vendredi 12 décembre 2014

Mettre fin à l'ambiguité.

Je n'ai pas très bien compris le problème d'identité exprimé par Mgr André Rivest, évêque du Diocèse de Chicoutimi, dans le Quotidien de jeudi dernier. D'après lui, son identité serait bafouée en tant que citoyen de la région si la Cour suprême décidait que le crucifix n'avait plus sa place à l'Hôtel de Ville de Saguenay. Cependant du même souffle, il avoue pouvoir vivre avec le fait que la prière disparaisse au Conseil de ville. Or, prière et objets de pitié, comme un crucifix et une statue du Sacré-Coeur, exposés sur la place publique, sont contraires au principe même de laïcité qui doit prévaloir dans l'espace public au Québec.

Que veut dire le prélat de l'Église catholique quand il avance que l'enlèvement du crucifix à l'Hôtel de Ville viendrait brimer son identité de citoyen de la région? Que tous les Jeannois et les Saguenéens s'identifient au catholicisme? Bien sûr que non.Tout le monde sait que la région est également composée de non-croyants et d'un nombre croissant de citoyens de confessions autres que catholique dont plusieurs, au reste, s'identifient à la laïcité.

Dans le futur, le jugement de la Cour suprême devra éviter d'entretenir l'ambiguïté, comme celle qui prévaut toujours à l'Assemblée nationale du Québec. Là, on y tolère un crucifix alors que la prière ne fait plus partie des moeurs depuis près de quarante ans.

 David Falardeau, Chicoutimi.



jeudi 4 décembre 2014

Le beau risque?


Pour ce qui est de l'avenir de la filière aéronautique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en ce moment, les yeux sont tournés vers Alma plutôt que vers Saguenay, si on en juge par une nouvelle parue mardi dernier dans le Quotidien. La capitale jeannoise ne cesse d'accumuler les bons coups et de susciter l'intérêt grâce à son Centre d'excellence des drones.

Au dernier Conseil municipal de Saguenay, le maire s'est chargé de rappeler aux sceptiques que l'aéronautique a de l’avenir ici à Saguenay. À Saguenay comme ailleurs, on y croit depuis que Linberg a traversé l'Atlantique dans son avion au début siècle dernier. Toutefois, ça n'a pas empêché un grand nombre d'échecs de causes multiples, entre autres, l'improvisation. Prenons par exemple l'avionneur, Cobalt Aircraft, installé à l'aéroport de Bagotville, dont le premier prototype est toujours cloué au sol depuis qu'il s'est écrasé en 2012. À celles et ceux qui mettent en doute les projets caressés par Jean Tremblay à l'aéroport de Bagotville, ce dernier réplique que seuls ceux qui prennent des risques, les forts comme lui, obtiennent des résultats. Les autres, qui questionnent ses projets aéronautiques sont qualifiés de faibles.

Mais pourquoi le projet de construction d'un motel industriel aéroportuaire à Bagotville au coût de 10 M$ payés par les contribuables suscite à ce point la controverse et la suspicion de la part de l'opposition? Parce que sa construction qui servira à abriter des avions est réclamée par l'entreprise, Discovery Air, cette même entreprise à qui la ville a déjà octroyé gratuitement un terrain à l'aéroport, afin de lui permettre de construire un édifice de plus d'un million pour un projet quelconque. Mais récemment, Discover Air a décidé de mettre fin à son projet, obligeant la ville à acheter l'édifice sous peine de se voir traîner devant les tribunaux. Le maire de Saguenay s'est défendu en affirmant que la ville n'avait pas le choix d'acheter, parce qu'elle aurait perdu un éventuel procès. Et tenez-vous bien, aucun bail n'a été signé. Seulement une entente verbale. Aux membres du conseil qui doutent et qui dénoncent l'improvisation, le maire leur répond que ses projets sont mûrement réfléchis et que fort de sa carrière de notaire, il n'a pas été assez fou pour agir comme un nul dans ce dossier.

