samedi 27 octobre 2012

L'Ashuapmushuan: pas de concessions.


Je détiens un pied à terre au Lac-Saint-Jean, propriétaire un chalet pour y passer du bon temps, entre autres, à cause de la beauté naturelle de ses paysages.

C'est pourquoi, contrairement à ce qu'avance l'éditorialiste, François Saint-Gelais, dans l'édition du Quotidien du 27 octobre, je crois qu'il est grand temps de retirer, définitivement, l'épée de Damoclèse suspendue sur la rivière Ashuapmushuan. J'abonde, ainsi, dans le sens du député de Roberval, Denis Trottier, qui veut transformer le statut de protection temporaire de l'Ashuapmushan en celui d'un statut permanent amalgamé d'une protection de la forêt et de l'établissement d'un parc récréotouristique.

 Qui plus est, il devrait, selon moi, en être ainsi pour la rivière Ouiatchouan qui coule dans le Village historique de Val Jalbert; au motif que les deux dossiers se ressemblent comme des jumeaux identiques. À l'évidence, la position défendue par Trottier au sujet de la Ouiatchouan, soit la concrétisation d'un barrage hydroélectrique à Val-Jalbert, démontre que le député de Roberval a abandonné la petite soeur pour épargner la grande. Daniel Breton, le ministre de l'Environnement, saura-t-il empreunter la sagesse du roi Salomon pour trancher définitivement cette épineuse question?

Pour revenir à la position de monsieur Saint-Gelais, à savoir que la planète traverse d'intenses réajustements économiques en matière de ressources à commercer, je lui rétorque qu'il en est de même pour ce qui est du rapport des humains envers leur environnement et de nos paysages que l'on veut garder naturels. Que les humains semblent plus prêts que jamais, étant donné une économie débridée depuis trop longtemps, à vivre d'importants changements dans leurs rapports à la consommation. Par exemple, au moyen de la simplicité volontaire au détriment d'une consommation effrénée et inconsidérée de tout ce qui leur est présenté par les publisacs, sur les tablettes des magasins ou autres supports de la même espèce.

L'argumentaire de monsieur Saint-Gelais pour le maintien d'un statut temporaire de l'Ashuapmushuan est que le cours d'eau pourrait, éventuellement, servir de source hydroélectrique pour supporter le projet d'une aluminerie dans le Haut du Lac. À mon avis, compte tenu du contexte plus que fragile que vit l'aluminium partout sur la planète, les poules auront des dents avant que le rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac se concrétise. Non seulement le prix du métal gris est à son plus bas, mais la compétition venant des pays émergents, Chine, Russie, etc, n'a jamais été aussi forte. Et qui est prêt à parier sur les investissements promis ou envisagés par Rio Tinto-Alcan à Jonquière et à Alma?

Selon l'éditorialiste, il faudrait patienter dix, vingt, trente ans, voire davantage, affublé d'un statut de protection temporaire de l'Ashuapmushuan et, je présume, de l'aménagement d'un parc naturel récréotouristique. Au cas où, le rêve d'une aluminerie dans le Haut du Lac venait, un jour, à se concrétiser. À mon sens, il serait plus logique de retirer cette épée de Damoclèse suspendue sur l'Ashuapmushuan pour laisser libre cours à un enrichissement collectif supporté par des activités récréotouristiques de toutes sortes. Il y a tellement de potentiel à développer dans ce créneau!

Quant à l'implantation d'une Aluminerie dans le Haut du Lac, il sera toujours temps, à la faveur d'un meilleur contexte économique, si cela vient, un jour, de se tourner vers des sources d'énergie comme: l'éolien, le solaire, la biomasse. N'oublions pas que  le développement de nouvelles sources d'énergie fait également partie des intenses réajustements qui se profilent sur la planète.

 Blandine-Lapointe-Brassard, Chicoutimi.





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