons pris l’avion à temps et pour voir tout ça positivement, nous n’avons pas eu la fameuse attente de trois heures à l’aéroport de Québec. Bon départ.

Vingt-neuf choristes, dix-neuf accompagnateurs embarquent dans un Airbus d’Air Transat sur le vol numéroté TS 434 pour une traversée de presque 6000 kilomètres entre Québec et Marcel (pardon Marseille). Vitesse de croisière : aux alentours de 1000 kilomètres à l’heure.
Marseille, 9h00 du matin, le 13 septembre, avec un décalage de 6 heures. Fatigué mais content. Tour de ville pour se diriger en soirée vers le port pour la traversée (en ferry) de la Méditerranée en direction de Bastia, ville au nord-est de la Corse. Pendant la nuit, le fameux Mistral (vent froid et violent qui souffle en Méditerranée) me réveille vers 3 heures. Je peine à me rendormir; mon cerveau faisant des scénarios apocalyptiques genre Titanic. Mais rien de tout cela ne s’est produit puisque je vous écris.
Visite guidée de Bastia avec deux guides-spécialistes. L’une d’elles est une vraie encyclopédie de la Corse, de ses us et coutumes. Elle s’appelle Claude et elle a aussi une culture générale absolument fabuleuse.

Bastia est bornée par la mer Tyrrhénienne qui fait partie de la Méditerranée. Déjà, nous apercevons les fameuses montagnes corses avec ses pics et ses dénivelés presque incommensurables qui nous coupent le souffle. À chaque détour ou presque, nous voyons les précipices comme dans les films de James Bond. Je me dis en dedans de moi-même : nous risquons notre vie simplement à circuler sur ces routes si étroites. À plusieurs endroits, tout au long de notre parcours de 1200 kilomètres (le tour de la Corse), il est impossible pour un autobus de rencontrer un autre véhicule, si petit soit-il!?!?

Nous avons rencontré des palmiers; chose bizarre à mon avis. Claude nous explique qu’ils ne sont pas nés ici; ils ont été importés. La température de la Corse est assez clémente pour les accueillir à longueur d’année. En pas- sant, la plus basse température de leur hiver est d’environ moins 5 degrés Celsius. Il n’y a de la neige que dans les montagnes.

En passant par le village de Nonce, Claude notre incomparable guide de tout le voyage, nous raconte l’histoire de sainte Julie (Santa Ghjulia en corse) qui s’est fait couper les deux seins parce qu’elle refusait de sacrifier aux dieux ; puis ses bourreaux jetèrent ses seins dans un ravin d’où jaillirent deux fontaines. De plus, une colombe s’échappa de sa bouche.

J’ai déjeuné à 14h00 cette journée-la, parce que les européens, du moins les français petit-déjeunent, déjeunent et dînent ; ce qui correspond à nos 3 repas à nous. De plus, en Corse comme dans d’autres lieux en Europe, les magasins et services ferment de midi à 15h00 heures. À noter que la Corse est une région française ayant un statut spécial (la collectivité territoriale de Corse) composée de deux départements.

Nous avons visité la région de Balagne, avec ses charmants et pittoresques villages perchés si haut qu’on en a presque le vertige. Des noms comme Sant’Antonio, Lumio et Pigna sont de vraies cartes postales avec des montagnes taillées au couteau par le vent. L’Île Rousse est un village de 3000 habitants au nord de la Corse. Son nom de rousse vient du fait que des îlots rocheux sont composés de porphyre rouge, une roche, naturellement. Dans ce village, la belle Françoise Hardy qui chantait TOUS LES GARÇONS ET LES FILLES DE MON ÂGE, y a une maison.

Vous savez que la Corse est le pays de Napoléon Bonaparte, qui est né à Ajaccio, le 15 août 1769, dans la maison familiale qui est aujourd’hui un musée. J’ai photographié la devanture de cette maison célèbre. Et vous savez sûrement que cet homme avait une maîtresse (la femme de ménage) et que son épouse Joséphine lui a dit un jour : Il faut que la Bonaparte. Excusez-là ! Il y a beaucoup de traces de cet empereur sur l’île.

Notre chauffeur corse, Éric, un gentil homme en savait un peu beaucoup sur son pays. Il nous a raconté la cérémonie du vendredi saint où un criminel qui voulait se repentir, se prêtait à une cérémonie spéciale. Une procession avait lieu comme notre procession du vendredi saint. Ce repenti portait une cagoule et une tunique longue et il devait porter une croix pour expier ses fautes.