Mais, toujours est-il que Saguenay a dû payer 600 mille dollars pour une bâtisse dont elle n'avait pas besoin, qui est, présentement, occupée au tiers par un locataire. 600 mille dollars qui auraient pu servir à des fins plus utiles et plus urgentes, comme la réfection des infrastructures municipales désuètes. Conséquemment, que l'opposition à Saguenay émette des réserves quant à l'implication de Discovery Air à l'aéroport de Bagotville cela m'apparaît la moindre des choses. Les risques sont plus faciles à prendre avec de l'argent qui ne nous appartient pas. Pour revenir à Cobalt Aircraft, on n'entend pas parler de ses projets. L'avionneur français loue pour 1$ par année un hangar construit à nos frais à l'aéroport de Bagotville pour 2,8M$. Cobalt Aircraft, qui devait au départ engager 70 personnes et qui, présentement, n'en fait travailler que 10, aux dires de son PDG, David Loury, n'a plus aucun avion qui vole à Bagotville depuis février 2013. Cette compagnie, en 2012, a approché le Fonds de solidarité de la FTQ  pour obtenir une aide financière. Le Fonds FTQ qui se spécialise, entre autres, dans le prêt de capital de risque a refusé sans détour.

Marcel Lapointe, secrétaire d'Équipe du Renouveau démocratique.


mercredi 3 décembre 2014

Vieille tactique.

En 1983, au cours du désormais mémorable conflit de travail entre les enseignants et le gouvernement péquiste, ce dernier, pour discréditer ceux-ci dans l'opinion publique, avait
 laissé entendre qu'ils ne travaillaient pas assez pour ce qu'ils étaient payés. D'aucuns se rappellent sûrement, surtout parmi les principaux concernés, du fameux slogan que le gouvernement avait inventé pour galvaniser l'opinion publique contre les profs: "As-tu douze minutes ? " Comment renverser la vapeur par la suite contre l'appareil propagandiste du pouvoir en place? Comment réussir à convaincre que douze minutes de plus par jour de présence auprès des élèves était la goutte qui faisait débordé le vase pour des personnes dont la tâche de travail était déjà à son maximum? Comme si la présence auprès des élèves était l'unique élément d'une définition de la tâche d'un enseignant.

Aujourd'hui, c'est contre les médecins de famille que le gouvernement, libéral celui-là, s'en prend en utilisant la tactique scélérate. Pour convaincre l'opinion publique que les omnipraticiens ne travaillent pas assez, il a seulement calculé leur présence auprès des patients. Mesquinement et malhonnêtement dit autrement: "Près de 60 % des médecins de famille travaillent moins de 175 jours par année, en moyenne 117 jours". J'étais presque tombée naïvement dans le piège propagandiste du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lorsque, coïncidence, je reçus un appel téléphonique de mon médecin de famille vers les 17h00, qui m'annonçait suite à ma dernière visite à son bureau que tous mes tests de laboratoire étaient normaux. Après avoir raccroché, je me suis demandé combien d'appels il lui restait à faire avant de rentrer à la maison ou pire avant d'aller prendre son tour de garde à l'hôpital. Et je me suis dit que je ne voudrais pas être à sa place quand il faut annoncer une mauvaise nouvelle à son patient. Parce qu'en cette circonstance, il faut quand même prendre le temps de faire les choses humainement.

Que faut-il en conclure? Qu'il faut prendre garde de ne pas se laisser trop facilement embobinés par les beaux discours des politiciens. Qu'il faut toujours douter avant de se faire une opinion. Surtout quand les discours politiques proviennent d'un transfuge de la profession. En 1983, ce sont, incidemment, d'ex-enseignants devenus députés péquistes qui ont travaillé à saper la confiance du peuple envers les profs pour arriver à leurs fins.


Odile F.Villeneuve, ex-enseignante au primaire. 

samedi 29 novembre 2014

Le temps du changement.

Selon des données du ministère de la Santé et des Services sociaux, il y aurait 20% plus de médecins de famille et 15% plus de médecins spécialistes au Québec qu'en Ontario, par exemple. Si ces chiffres sont exacts, comment se fait-il qu'il y ait autant de patients québécois, qui, faute d'avoir accès à un médecin de famille, doivent se présenter à l'urgence ou dans le privé pour se faire soigner?

