mercredi 11 septembre 2013

Sang de cochon appréhendé.


La Charte des valeurs récemment portée à notre attention par le gouvernement prévoit des dérogations pour tout organisme public qui en fera la demande. Par exemple, une commission scolaire pourra déroger pour un certain nombre d'années à l'interdiction pour ses professeurs de se présenter devant les élèves en portant des signes ostentatoires de quelque confession religieuse que ce soit. Je pense par exemple à cette enseignante, dont une des responsabilités est de transmettre des valeurs, appelée pour faire de la suppléance, vêtue de telle sorte que seuls les visage et  mains sont en contact avec l'air ambiant.

Je me souviens que dans mon enfance j'ai dû subir l'enseignement confessionnel professé par des femmes chez lesquelles seuls les mains et le visage nous étaient apparents: les religieuses, qui nous apprenaient le français, l'arithmétique, la bienséance, etc. bien entendu sous couvert de valeurs religieuses. Cet état de fait, au demeurant, était largement admis dans la société québécoise: du premier ministre à l'ouvrier le plus humble.

Pour le plus grand bien de la majorité, je crois, on a fait table rase sur tout cela. La séparation entre l'État et l'Église catholique suivie de la déconfessionnalisation des écoles publiques du Québec a mis fin à la domination de l'Église sur nos vies. Mais si dans un futur proche la Charte admet le prosélytisme par la porte arrière de nos écoles publiques, cela marquera, à mon sens, un recul pour le vivre ensemble au Québec.

Faudrait-il en attendre une démonstration plutôt qu'agir en amont, bien qu'en région y a pas quoi faire du sang de cochon avec une charte des valeurs?

David Falardeau, Chicoutimi.

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