Partout dans le monde, en particulier au Moyen-Orient, les dictatures
se font, se défont pour se refaire de plus belle en prenant, simplement, des
visages différents. L'étalement croissant de régimes autoritaires, comme en
Russie et Chine, pour ne nommer que ceux-là, est à la démocratie, aux droits et
aux libertés, ce que les gaz à effets de serre sont à l'environnement. Deux
plaies qui progressent inexorablement malgré le... progrès, sans que l'homme
réussisse à les éliminer; à tout le moins, les juguler.
Dans le dernier quart du vingtième siècle, le peuple iranien, désireux
d'en finir avec la tyranie laïque du chah, Mohammad Reza, a porté au pouvoir le
non moins tiranique régime théocratique des ayatollahs. En 2012, les théocrates
détiennent toujours le pouvoir de vie ou de mort sur les Iraniens;
particulièrement sur les Iraniennes. L'an dernier, en Tunisie, c'est le régime
dictatorial laïque de Ben Ali que le peuple fit voler en éclats pour le
remplacer par un gouvernement supposé instaurer enfin... la démocratie. Les
Tunisiens continuent toujours à se bercer d'illusions face à des élus composés
principalement d'islamistes radicaux. Quelques mois plus tard, les Égyptiens
enhardis par la révolution tunisienne, ont montré, à leur tour, la porte au
raïs Hosni Moubarrak, qui, durant plus de trois de décennies, imposa à son
peuple une dictature, laïque elle aussi. Cependant, les Égyptiens l'ont
remplacé par un membre de la confrérie extrémiste des frères musulmans,
Mohammad Morsi qui va, le 15 décembre prochain, à moins d'un revirement
populaire peu probable, réussir à imposer son projet d'une nouvelle
constitution. Une constitution basée sur la Charia, cette loi islamique
appliquée, on le sait, en Arabie Saoudite, qui prive, entre autres, les femmes
de leurs droits les plus fondamentaux; comme celui de circuler dans la rue à
visage découvert.
Face à de pareilles manifestations de recul de la démocratie dans le
monde, il est difficile d'adhérer aux croyances et aux thèses d'optimistes de
tout acabit voulant que l'humanité progresse.
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