La Charte des valeurs récemment portée à notre attention par le
gouvernement prévoit des dérogations pour tout organisme public qui en fera la
demande. Par exemple, une commission scolaire pourra déroger pour un certain
nombre d'années à l'interdiction pour ses professeurs de se présenter devant
les élèves en portant des signes ostentatoires de quelque confession religieuse
que ce soit. Je pense par exemple à cette enseignante, dont une des
responsabilités est de transmettre des valeurs, appelée pour faire de la
suppléance, vêtue de telle sorte que seuls les visage et mains sont en contact avec l'air
ambiant.
Je me souviens que dans mon enfance j'ai dû subir l'enseignement
confessionnel professé par des femmes chez lesquelles seuls les mains et le
visage nous étaient apparents: les religieuses, qui nous apprenaient le
français, l'arithmétique, la bienséance, etc. bien entendu sous couvert de
valeurs religieuses. Cet état de fait, au demeurant, était largement admis dans
la société québécoise: du premier ministre à l'ouvrier le plus humble.
Pour le plus grand bien de la majorité, je crois, on a fait table rase
sur tout cela. La séparation entre l'État et l'Église catholique suivie de la
déconfessionnalisation des écoles publiques du Québec a mis fin à la domination
de l'Église sur nos vies. Mais si dans un futur proche la Charte admet le
prosélytisme par la porte arrière de nos écoles publiques, cela marquera, à mon
sens, un recul pour le vivre ensemble au Québec.
Faudrait-il en attendre une démonstration plutôt qu'agir en amont, bien
qu'en région y a pas quoi faire du sang de cochon avec une charte des valeurs?
David Falardeau, Chicoutimi.
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