Une partie de la réponse à cette question pourrait être que trop de médecins ne travaillent pas assez. Car, selon d'autres chiffres avancés par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, une majorité des médecins de famille, soit 59 %, travaillent moins de 175 jours par année, pour une moyenne annuelle de 117 jours. 117 jours, même pas le tiers de l'année. La révélation de cette statistique, pour le moins stupéfiante, démontre, sans l'ombre d'un doute, que les Québécois sont loin d'en avoir pour leur argent. À plus forte raison, quand on réalise que la rémunération du corps médical est de 6,1G$ annuellement sur un budget de près de 32G$ (près de 20 %).

Le projet de loi 20 que vient de déposer le ministre vise à augmenter la productivité du corps médical. Quand on voit le gouvernement, avec son régime d'austérité, exiger des autres professionnels (infirmières, techniciens, thérapeutes), qu'ils accomplissent encore plus avec encore moins, le moins que l'on puisse exiger des médecins est qu'ils fassent plus avec plus.  

Qu'est-ce que l'on n'a pas encore essayé avec les médecins pour les satisfaire et pour que les payeurs de taxes que nous sommes en aient vraiment pour leur argent? On a augmenté leur nombre en augmentant le nombre d'admissions dans les facultés de médecine; on en a même ouvert une ici en région. On leur a consenti des augmentations de salaire substantielles. On leur a offert toutes sortes d'incitatifs, comme la controversée prime du docteur Bolduc. Mais, finalement, à quoi a rimé tout cela? À travailler moins pour une majorité d'omnipraticiens, en recevant moins de patients dans leurs bureaux: 564 en moyenne, au lieu de 1000 pour un médecin qui a10 ans de service.
        
Les dirigeants des fédérations de médecins ont qualifié le projet du ministre Barrette, de projet fricoté à la sauce soviétique, indigne d'une démocratie moderne, condamné à l'échec. Soyons sérieux un instant, si le projet de loi 20 peut réussir à changer les mentalités et le profil du corps médical québécois par des garanties de résultats, c'est toute la société québécoise en sortira gagnante. Seulement, pour permettre aux médecins d'exercer davantage, encore faudra-t-il que le ministre engage plus de personnel et ouvrent des blocs opératoires et des lits fermés depuis belle lurette.

Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.


vendredi 21 novembre 2014

Davantage que de la simple sémantique.







Le maire de Roberval, Guy Larouche, s'excuse pour des propos malhabiles teintés de préjugés tenus envers la communauté de autochtone de Mashteuiatsh. Un proche du maire de Saguenay lui demande pardon pour avoir spolié le bien public. Pierre Karl Péladeau qui, sans le dire ouvertement, en fait autant envers les bloquistes et les péquistes, avec le ferme propos de... Stephen Harper, chef du gouvernement canadien, qui s'est déjà excusé auprès de la communauté autochtone du Canada relativement aux pensionnats indiens, dont plusieurs ayant été victimes d'abus de toutes sortes n'ont jamais oublié, jamais pardonné. Et combien d’exemples du même acabit? On s'excuse à profusion chez les responsables, ce qui paraît bien.

Mais encore! Excuses, repentance, regret, ferme propos, pardon: des mots dont les définitions peuvent se recouper dans la confusion et nous laisser pantois. À preuve, l'ambassadeur canadien à l'UNESCO et ancien député conservateur sous les gouvernements de Stephen Harper et Brian Mulroney, Jean Pierre Blackburn, qui laisser penser, dans un propos livré à la journaliste, Katerine Belley-Murray, du Quotidien, que son gouvernement a pardonné aux autochtones ainsi qu'aux Canadiens d'origine japonaise et chinoise. Alors que c'est l'inverse qui aurait dû arriver. En effet, monsieur Blackburn, dans l'édition du 13 novembre dernier, dit avoir lui-même été témoin à trois reprises de "pardon" de la part de son gouvernement. Confusion!?

