Parce qu'un jour, il faudra bien rembourser. La dette qui nous enfonce
est comme le pergélisol du Grand nord qui ramollit sous nos pieds. Deux
processus lents et insidieux pouvant nous mettent dans le trou, chacun sa
manière.
Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty et le président de la
Banque du Canada, Mark Carney, pour ne nommer que ceux-là, mettent
régulièrement en garde les Canadiens contre l'endettement excessif. Les ménages
canadiens, donc saguenéens, sont endettés à hauteur de152% du salaire brut. Par
exemple, un ménage saguenéen dont le salaire brut est de 100 mille dollars est
endetté à hauteur de 152 mille dollars.
Ceux et celles qui dirigent Saguenay prêchent et pratiquent-ils par
l'exemple? À mon avis, non. Le complexe Bateaux croisière-Village portuaire à
La Baie, la fameuse carte cachée du maire Tremblay, en remplacement de l'usine
Abitibi-Consol, continue de se construire à coups de millions empruntés.
Peut-être même un deuxième quai?! Que sont devenus, à titre de lucratifs
payeurs de taxes, les quelque 600 contribuables qui y travaillaient? Et ces
autres millions empruntés pour l'érection de la Place du Citoyen à Chicoutimi,
alors que des infrastrutures comme, les rues, les égoûts, l'acqueduc réclamment
plus que ce que l'on dépense à l'heure actuelle pour avoir trop attendu. Et à
Jonquière, une somptueuse bibliothèque ornée d'un escalier monumental, lubie de
monsieur le maire, alors qu'il aurait tout aussi bien pu en faire construire
une, comme à Magog, dans une église déaffectée, style art-déco, pour deux fois
moins cher grâce avec l'aide d'une subvention gouvernementale. Une église qui,
soit dit en passant, fut offerte gratuitement à la ville par son propriétaire,
André Reid.
Ce qui nous enfonce aussi dans "notre pergélisol" fondant,
c'est que l'on commence à manquer de payeurs de taxes au profit d'autres
villes. En effet, alors que la population de Saguenay a augmenté d'environ
mille individus au cours des cinq dernières années, celle des villes de Sherbrooke,
Lévis et Trois-Rivières a augmenté respectivement de 7200, 8700 et 5000. Un
compte de taxes inférieur à celui de ces villes, peut-être, mais quel est notre
degré de richesse à nous. Notre ville s'appauvrit d'une part, du fait d'une
population active qui la quitte et d'autre part, au motif du vieillissement de
sa population; un fait encore rappelé à nos mémoires par deux récents articles
parus dans le Quotidien de Saguenay, le 3 octobre dernier. Voilà un phénomène
que nos élus prennent trop à la légère.
La preuve: Saguenay a décidé, il y a deux ans, de quitter la table
régionale de concertation en matière d'immigration. Pendant qu'ici à Saguenay
on semble faire du surplace à ce chapitre, chez nos voisins du Lac Saint-Jean,
l'organisme "Portes ouvertes sur le Lac" travaille de façon active et
exemplaire pour attirer des immigrants de façon à combler, un tant soit peu,
notre déficit démographique. Un autre article paru dans la même édition du
Quotidien nous amène à s'interroger sur ce qui se fait ici à Saguenay en
matière d'acceuil, d'accompagnement et d'intégration socioprofessionnelle
personnalisés des immigrants.
Tous les citoyens de Saguenay ne sont pas dupes des invitations aux
divertissements que notre premier magjstrat leur propose. Un certain nombre s'interroge.
Du pain et des jeux, plutôt que prendre à bras le corps des problèmes majeurs
tel, le comblement du déficit actuariel du fonds de pension des employés de
Ville Saguenay. Qu'en sera-t-il du compte de taxes, de ceux qui seront là, dans
quelques années, si, de surcroit, les taux d'intérêts sur la dette que nous
payons présentement, viennent qu'à doubler, tripler, voire quadrupler à la
faveur d'une reprise économique? Une reprise qui n'est pas garantie ici compte
tenu de notre inquétant déficit démographique.
Vaches maigres correspond à mesures d'austérité, austérité signifie
plus de taxes à payer et moins de services et de divertissement à la clef.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire