jeudi 19 septembre 2013

Moche.



                                     Moche.

Vraiment, mon opinion vous intéresse! Du moins, c'est ce qui est écrit en haut de la page Opinions de votre journal.Voyons voire si vous aurez l'impartialité de la diffuser dans cette page. En passant, j'ai déjà connu votre journal plus ouvert à l'opinion des lecteurs. À ce titre, convenons que le "Vox Pop" proposé aux lecteurs n'a rien d'une tribune dans laquelle ceux-ci ont l'opportunité d'exprimer le fond de leur pensée. La belle époque, c'était, je crois, avant que votre patron, monsieur Péladeau, un ex-marxiste-léniniste soit dit en passant, se mette à sabrer l'essentiel de ce que devrait être, à mon sens, un journal: un médium permettant la diffusion et l'expression de la libre opinion.

Au sujet de votre éditorial, celui du 17 septembre dernier. En effet, je vous trouve, comme vous vous qualifiez vous-même assez extraterrestre, donc déconnecté de la réalité politique québécoise pour avancer, comme vous le faites, que le gouvernement Marois se dit socialiste. Je n'ai jamais entendu une telle affirmation de sa part. Il n'est tout au plus qu'une pâle imitation de la sociale-démocratie; même qu'à mon point de vue, il n'est pas très différent de celui qui l’a précédé: un gouvernement néo-libéral. En revanche, contrairement aux libéraux de Jean Charest, il encourage le débat sur un sujet crucial pour la société québécoise soit, la laïcité. Plutôt que de le balayer d'une manière pleutre sous le tapis en prétextant que la priorité va à l'économie. Comme s'il était impossible de marcher et mâcher de la gomme en même temps.  

Maintenant sur la Charte des valeurs proposée par le gouvernement. Vous êtes de ceux qui ne font pas avancer le débat en tirant comme vous le faites sur le messager. Sur le fond des choses c'est-à-dire, le devoir de réserve des croyants qui nous dispensent des services publics, la neutralité de l'État face aux religions, l'égalité entre les femmes et les hommes, un consensus sur les accommodements religieux, le port des signes religieux ostentatoires, la neutralité pour le personnel de l'État, vous ne dites rien. À l'évidence, ce que vous nous dites au gouvernement: "Cette charte, même pas la peine de s’y arrêter; si vous n'avez rien de mieux à proposer, vous pouvez bien vous..."! Ce n'est pas ce que j'attends d'un éditorialiste dont le rôle est justement de susciter et faire avancer les débats.

Pour ce qui est des valeurs québécoises auxquelles vous faites allusion, quelles sont-elles selon vous? Vous n'en parlez pas, sauf pour l'ouverture sur le monde, laquelle vous insinuez que le projet de charte réprime. Comment pouvez-vous prétendre une telle chose, alors que vous devriez savoir que le Québec, pays de huit millions d'habitants, accueille chaque année plus de cinquante mille immigrants venant de tous les coins du globe? Nommez-moi un pays, qui toute proportion gardée, en fait autant.

En terminant, vous dénoncez la stratégie d'un gouvernement minoritaire qui pour devenir majoritaire instrumentalise un débat sur les valeurs.Votre manière de jouer la vierge offensée ne trompera personne. Ni monsieur Couillard et ses libéraux qui auront de la difficulté à se sortir du cloaque dans lequel ils maçérent présentement non plus que la CAQ de François Legault qui n'est présentement que l'ombre d'elle-même n'a de leçons à donner au gouvernement actuel.

Odette Chicoine, Saguenay.


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