En tout état de cause, présenter des excuses n'est pas du tout la même chose que demander pardon et réparer les torts causés.

Félicien Normandin, Lac-Saint-Jean-Est.



jeudi 20 novembre 2014

Le village gaulois de la francophonie.


 La langue française au Saguenay-Lac-Saint-Jean est-elle vraiment menacée? D'aucuns s'inquiètent d'une dérive du français chez les jeunes Saguenéens. Fun Fly, WonderLan, Dampf, Ultimate Challenge: des activités de divertissement à connotation anglophone racoleuses auprès des jeunes. Des activités qui viennent nous visiter périodiquement et qui tels des virus pourraient envahir insidieusement un corps saguenéen en pleine croissance. Ce corps qui, jusqu'ici, a su bien résister aux assauts de l'anglicisation.

Notre région est la plus francophone d'Amérique du Nord où plus de 98 % de sa population parle le français. Si bien que chaque année, un important contingent d'anglophones du "Rest of Canada" et d'ailleurs vient chez nous pour suivre des classes d'immersion en français.

La compilation 2014 de l'Observatoire de la langue française suscite l'optimisme: il y a 274 millions de francophones au total dans le monde, c'est 50 millions de plus qu'en 2010. Le français est la deuxième langue enseignée dans le monde, la troisième langue des affaires, la quatrième sur internet et la cinquième au niveau international.

Également rafraîchissante, la vision du corps enseignant de l'École Apostolique de Chicoutimi. Cette école s'est dotée, cet automne, d'une classe de 6e année enrichie. Mais attention, une 6e enrichie non d'anglais, mais de français et de maths, entre autres matières, pour favoriser une meilleure transition du primaire vers le secondaire.

Faut-il craindre que l'anglicisation chez les jeunes de la région prenne des proportions inquiétantes, même à long terme? La Commission scolaire de Lac-Saint-Jean (CSLSJ) qui mène un projet pilote d'enseignement d’anglais intensif depuis 2005, a effectué un recensement en 2011 démontrant que seulement 10% de ses enfants francophones âgés de 10 à 14 ans sont bilingues. Pas mieux que dans les trois autres commissions scolaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean où l'enseignement de l'anglais, qui n’y est pas intensif, montre des taux variant de 7 à 11%. D'autres données provenant de Statistique Canada démontrent que ce type de projet constitue un coup d'épée dans l'eau parce que les chiffres recensés à Alma, où plus de 60% des élèves fréquentent la CSLSJ, indiquent un taux de bilinguisation chez les 10-14 ans de 13% en 2001, de 10% en 2006 et de 11% en 2011. À l'évidence, depuis 2005 que l'enseignement de l'anglais intensif est dispensé à la CSLSJ, les résultats ne sont pas meilleurs qu'à l'époque où l'anglais régulier y était enseigné. Pourquoi?

L'organisme britannique "National Foundation for Educational Research" fournit un élément de réponse. Après avoir comparé avec un groupe-témoin des dizaines de milliers de jeunes Britanniques du primaire en apprentissage intensif d’une deuxième langue, le français en l’occurrence, les chercheurs ont conclu qu’il valait mieux en retarder l’enseignement jusqu’à un âge où le jeune est le plus en mesure d’en apprécier le bénéfice.

Ce qu'il faut craindre, ce n'est pas l'angle de tir de l'anglicisation par l'école ou par l'affichage en anglais d'activités de divertissement proposés aux jeunes. À mon avis, le bât blesse davantage quant à l'apprentissage de la langue française chez ces derniers. Il est inquiétant, en effet, d'apprendre d'une étude fournie au printemps dernier par l'Institut de la statistique du Québec que 18,3% des diplômés universitaires, 45% des diplômés du Cégep et 56% des diplômés du secondaire n'ont pas les compétences de base en français. On produit, au Québec, bon an mal an, des diplômés incapables de lire le français et de l'écrire. Ahurissant!

Marcel Lapointe, Jonquière.


mercredi 19 novembre 2014

Des moyens intelligents pour équilibrer les finances publiques.

