Monsieur Claude Villeneuve, j'ai lu votre
dernière chronique intitulée "Comment réduire les déchets
électroniques?" Fort intéressant, en même temps que tout aussi
décourageant à lire. Vous confirmez ce que j'ai commencé à sentir depuis un certain temps. Même pour les outils, monsieur. Allez faire réparer une
perceuse et l'on vous dira, une fois sur deux, qu'il en coûte moins cher d'en
acheter une neuve. Aussitôt que c'est électrique, le consommateur est piégé. Alors,
imaginez quand c'est électronique! C'est le monde à l'envers.
Nous vivons dans un système économique dépenaillé, maintenu
la tête hors de l'eau grâce au cheptel de consommateurs asservis au
dernier-cris de la bébelle offerte. Et je ne dis pas cela pour faire la
promotion de l'économie planifiée. Quoique cette dernière m'apparait comme
potentiellement plus écologique. Si au moins il y en avait davantage pour de
nouveaux livres, ça réveillerait peut-être plus de monde. Excepté, bien sûr,
celui qui se croit bien informé en écoutant la grand messe du dimanche au soir
à Radio Canada.
Vous êtes près de me convaincre, monsieur
Villeneuve, que les efforts déployés par vous et vos semblables pour éduquer la
population à l'écologie et au développement durable ne sont que des coups
d'épée dans l'eau, parce qu'annihilés par un système volontairement mis en
place pour assurer la consommation à tout prix et davantage à crédit,
par-dessus le marché. Avec la crise qui perdure, notre système économique
repose sur la consommation à crédit et l'hypocrisie érigée en système en
matière de protection de l'environnement et de la ressource renouvelable. M'est
avis que l'on se dirige droit dans le mur.
Avec tout le respect que j'ai pour vous et vos
semblables, n'êtes-vous pas tanné de prêcher dans le désert? En quelque
part, on se moque de vous et de nous, vos disciples.
Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la Croix.
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