lundi 23 septembre 2013

Pour ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.



Je trouve que Gérard Bouchard exagère quand il dit que le projet de Charte des valeurs (ou le débat qui l'entoure) va diviser le Québec. Au demeurant, si on ne peut plus débattre sur un sujet de peur de se chicaner, même en profondeur, il ne nous reste plus qu'à imiter le public qui assiste à TLMEP: se contenter d'applaudir sur demande quand la meneuse de claque nous y invite. Je ne bois pas de cette eau.

Convenons que le «schisme» annoncé par monsieur Bouchard ne risque que de se produire à Montréal et dans sa couronne et non dans le reste du Québec. Les Montréalais sont divisés, par exemple, sur une langue commune à privilégier, mais Montréal n'est pas le théâtre d'un "printemps-érable" permanent pou autant.

 Je trouve aussi que monsieur Bouchard exerce une forme chantage sur celles et ceux qui appuient le projet d'une Charte des valeurs, quand il oppose droit de port de signes religieux ostentatoires et droit au travail. Si au début de la Révolution tranquille, les religieux québécois, prêtres, soeurs et frères ont accepté de troquer la soutane, la coiffe et le voile pour des vêtements plus sobres au motif de faire avec une nouvelle réalité laïque, je ne vois pas pourquoi la minorité des femmes musulmanes qui portent un voile ne pourrait le retirer pour exercer leur métier dans la fonction publique.

Compte tenu des sondages défavorables et de la tournure que prend le débat, cette charte ne sera jamais adoptée telle que proposée par le gouvernement. Pourquoi donc ne pas l'amender par une clause grand-père comme certains l'ont proposé? Une clause qui, au reste, deviendrait caduque au fil des années grâce à l'attrition. Et qu’une bonne fois pour toutes, on soit clair sur les conditions faites aux prochaines immigrantes sur ce qui est accepté ou non concernant le port de signes religieux ostentatoires ici au Québec. 

Gérard Audet, Chicoutimi.

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