En ce qui regarde la santé des Québécois, malgré les défis qui s'imposent comme énormes, les ressources existantes sont mal et sous-utilisées. On coupe en santé publique, donc en prévention, là où des professionnels de la santé autres que les médecins sont très impliqués, alors que des maladies chroniques comme le diabète, affectant traditionnellement les plus vieux, toucheront de plus en plus de jeunes Québécois.

En matière de soins curatifs, je les trouve pleines de bon sens, les solutions d'avenir mises de l'avant par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. En particulier, celle de prescrire dans des situations cliniques précises, comme le soutenait, dans les pages de ce journal, sa présidente, Beaucoup plus prometteuses et sensées que l'obligation d'un BAC pour toute infirmière désirant pratiquer au Québec, comme l'organisme en faisait, il y a quelques mois, la promotion auprès du gouvernement. Les infirmières sont pleines de ressources et elles ont accès à de gros budgets pour la mise à niveau et leur formation en cours d'emploi.

Plutôt que de couper aveuglément à gauche et à droite au détriment des moins nantis et de la classe moyenne, comme il le fait présentement, le gouvernement néolibéral de Philippe Couillard devrait mettre ses culottes face au Collège des médecins et son puissant lobby pour faire appliquer la loi 90. La loi 90, promulguée par Québec à la fin du siècle dernier, autorise les médecins à déléguer certains actes médicaux à d'autres professionnels de la santé: entre autres, les infirmières. Mais le Collège des médecins fait la sourde oreille et procrastine; sans doute sous la férule de ses membres les plus influents.

Combien d'argent pourrait être économisé par le Trésor public si le gouvernement faisait appliquer intégralement une loi pourtant votée par l'Assemblée nationale, il y a près de vingt ans? Des centaines de millions de dollars chaque année, compte tenu des frais énormes que coûtent aux contribuables les actes effectués par les médecins, et étant donné qu'à part les infirmières, il existe d'autres professionnels visés par la loi à qui le Collège des médecins pourrait déléguer des actes médicaux. Je pense, entre autres, aux physiothérapeutes et aux inhalothérapeutes.


Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.

mardi 11 novembre 2014

Les alchimistes du hockey.

Quand j'ai vu le titre de la chronique récente du gouverneur des Sags, Phil Desgagné, "À quand le tour du magicien?", dans les pages sportives du Quotidien de Saguenay, je me suis demandé si à la direction de notre équipe de hockey de la ligue junior majeure du Québec, on en était pas rendu à implorer les forces ocultes pour sortir une bonne fois pour toutes ce mauvais géni qui hante depuis nombre d'années les murs de l'aréna Georges Vézina. Parce que ce n'est pas faute d'avoir essayé de sortir l'équipe du marasme dans lequel elle croupie depuis déjà trop longtemps. On aura tout essayé chez les Sags: échanges de joueurs, recrutement d'un nouveau David Desharnais, engagement d'un relationniste (pourquoi?), nommination d'un gouverneur, changement à la haute direction, et bien sûr remplacement des entraineurs. Et combien de promesse d'un meilleur avenir. Si le secret d'une bonne équipe de hockey c'est la chimie entre les joueurs qui doit exister sur la glace, on ne peut, plus longtemps, la confier à des alchimistes.La nécessaire chimie que l'équipe doit posséder sur la glace, ne peut être plus longtemps entre les mains d'alchimistes. À chaque automne, on nous promet l'équipe dont les Saguenéens et le Jeanois pourront être fiers. Mais encore cette année, j'ai bien que cette promesse ne sera tenue. Bien pire, au moment d'écrire ces lignes l'équipe est au 17ème rang sur 18. Du jamais vu à ma souvenance depuis que l'équipe existe. Pendant nombre d'années des villes qualifiées de "petits marchés", après connus l'ivresse et la gloire des sommets de la ligue, je pense à Baie Comeau, Shawinigan, Val D'or, Rimouski, ont visité ses bas fonds très peu de temps et ont, par la suite, rebondi.
Je n'ai jamais été un fan patient des Sags. J'ai pris mes billets de saison, un temps. J'ai ensuite décidé d'assister à quelques parties aux cours des années suivantes. Et cette année, je vais rester bien chaud chez moi à regarder du hockey à la TV. En attendant que la magie opère.