Nous avons vu la citadelle de Calvi qui contient la maison où Christophe Colomb est né en 1451.
En Corse, il y a des croix avec des Christ noirs. La légende veut que l’un de ces Christ en bois ait été découvert en 1428 dans la mer ; c’est un crucifix qui aurait brulé, ce qui explique que le Christ est noir. Il est appelé le Christ des Miracles.

Des montagnes, des montagnes, il y en a. Et parmi les plus belles, ce sont les aiguilles de Bavella. De loin, on dirait effectivement des aiguilles. C’est que la Corse est une île formée sur un volcan, il y a de cela des ... d’années.

J’ai remarqué que sur les panneaux routiers annonçant les villes et villages, tout est écrit dans deux langues : le français et le corse. Et il y a un certain nationalisme, là- bas, un peu comme ici. Car des gens barrent le nom des villes en français pour faire ressortir celui en corse. Aussi, les Corses voudraient bien faire leur indépendance ; mais pour eux, c’est très, très difficile car ils n’ont aucune ressource naturelle, pas de grandes usines. Leur moteur économique c’est le tourisme. Ainsi, ils essaient de conserver leur île la plus naturelle possible. Et c’est pourquoi, ils ont refusé l’accès à tous ces restaurants «fast-food» pour encourager leurs restos typiques. De plus, en Corse, il n’y a pas de magasins grande surface.
Ces fameux rochers prennent parfois l’allure d’animaux comme le lion de Rocappina ou cet autre dont le trou ressemble à un CF-18. À Filitosa, un musée de la préhistoire contient des statues de 1500 ans avant Jésus-Christ. C’est vraiment impressionnant de marcher dans ce monde-là. On dirait qu’on est ailleurs !!!

Bon, nous étions là pour chanter. Je ne vous en ai pas parlé. Trois concerts ont eu lieu : le 15 septembre à Bastia, le 17 à Algajola et le 3e le 22 à Ajaccio dans de belles églises pas très jeunes et des ambiances assez plaisantes. Les choristes corses qui nous accueillaient, nous ont concocté des menus de leur pays absolument savoureux et surtout ils n’ont pas ménagé sur la quantité. Ces gens sont super gentils et sympathiques. Et c’étaient de très belles chorales. Une entre autres qui chantait dans tout plein de sortes de langues autres que le français. J’aurais tant et tant de choses à vous raconter, mais je dois arrêter.

La nourriture est bonne, si ce n’est, pour moi du moins, qu’ils sont très forts sur le fromage de lait cru et sur les saucissons qu’ils font sécher pendant des mois suspendus au plafond à l’air pur. Après 3 jours, j’étais déjà saturé et ils en présentent à chaque repas. Par contre, j’ai aimé le civet et le ragoût de sanglier; c’est de la viande comme du bœuf avec un goût prononcé de bois. Ayant la dent sucrée, j’ai adoré les flans et les mousses.
Grazia tantu!

Denis Maltais, Héberville.

jeudi 18 octobre 2012

Du répit pour nos belles rivières.


J'ai mal compris les propos cités dernièrement par le député de Roberval à l'Assemblée nationale, Denis Trottier, à l'effet que la rivière Ouiatchouan pourrait à nouveau servir à la production d'électricité, parce que telle fut sa vocation au début du siècle dernier. Par fort comme argument venant d'un défenseur, de sa trempe, de la préservation de la rivière Ashuapmuschuan contre toute forme d'arnachement, alors que la Ouiatchouan, elle, est maintenant désignée comme faisant partie d'un site patrimoinial et parc québécois. Comme s'il s'avérerait normal de recycler en condominiums, une église reconnue comme joyau patrimonial par l'État.

À Bécancourt, on a définitivement fait table rase sur la centrale Gentilly 2, au motif de sa non-rentabilité, des dangers potentiels d'une centrale nucléaire, de l'impossiblité de se défaire complètement des déchets nucléaires. Sans oublier qu'Hydro-Québec se retrouve présentement avec des surplus d'électricité qu'elle écoule à un prix moindre que ce qu'elle paie à quantité de petites centrales qui essaiment un peu partout sur le territoire québécois. Dans ce dernier cas, cela correspond pour le gouvernement à subventionner, de façon déguisée, les propriétaires de ces petits barrages: des villes, des villages et peut-être même des corporations privées.

