dimanche 30 décembre 2012

Au sujet de la dette.


Le paradoxe des bas taux d'intérêt qui perdure, c'est qu'alors que les consommateurs endettés devraient en profiter pour réduire leur niveau de dette, ils continuent, obstinément et trop souvent inutilement, à consommer à crédit. Selon Statistique Canada, la dette des ménages comparée à leur revenu disponible a fait un bond de plus de 15% au cours des deux dernières années, pour se situer à 165%. On en entend souvent dire: "Le gouvernement le fait, pourquoi pas moi?"

La dette souveraine, c'est un peu comme les calories. Il y a les calories vides: celles que l'on retrouve dans la malbouffe qui hypothèque la santé, il y a celles indispensables à l'organisme  que contiennent les aliments sains. Pour ce qui est de la dette d'un pays, on peut aussi y voir deux faces: la sombre, qui provient des gaspillages de toutes sortes, de l'évasion fiscale sous ses différentes formes, de la corruption et la collusion dont sont  victimes, les Québécois, depuis des lustres. "Les entrepreneurs faisaient payer au gouvernement un excédent qui était par la suite acheminé dans les coffres du parti au pouvoir sous forme de ristourne." Un extrait du rapport de la commission Salvas déposé en 1962 au sujet du gouvernement de Maurice Duplessis.

La bonne dette, l'inévitable, que même les pays scandinaves comme la Finlande et la Norvège contractent, est celle qu'assume l'État providence pour développer et maintenir les programmes sociaux, pour lutter contre les inégalités sociales et favoriser tout un train d'autres mesures, comme les garderies à 7 dollars, les subventions au logement social, différents crédits d'impôt visant le bien commun.

Ce qui vaut pour les niveaux provincial et fédéral, vaut, également, pour le niveau municipal. Ici à Saguenay, une partie importante de la dette, 300 millions, concernent des dépenses reliées à la sphère politique. Les élus au pouvoir, pour le conserver le plus longtemps possible, vont dépenser pour des cadeaux aux électeurs que ces derniers n'ont même pas réclamés. Par exemple, comment comprendre autrement la décision du maire de Saguenay de faire raser, dans l'arrondissemnt Jonquière, la Place Nikitoutagan, remise à neuf après le déluge de 1996, pour la remplacer par une Place du citoyen comme à Chicoutimi?

J'abonde dans le même sens que celles et ceux qui, pour corriger cette mauvaise utilisation de nos taxes, voudraient que l'on passe une loi provinciale pour limiter à deux le mandat des élus municipaux.

Marcel Lapointe, membre de l'Équipe du renouveau démocratique à Saguenay.





 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire