Montée dangereuse et réchauffement des océans (l'ouragan Sandy sur New
York: un premier signe), avancée des déserts et sécheresses, vagues de chaleur
extrême, réduction des réserves mondiales de nourriture, pénurie d'eau potable,
dégradation de la biodiversité, disparition d'écosystèmes (se rappeler quand
viendra, pour les décideurs, le temps de choisir entre la protection du caribou
et l'exploitation des forêts nordiques). Voilà ce qui nous attend, terriens, si
nous refusons toujours de reconnaitre l'inéluctable catastrophe qui se déroule
lentement mais surement devant nous.
Après Rio, Montréal, Kyoto, Copenhague, les scientifiques réunis sous
l'égide de l'ONU, cette semaine à Doha, nous avertissent qu'un point de non
retour est atteint en matière de réchauffement climatique. Prévenir la hausse
des températures de la terre est désormais remplacé par sa gestion. On parle
d'une hausse de 4 à 6 degrés d'ici cinquante ans. Sans oublier que déjà, des
prévisions émises dans des études scientifiques sérieuses se sont, non
seulement concrétisées, mais ont été dépassées. Ces projections sont basées sur
des taux de croissance économique en Chine et aux Indes, deux pays qui
utilisent la plus sale des énergies fossiles: le charbon. Ces deux pays, qui à
eux seuls constituent plus du tier de la population mondiale, n'accepteront pas
de plein grès de se convertir aux énergies renouvelables peu polluantes.
Encouragés qu'ils sont par des pays comme le Canada, délinquant reconnu
mondialement en matière de lutte aux changements climatiques, qui ouvre, sans
condition, sa frontière aux investissements et aux produits de l'Empire du
milieu. Pour les tenants d'une économie débridée, ils sont nombreux et
puissants, il n'y a pas de moment propice pour imposer des contraintes
économiques visant une meilleure protection de l'environnement.
En subventionant à grands frais l'industrie des sables bitumineux,
Stephan Harper manifeste sa foi envers les énergies sales pour développer
l'économie canadienne. Mille millards par année, dont 1,3 milliard chez nous,
sont versés par divers gouvernements pour l'exploitation et la consommation des
combustibles fossiles, selon l'Agence internationale de l'énergie. Toujours
selon cet organisme, une réduction de moitié de cette subvention contribuerait
à réduire de 6%, annuellement, les émissions de CO2 dans
l'atmosphère. En 2011, les émissions de CO2 étaient supérieures de
54% à celles de 1990. Les 500 milliards ainsi économisés pourraient servir à
développer davantage les énergies renouvelables. Selon l'Institut Pembina,
seulement qu'au Canada, les fonds publics dédiés aux industries de combustibles
fossiles (charbon, pétrole, gaz) créent 2300 emplois, alors que ce sont près de
20 mille emplois pouvant être crées en développant les énergies renouvelables
(éolien, solaire, biomasse, etc).
Cela démontre bien qu'il est possible aux élus de prendre des décisions
qui n'opposent pas économie et développement durable. Mais, on peut, aussi,
continuer à faire l'autruche comme si de rien n'était et s'en remettre aux
prétentions de "dénieurs" voulant que le réchauffement climatique est
un phénomène inévitable causé par une activité solaire cyclique sur des
millénaires. Assurer sa sécurité intérieure en croyant que la planète terre a
déjà connu un Groenland vert. Et le comble, nier que l'activité humaine a
quelque chose à voir avec les faramineuses tonnes de dioyde de carbone (CO2)
éjectées dans l'atmosphère.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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