À Val-Jalbert, le nouveau ministre de l'environnement, Daniel Breton, se doit d'imposer son véto au projet d'une mini-centrale sur la rivière Ouiatchouan au motif de sa rentabilité à long terme moins que certaine et parce que le kilowatt/heure produit par cette dernière sera payé environ dix cents par Hydro-Québec, mais revendu à perte 5 cents par la société d'État. Au bout du compte, qui va payer cette subvention déguisée à la Société de l'énergie du Lac-Saint-Jean, maître d'oeuvre du projet de la Ouiatchouan? Nous, les Québécois, actionnaires d'Hydro- Québec.

Cependant, il y a plus. Une croix devrait être définitivement apposée sur le projet de Val-Jalbert parce qu'il va irrémédiablement enlaidir le portrait d'un des plus beaux sites touristiques et patrimoniaux du Québec (peut-être le plus beau) en rendant intermittente sa spectaculaire chute, son point d'orgue. Et c'est sans compter les dégats sur le cours d'eau, en amont de la chute, et les retombées néfastes sur la faune aquatique. En conséquence, la rentabilité de notre meilleur produit touristique d'appel régional, qui nous a coûté, il y a peu de temps, plusieurs millions à restaurer, sera compromise. Qu'en bout de ligne, les profits que l'on fait miroités à la communauté de l'est du Lac avec une centrale hydro-électrique sur la rivière Ouatchouan, seront anéantis par une perte équivalente causée venant d'une diminution de l'achalandage touristique à Val-Jalbert.

Cela n'arrivera pas du jour au lendemain, comme c'est souvent le cas, mais sur les moyen et long termes, de façon insidieuse. Alors, lorsque les dégats nous apparaîtront évidents, il sera, encore une fois, trop tard pour réagir. Ce qui n'est pas bon pour l'Ashuapmushuan, n'est pas bon l'Ouiatchouan.

Félicien Normandin, Lac-Saint-Jean-Est.

mercredi 17 octobre 2012

Recettes pour enlaidir le Saguenay.


               

Une des raisons pour lesquelles le parc du Vieux Port existe à Chicoutimi est pour se promener le long du Saguenay afin d'y admirer ce cour d'eau dans toute sa splendeur.

Avec tous les projets dont tout un chacun rêve de mettre en branle dans et sur la rivière Saguenay par les temps qui courent, m'est avis que si tous ces rêves deviennent réalité, le portrait de notre majestueux fleuve intérieur va changer radicalement, et pas nécessairement de façon positive.

Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, voudrait voir implanter dans le lit de la rivière, des éoliennes. Ma foi! Quel beau panorama en perspective! Oui à la présence de ces énormes vire-vent pour une meilleure diversification de nos sources d'énergie, mais de grâce, dans des endroits retirés, loin de nos yeux. Ces mastodontes sont plutôt laids à regarder.

Il y a aussi cette compagnie de gaz naturel, Gaz Métropolitain, qui nous consulte présentement pour se voir autorisé à passer un tuyau sous la rivière Saguenay. J'entends déjà les objections de ceux qui prétendre que parce qu'on ne verra pas ce tuyau, il n'y aura pas de conséquence sur le panorama. Peut-être, mais sur l'environnement? La faune aquatique?

Enfin, concernant la construction d'un troisième pont sur la rivière (le vieux pont Saint-Anne est toujours là), je voudrais dire à ceux qui la prônent, que la position du candidat de Québec Solidaire à l'élection du 4 septembre, Pierre Dostie, me va très bien; elle est la plus sage dans les circonstances. Avant de construire un nouveau pont, il faudrait analyser l'ensemble de la situation du transport routier dans le Saguenay métropolitain. Y incluant le transport collectif. La diminution de l'achalandage des voitures sur le pont Dubuc, par l'offre d'un système d'autobus plus efficace aux citoyens de Chicoutimi-Nord, devrait être une option à prendre en compte au premier chef.

Gérard Audet, Chicoutimi.    

dimanche 14 octobre 2012

La somme de toutes les inquiétudes.


Je ne suis pas expert en géopolitique, tant s'en faut, mais nul besoin d'être grand clerc, s'agissant de lire quelque journal le moindrement sérieux, pour conclure à une menace grandissante à la paix mondiale. Les conditions n'ont jamais été si bien réunies depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, excluant la crise des missiles de Cuba au début des années soixante, pour la survenue d'un troisième conflit mondial. Parmi ces conditions, trois ressortent éminemment: un enfoncement de la crise économique dans l'Union Européenne; une guerre à l'échelle régionale, plus que probable, au Moyen Orient; la présence éventuelle de Mitt Romney, candidat républicain, à la présidence des États Unis.

