Même en situation de minorité à l'Assemblée nationale,
le gouvernement péquiste pourrait profiter d'une occasion unique pour
prendre une décision historique aux conséquences bénéfiques pour le peuple du
Québec: la promulgation d'une Charte québécoise sur la laïcité. Le débat est
encore chaud.
En effet, un récent jugement majoritaire (4, 2, 1) de la Cour suprême
du Canada vient consacrer, après celui du port du kirpan à l'école, un nouvel
accommodement... raisonnable. De quoi s'agit-il? Désormais, lors d'un procès en
cours criminelle, une femme musulmane pourra, au nom de la liberté de religion,
témoigner avec son niquab. À moins que, pour les besoins de la cause, le juge
réussisse à démontrer le caractère impérieux du contraire. La Cour suprême
confirme, encore une fois, la préséance des convictions religieuses sur la
neutralité à laquelle devraient s'astreindre toutes les institutions publiques.
Il est grand temps qu'une loi sur la laïcité soit adoptée au Québec, d'autant
plus que tous les partis politiques ou presque se disent en accord avec celle-ci. Au demeurant, comme les
péquistes et les caquistes y souscrivent sans réserve dans leur programme, une
majorité à l'Assemblée nationale serait acquise.
Comme le stipule la Déclaration des intellectuels québécois pour la
laïcité, il est nécessaire que l'État et ses institutions s'imposent une totale
neutralité à l'égard des convictions religieuses et de la mécréance. De cette
façon, une loi sur la laïcité au Québec, contenant, également, des dispositions
visant à la protéger des asssauts de la Cours suprême du Canada, viendrait
clore définitivement ces débats interminables sur la pertinence ou non de la
religion dans la sphère publique. En l'occurence, le débat sur la prière et
l'exposition de signes religieux lors des séances du Conseil municipal à
Saguenay,
.Gérard Audet, Chicoutimi.
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