mardi 23 octobre 2012

Histoire de babines et de bottines


Défiant la logique-même, celle voulant que dorénavant au Québec la construction de nos édifices publics se fasse à l'enseigne du développement durable, ce sont les calculs politiques du gouvernement péquiste qui ont eu le dessus pour l'obtention du contrat du toit de l'amphithéâtre de la ville de Québec. À n'en point douter, il y avait dans ce chantier de la place pour le bois d'oeuvre autant que pour l'acier et le béton.

La ministre et député de la région Québec (Tachereau) à l'Assemblée nationale, Agnèse Maltais et le petit bonaparte, Régis Labeaume, maire de la capitale nationale doivent se frotter les mains aujourd'hui. Le duo complice a réussi à écarter tout ce qu'il avait de contraintes politiques nuisibles pour permettre le champ libre à l'acier et au béton des amis du maire de Québec. Deux matériaux très peu écologiques avec lesquels sera construit, majoritairement à nos frais de surcroit, le nouvel amphithéâtre de la Vieille Capitale. Du bois peut-être, mais seulement pour les meubles, les moulures et les embrasures.

Comme l'a mentionné dans son éditorial du 20 octobre dernier dans le Quotidien de Saguenay, François Saint-Gelais, le député de Jonquière et ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, se présente comme ardent défenseur de matériaux verts, tel que l'aluminium, pour construire automobiles, trains, ponts, etc. Mais alors, où étaient-ils, lui et et ses collègues régionaux quand est venu le temps d'appuyer la demande d'extension d'appels d'offre par l'entreprise Chantier Chibaugamau pour l'obtention du contrat de la toiture de l'amphithéâtre de Québec?

Où se trouvaient également deux autres "verts" collègues du cabinet ministériel, Martine Ouellet, aux Ressources naturelles et Daniel Breton, à l'Environnement? S'ils se sont manifestés, on ne les a pas entendus fort. S'il y a eu des interventions de faites en coulisses à l'Assemblée nationale ou à l'Hôtel de ville de Québec, elles n'ont pas servi à grand chose; sinon qu'à étouffer une mobilisation collective suggérée à mots couverts par des leaders syndicaux au Saguenay-Lac-Saint-Jean et qui sait, dans les autres régions forestières du Québec. Une mobilisation qui aurait pu être conduite par nuls autres que nos cinq députés péquistes, histoire de faire de la politique autrement pour une fois. Car disons-le deux fois plutôt qu'une: c'est avant tout avec les deniers publics (nous payerons pour les extras de tous ordres) que sera construit l'amphithéâtre de Québec.

Il me semble que si cinq ministres et demi s'étaient unis pour tasser Régis Labeaume, cela aurait pu donner des résultats. Après tout, ce n'est pas le contrat de construction du toit de l'amphithéâtre que Chantier Chibaugamau réclammait dans l'affaire, mais bien le respect d'une concurrence loyale.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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