La Corse est assombrie, ces jours-ci, par le meutre crapuleux de son
procureur en chef, apprécié pour son franc parler en dénonçant le crime et la
corruption.
Mais, permettez-moi de raconter qu'en septembre dernier, j'ai eu, avec
des Jeannois et Saguenéens, l'occasion de vivre une expérience singulière.
Expérience consistant à voyager en Corse, non seulement pour y découvrir un
pays magnifique, mais aussi pour représenter le Saguenay-Lac-Saint-Jean à titre
de choristes invités par des chorales corses qui nous ont, par la même
occasion, accompagnés au cours de nos prestations.
Plus précisément, j'ai eu
l'honneur de faire partie de "l'éphémère" chorale, L'Écho du Fjord,
une chorale voyageuse, se faisant et se défaisant au rythme des périples, qui,
depuis plusieurs années agit comme ambassadrice de notre région à l'étranger.
Dirigés d'une main de maître par la chef de chorale bien connue chez nous,
Gisèle Munger, nous avons, une trentaine de choristes, contribué à faire
connaitre au public corse, la chanson québécoise issue de répertoires aussi
variés que ceux de Vigneault, Léveillé, Blanchet et Pierre Lapointe, pour n'en
nommer que quelques-uns.
Bien sûr, nous avions également dans nos cartons, des pièces du
folklore québécois, dont la chanson devenue culte grâce à mon insistance,
"Trinque l'amourette", menée par le duo de choristes, Denis et Jean
Guy, auquel le reste du choeur répondait. Les applaudissements nourris du
public corse à notre endroit, qui en a redemandé, autant à Bastia, à Calvi,
qu'à Ajaccio, la capital, ont témoigné de son appréciation à découvrir la
chanson québécoise.
Au plan culturel, qui n'a pas rêvé de voyager un jour en Corse, cette
île de beauté sise au coeur de la Méditéranée, parsemée de villes et de villages
pittoresques d'une autre époque et souvent accrochés aux flancs de montagnes
escarpées, on ne sait trop comment? L'île de rêves, comme on la surnomme avec
raison, est un territoire plusieurs fois plus petit que le Québec, au nord
duquel, en climat tempéré, nous avons pu admirer des paysages montagneux à
couper le souffle. Même à cette époque de l'année, le sud de l'île, où se
trouve la Baie D'ajaccio, acceuille les touristes épris de navigation de
plaisance, de belles plages et de terrasses où on peut apprécier vins, bières
et nouriture typiquement corses.
Il n'y a pas que le climat et les paysages qui diffèrent selon que nous
nous trouvons au nord ou sud de l'île. La Corse, c'est aussi le pays d'un
peuple à visages multiples, fier, chaleureux et hospitalier; pour les Québécois
du moins. C'est la terre de naissance de personnages aussi célèbres que
Napoléon Bonaparte et Tino Rossi. Christophe Colomb y a même séjourné un temps.
Les us et coutumes y sont variés également, puisque que la Corse fut envahie et
conquise par nombre de civilisations: génoise, grecque, romaine, arabes et la
plus ancienne, celle des Etrusques,
qui y ont laissé leurs
traces (citadelles, monuments, cathédrales, églises, oeuvres d'art, musique,
langues, littérature).
Très impressionnantes, ces colossales falaises escarpées plongeant dans
la Méditéranée, un peu partout sur l'île, dont certaines ont servi de théâtre
au chef-d'oeuvre cinématographique "Les Canons de Navarone". Les plus
vieux d'entre nous se rappellent sûrement cet extrait du film où les deux
méga-canons allemands démantibulés par une explosition, déboulent du haut d'une
falaise pour se retrouver dans la mer: une falaise corse.
Il y en aurait tellement à dire encore, comme c'est le cas de tout
voyage culturel digne de ce nom. Je me sens enrichi et fier d'avoir fait partie
de ce groupe d'ambassadeurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean en Corse. Le groupe qui va réunir
bientôt pour une dernière fois afin de fraterniser et se rappeler des moments
mémorables. Sans oublier, novembre s'y prêtant bien, que le choeur va se
consummer, comme le veut la tradition chez l'Écho du Fjord. Mais espérons-le,
pour mieux renaître de ses cendres et aller chanter sous d'autres cieux.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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