En Europe, l'économie va de mal en pis, ce qui fait vaciller même celle de pays émergents qui, comme la Chine, présentent les meilleurs taux de croissance. Le régime d'austérité imposé par les leadeers capitalistes du monde libre à des pays comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Italie et l'Espagne pour relancer leurs économies moribondes a produit, selon les experts, l'effet contraire: une décroissance encore plus forte. Les banques centrales ont épuisé tout leur arsenal monétaire pour leur venir en aide; les entreprises, pourtant davantage soulagées d'impôts, ont refusé d'investir l'argent ainsi économisé; s'en est suivi une fuite accélérée des capitaux, fuite qui entraine, à son tour, les banques à se délester de milliards d'actifs en euros pour réduire leur exposition au risque.

Les bonzes de l'économie mondiale, réunis à Tokyo pour faire le bilan du régime d'austérité font le constat qu'il enfonce la zone euro dans un chômage, non seulement record mais de plus en plus structurel.11.4% dans l'union monétaire et 18,2 millions de demandeurs d'emplois, soit 2,1 millions de plus que l'an dernier; l'Espagne avec un taux de chômage atteignant les 25% où un jeune sur deux est chômeur; en Grèce, 24% de chômeurs, contre 17% l'an dernier. On ne compte plus, depuis belle lurette, tous les exclus du système. Comme l'a récemment déclaré le journaliste du Devoir, Gérard Bérubé: "Jusqu'où faut-il aller dans le sacrifice social?" Rappelons, pour le bénéfice des plus jeunes, que la grande crise économique des années trente a grandement contribué au déclenchement de la guerre 39-45.

Au Moyen-Orient, le conflit israëlio-palestinien mis à part, la guerre en Syrie a pris des proportions inquiétantes parce que le conflit implique maintenant la Turquie limitrophe. À coté de cette guerre, ce qui inquiète également, c'est que l'Iran, pays qui possèdera bientôt la bombe atomique et Israël, qui la détient déjà, se regardent comme chiens de faïence, bien déterminés à en découdre une bonne fois pour toutes. Pour s'en convaincre, voici les propos de certains militaires hauts placés des Gardiens de la Révolution islamique: " Les États Unis et Israël ne pourraient entrer en guerre avec l'Iran indépendamment l'un de l'autre". "Le déclenchement d'une telle guerre risquerait de provoquer une escalade effrénée". "Si l'Iran était attaqué, sa riposte viserait à la fois des cibles américaines et israéliennes". Et la plus lourde de sens: "Une attaque militaire conjointe d'Israël et des États Unis contre l'Iran pourrait déclencher une troisième guerre mondiale".

Et que dire du phénomène Mitt Romney, présenti pour remplacer Barack Obama à la présidence des États-Unis, le 4 novembre prochain? Il y a un paradoxe chez le peuple américain voulant que d'une part, selon les sondages, ce dernier s'est majoritairement rangé derrière la décision du président Obama visant le retrait des troupes américains d'Irak et d'Afghanistan et que d'autre part, toujours selon les sondages, il s'apprête à faire confiance à son adversaire, Mitt Romney.

Parce que la politique étrangère de ce dernier, selon son programme, sera tranchée voire agressive envers les concurrents, rivaux ou ennemis des Américains. Aux dires d'un de ses conseillers, Romney serait favorable à des frappes israéliennes contre l'Iran et n'exclut ni le retour de son armée en Irak, ni son maintien en Afghanistan. Il présente la Russie comme une force déstabilisatrice de laquelle il faut se méfier. Quant à la Chine qu'il reconnait incontournable au plan économique, il n'a, par ailleurs, pas l'intention de laisser cette puissance majeure faire la pluie et le beau temps en Asie. Avec Romney au pouvoir, le risque d'une radicalisation de la politique étrangère américaine menace la paix dans le monde.

Complètement aberrante cette propension perverse chez l'être humain voulant qu'il faille nécessairement procéder à son auto-destruction pour se reconstruire à nouveau. Et sur les mêmes bases capitalistes en plus.

Marcel Lapointe, Jonquière.


mardi 9 octobre 2012

Que d'hypocrisie!



