mercredi 5 décembre 2012

Gérer la hausse de cinq degrés.


                    
Montée dangereuse et réchauffement des océans (l'ouragan Sandy sur New York: un premier signe), avancée des déserts et sécheresses, vagues de chaleur extrême, réduction des réserves mondiales de nourriture, pénurie d'eau potable, dégradation de la biodiversité, disparition d'écosystèmes (se rappeler quand viendra, pour les décideurs, le temps de choisir entre la protection du caribou et l'exploitation des forêts nordiques). Voilà ce qui nous attend, terriens, si nous refusons toujours de reconnaitre l'inéluctable catastrophe qui se déroule lentement mais surement devant nous.

Après Rio, Montréal, Kyoto, Copenhague, les scientifiques réunis sous l'égide de l'ONU, cette semaine à Doha, nous avertissent qu'un point de non retour est atteint en matière de réchauffement climatique. Prévenir la hausse des températures de la terre est désormais remplacé par sa gestion. On parle d'une hausse de 4 à 6 degrés d'ici cinquante ans. Sans oublier que déjà, des prévisions émises dans des études scientifiques sérieuses se sont, non seulement concrétisées, mais ont été dépassées. Ces projections sont basées sur des taux de croissance économique en Chine et aux Indes, deux pays qui utilisent la plus sale des énergies fossiles: le charbon. Ces deux pays, qui à eux seuls constituent plus du tier de la population mondiale, n'accepteront pas de plein grès de se convertir aux énergies renouvelables peu polluantes. Encouragés qu'ils sont par des pays comme le Canada, délinquant reconnu mondialement en matière de lutte aux changements climatiques, qui ouvre, sans condition, sa frontière aux investissements et aux produits de l'Empire du milieu. Pour les tenants d'une économie débridée, ils sont nombreux et puissants, il n'y a pas de moment propice pour imposer des contraintes économiques visant une meilleure protection de l'environnement.

En subventionant à grands frais l'industrie des sables bitumineux, Stephan Harper manifeste sa foi envers les énergies sales pour développer l'économie canadienne. Mille millards par année, dont 1,3 milliard chez nous, sont versés par divers gouvernements pour l'exploitation et la consommation des combustibles fossiles, selon l'Agence internationale de l'énergie. Toujours selon cet organisme, une réduction de moitié de cette subvention contribuerait à réduire de 6%, annuellement, les émissions de CO2 dans l'atmosphère. En 2011, les émissions de CO2 étaient supérieures de 54% à celles de 1990. Les 500 milliards ainsi économisés pourraient servir à développer davantage les énergies renouvelables. Selon l'Institut Pembina, seulement qu'au Canada, les fonds publics dédiés aux industries de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) créent 2300 emplois, alors que ce sont près de 20 mille emplois pouvant être crées en développant les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, etc).

Cela démontre bien qu'il est possible aux élus de prendre des décisions qui n'opposent pas économie et développement durable. Mais, on peut, aussi, continuer à faire l'autruche comme si de rien n'était et s'en remettre aux prétentions de "dénieurs" voulant que le réchauffement climatique est un phénomène inévitable causé par une activité solaire cyclique sur des millénaires. Assurer sa sécurité intérieure en croyant que la planète terre a déjà connu un Groenland vert. Et le comble, nier que l'activité humaine a quelque chose à voir avec les faramineuses tonnes de dioyde de carbone (CO2) éjectées dans l'atmosphère.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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