Je détiens un pied à terre au Lac-Saint-Jean, propriétaire un chalet
pour y passer du bon temps, entre autres, à cause de la beauté naturelle de ses
paysages.
C'est pourquoi, contrairement à ce qu'avance l'éditorialiste, François
Saint-Gelais, dans l'édition du Quotidien du 27 octobre, je crois qu'il est
grand temps de retirer, définitivement, l'épée de Damoclèse suspendue sur la
rivière Ashuapmushuan. J'abonde, ainsi, dans le sens du député de Roberval,
Denis Trottier, qui veut transformer le statut de protection temporaire de
l'Ashuapmushan en celui d'un statut permanent amalgamé d'une protection de la
forêt et de l'établissement d'un parc récréotouristique.
Qui plus est, il devrait,
selon moi, en être ainsi pour la rivière Ouiatchouan qui coule dans le Village
historique de Val Jalbert; au motif que les deux dossiers se ressemblent comme
des jumeaux identiques. À l'évidence, la position défendue par Trottier au
sujet de la Ouiatchouan, soit la concrétisation d'un barrage hydroélectrique à
Val-Jalbert, démontre que le député de Roberval a abandonné la petite soeur
pour épargner la grande. Daniel Breton, le ministre de l'Environnement,
saura-t-il empreunter la sagesse du roi Salomon pour trancher définitivement
cette épineuse question?
Pour revenir à la position de monsieur Saint-Gelais, à savoir que la
planète traverse d'intenses réajustements économiques en matière de ressources
à commercer, je lui rétorque qu'il en est de même pour ce qui est du rapport
des humains envers leur environnement et de nos paysages que l'on veut garder
naturels. Que les humains semblent plus prêts que jamais, étant donné une
économie débridée depuis trop longtemps, à vivre d'importants changements dans
leurs rapports à la consommation. Par exemple, au moyen de la simplicité
volontaire au détriment d'une consommation effrénée et inconsidérée de tout ce
qui leur est présenté par les publisacs, sur les tablettes des magasins ou
autres supports de la même espèce.
L'argumentaire de monsieur Saint-Gelais pour le maintien d'un statut
temporaire de l'Ashuapmushuan est que le cours d'eau pourrait, éventuellement,
servir de source hydroélectrique pour supporter le projet d'une aluminerie dans
le Haut du Lac. À mon avis, compte tenu du contexte plus que fragile que vit
l'aluminium partout sur la planète, les poules auront des dents avant que le
rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac se concrétise. Non seulement le prix
du métal gris est à son plus bas, mais la compétition venant des pays
émergents, Chine, Russie, etc, n'a jamais été aussi forte. Et qui est prêt à
parier sur les investissements promis ou envisagés par Rio Tinto-Alcan à
Jonquière et à Alma?
Selon l'éditorialiste, il faudrait patienter dix, vingt, trente ans,
voire davantage, affublé d'un statut de protection temporaire de l'Ashuapmushuan
et, je présume, de l'aménagement d'un parc naturel récréotouristique. Au cas
où, le rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac venait, un jour, à se
concrétiser. À mon sens, il serait plus logique de retirer cette épée de
Damoclèse suspendue sur l'Ashuapmushuan pour laisser libre cours à un
enrichissement collectif supporté par des activités récréotouristiques de
toutes sortes. Il y a tellement de potentiel à développer dans ce créneau!
Quant à l'implantation d'une Aluminerie dans le Haut du Lac, il sera
toujours temps, à la faveur d'un meilleur contexte économique, si cela vient,
un jour, de se tourner vers des sources d'énergie comme: l'éolien, le solaire,
la biomasse. N'oublions pas que le
développement de nouvelles sources d'énergie fait également partie des intenses
réajustements qui se profilent sur la planète.
Blandine-Lapointe-Brassard, Chicoutimi.