                       
Monsieur Claude Villeneuve, j'ai lu votre dernière chronique intitulée "Comment réduire les déchets électroniques?" Fort intéressant, en même temps que tout aussi décourageant à lire. Vous confirmez ce que j'ai commencé à sentir depuis un certain temps. Même pour les outils, monsieur. Allez faire réparer une perceuse et l'on vous dira, une fois sur deux, qu'il en coûte moins cher d'en acheter une neuve. Aussitôt que c'est électrique, le consommateur est piégé. Alors, imaginez quand c'est électronique! C'est le monde à l'envers.
 Nous vivons dans un système économique dépenaillé, maintenu la tête hors de l'eau grâce au cheptel de consommateurs asservis au dernier-cris de la bébelle offerte. Et je ne dis pas cela pour faire la promotion de l'économie planifiée. Quoique cette dernière m'apparait comme potentiellement plus écologique. Si au moins il y en avait davantage pour de nouveaux livres, ça réveillerait peut-être plus de monde. Excepté, bien sûr, celui qui se croit bien informé en écoutant la grand messe du dimanche au soir à Radio Canada.
Vous êtes près de me convaincre, monsieur Villeneuve, que les efforts déployés par vous et vos semblables pour éduquer la population à l'écologie et au développement durable ne sont que des coups d'épée dans l'eau, parce qu'annihilés par un système volontairement mis en place pour assurer la consommation à tout prix et davantage à crédit, par-dessus le marché. Avec la crise qui perdure, notre système économique repose sur la consommation à crédit et l'hypocrisie érigée en système en matière de protection de l'environnement et de la ressource renouvelable. M'est avis que l'on se dirige droit dans le mur.
Avec tout le respect que j'ai pour vous et vos semblables, n'êtes-vous pas tanné de prêcher dans le désert? En quelque part, on se moque de vous et de nous, vos disciples.
Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la Croix.

dimanche 7 octobre 2012

Un effort de solidarité.


      

Au sujet de votre chronique du premier octobre dernier dans laquelle vous affirmez que l'on demande trop aux plus riches du Québec pour payer la régressive et injuste taxe santé des libéraux, Je vous rappelle que nous sommes toujours en crise économique et que de ce fait, il y a encore plus de chômeurs et d'assistés sociaux qui ne peuvent payer d'impôt. Qui les paiera alors? La classe moyenne? Sûrement pas, elle paie déjà plus que sa part.

 La hausse d'impôt exigée des plus fortunés, c'est une contribution exceptionnelle de SOLIDARITÉ qui leur est demandée. Même en payant davantage d'impôts, 800, 1000, 2000 dollars ou plus par année, ceux-ci ne seront pas appauvris pour autant. Ne craignez rien, ce sont encore eux qui vont continuer à étaler leurs luxes à la face des autres par leurs maisons cossues, leurs rutilantes BMW, leurs voyages dans le Sud, etc. Et je ne déclare pas cela parce que je suis jalouse; je m'accomode avec ce que j'ai. Mais à un certain moment, il faut faire appel, un tant soit peu, à la conscience sociale, s'il en est, d'une certaine frange de la société qui donne trop souvent l'impression de vivre en bulle. Ce qui est innaceptable vu le contexte économique dans lequel nous vivons.

Les citoyens des classes moyennes, les citrons, sont déjà pressés au maximum, alors que les pauvres, vous en conviendrez, ne peuvent payer l'impôt. Par ailleurs, je ne crois pas à la menace des riches de quitter le Québec. Parce qu'ils ont encore plein d'avantages fiscaux au Québec qui n'existent pas ailleurs. Contribuer pleinement à leurs REER par exemple. Et que dire du très faible taux d'imposition payé par les entreprises?

 Merci de votre attention.

Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.

vendredi 5 octobre 2012

Décourager les préjugés.


                       Décourager les préjugés.

Selon un article paru dans le Quotidien du 4 octobre dernier, la chaine pharmaceutique Familiprix a décidé de rétirer des ondes sa dernière publicité jugée homophobe par plusieurs dont moi. Pour un téléspectateur le moindrement sensibilisé à la problématique de l'homophobie, l'impertinence de cette pub sautait au yeux.

La question qui me vient spontanément: comment le concept de d'une telle publicité a-t-il pu, à l'intérieur de l'entreprise, franchir sans aucune difficulté, la chaines des différentes étapes d'acceptation? Que pas une seule personne n'est allumée sur l'évidence même de son caractère homophobe?

Les concepteurs, cela peut toujours passer. Après tout, on les engage pour trouver des idées, même les plus farfalues. À mettre donc sur le compte de l'imagination fertile, du nécessaire brain-storming. Cependant, concernant celles et ceux qui ont fait partie du jury pour choisir un concept plutôt qu'un autre, il n'y a pas d'excuse. Ces personnes ont fait preuve d'un total manque de jugement et devraient être congédiées, à tout le moins reclassées dans l'entreprise.

En Californie, des charlatans offrent leurs services pour traiter l'homosexualité. En Ukraine, on passe une loi pour restreindre l'homosexualité à des cercles fermés. En Arabie, on combat l'homosexualité par tous les moyens. Et au Québec?

Odette Chicoine, Chicoutimi.

mercredi 3 octobre 2012

Du pain et des jeux.


Parce qu'un jour, il faudra bien rembourser. La dette qui nous enfonce est comme le pergélisol du Grand nord qui ramollit sous nos pieds. Deux processus lents et insidieux pouvant nous mettent dans le trou, chacun sa manière.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty et le président de la Banque du Canada, Mark Carney, pour ne nommer que ceux-là, mettent régulièrement en garde les Canadiens contre l'endettement excessif. Les ménages canadiens, donc saguenéens, sont endettés à hauteur de152% du salaire brut. Par exemple, un ménage saguenéen dont le salaire brut est de 100 mille dollars est endetté à hauteur de 152 mille dollars.

Ceux et celles qui dirigent Saguenay prêchent et pratiquent-ils par l'exemple? À mon avis, non. Le complexe Bateaux croisière-Village portuaire à La Baie, la fameuse carte cachée du maire Tremblay, en remplacement de l'usine Abitibi-Consol, continue de se construire à coups de millions empruntés. Peut-être même un deuxième quai?! Que sont devenus, à titre de lucratifs payeurs de taxes, les quelque 600 contribuables qui y travaillaient? Et ces autres millions empruntés pour l'érection de la Place du Citoyen à Chicoutimi, alors que des infrastrutures comme, les rues, les égoûts, l'acqueduc réclamment plus que ce que l'on dépense à l'heure actuelle pour avoir trop attendu. Et à Jonquière, une somptueuse bibliothèque ornée d'un escalier monumental, lubie de monsieur le maire, alors qu'il aurait tout aussi bien pu en faire construire une, comme à Magog, dans une église déaffectée, style art-déco, pour deux fois moins cher grâce avec l'aide d'une subvention gouvernementale. Une église qui, soit dit en passant, fut offerte gratuitement à la ville par son propriétaire, André Reid.

Ce qui nous enfonce aussi dans "notre pergélisol" fondant, c'est que l'on commence à manquer de payeurs de taxes au profit d'autres villes. En effet, alors que la population de Saguenay a augmenté d'environ mille individus au cours des cinq dernières années, celle des villes de Sherbrooke, Lévis et Trois-Rivières a augmenté respectivement de 7200, 8700 et 5000. Un compte de taxes inférieur à celui de ces villes, peut-être, mais quel est notre degré de richesse à nous. Notre ville s'appauvrit d'une part, du fait d'une population active qui la quitte et d'autre part, au motif du vieillissement de sa population; un fait encore rappelé à nos mémoires par deux récents articles parus dans le Quotidien de Saguenay, le 3 octobre dernier. Voilà un phénomène que nos élus prennent trop à la légère.

La preuve: Saguenay a décidé, il y a deux ans, de quitter la table régionale de concertation en matière d'immigration. Pendant qu'ici à Saguenay on semble faire du surplace à ce chapitre, chez nos voisins du Lac Saint-Jean, l'organisme "Portes ouvertes sur le Lac" travaille de façon active et exemplaire pour attirer des immigrants de façon à combler, un tant soit peu, notre déficit démographique. Un autre article paru dans la même édition du Quotidien nous amène à s'interroger sur ce qui se fait ici à Saguenay en matière d'acceuil, d'accompagnement et d'intégration socioprofessionnelle personnalisés des immigrants.

 Tous les citoyens de Saguenay ne sont pas dupes des invitations aux divertissements que notre premier magjstrat leur propose. Un certain nombre s'interroge. Du pain et des jeux, plutôt que prendre à bras le corps des problèmes majeurs tel, le comblement du déficit actuariel du fonds de pension des employés de Ville Saguenay. Qu'en sera-t-il du compte de taxes, de ceux qui seront là, dans quelques années, si, de surcroit, les taux d'intérêts sur la dette que nous payons présentement, viennent qu'à doubler, tripler, voire quadrupler à la faveur d'une reprise économique? Une reprise qui n'est pas garantie ici compte tenu de notre inquétant déficit démographique.

Vaches maigres correspond à mesures d'austérité, austérité signifie plus de taxes à payer et moins de services et de divertissement à la clef.

Marcel Lapointe, Jonquière.