David Falardeau.


jeudi 6 novembre 2014

Chicane stérile ou débat constructif au grand Conseil?

Aux nouvelles du soir qui ont suivi la dernière séance du conseil municipal de Saguenay, au cours duquel c'a passablement brassé entre le maire et certains conseillers, appuyés par l'assistance, un média titrait: "Encore de la chicane au conseil municipal". Alors qu'un autre, lui, plus nuancé, intitulait: "Relations tendues au conseil municipal". Ce n'est plus une cachette pour personne, les citoyens partisans indéfectibles du maire de Saguenay, d'une élection à l'autre, ainsi que beaucoup d'autres qui observent distraitement ou avec cynisme ce qui se déroule sur la scène municipale, associent, sans se questionner davantage, chicane avec opposants au maire. Les opposants poseraient à ce dernier des questions piège visant à le mettre dans l'embarras, lui faire perdre les pédales.

Par exemple, le maire a grimpé sur ses ergots quand la conseillère, Josée Néron, a soulevé le cas de l'immeuble de Discovery Air à La Baie acheté par la ville. Le sujet, deux jours plus tard, a fait l'objet d'un article dans le journal, Le Quotidien, sous la plume de la journaliste, Catherine Doré. Le maire y décline le déroulement des événements ayant mené à une... vente "de feu" à la ville par la compagnie. À mon sens, toutefois, il y a beaucoup de nébulosité distillée dans les explications du maire. On a, entre autres, de la difficulté à faire des liens logiques dans certains de ses propos. C'est pourquoi je pense que cette affaire mérite qu'on s'y attarde davantage. Au risque, bien sûr, de créer encore...une chicane.

Du débat émergent les idées, qui conduisent à prendre les meilleures décisions, pour des résultats optimaux. Il y a de l'espoir qu'on y arrive, un jour, car, j'ai remarqué qu'au fil du temps, des citoyens avertis, libres et capables de prendre part aux débats qui animent leur ville, sont de plus en plus nombreux à assister aux séances du conseil municipal. Et cela, même si, pour le moment, la plupart s'en tiennent à s'exprimer par des applaudissements pour appuyer certaines interventions d'élus et de citoyens, que le maire voudrait interdire. Mais, il lui sera de plus en plus difficile de gérer en autocrate, les séances publiques du conseil.

Plutôt que de chicane stérile, selon moi, c'est de "brassage de cage" à l'Hôtel de Ville et au conseil municipal de Saguenay, dont il faudrait, maintenant, parler. De plus en plus, on remet en question les propos du maire et on l'interpelle, si nécessaire, à la table du conseil. Voire même, oh, insulte suprême! On l'interrompt quand, par exemple, il dévide son éternelle, lancinante et mortifère cassette pour justifier comment, à Saguenay, on peut nous facturer le plus bas compte de taxes. À la dernière séance du conseil, cela a exaspéré, c'est le moins qu'on puisse dire, le conseiller, Simon-Olivier Côté, qui, après avoir expliqué les raisons de son ras-le-bol, a, sur la suggestion du maire, quitté, promptement, la salle, manifestement en colère. C'est tout juste s'il n'a pas emporté sa chaise avec lui.

Brasser la cage, cela signifie également: rappeler au maire les règles élémentaires de la démocratie municipale et lui faire la leçon, comme l'a fait Julie Dufour, conseillère du district de Shipshaw, sur la manière de gérer les argents que la ville confie à des organismes comme celui de la Zone portuaire, maintenant dirigée par nul autre que le conseiller déchu, Fabien Hovington. Celui-là même qui, dernièrement, s'est fait vertement taper sur les doigts par le tribunal de la Commission des Affaires municipales du Québec pour avoir dilapidé, sans vergogne, des fonds publics.

 Les deux conseillères du parti de l'opposition officielle, Équipe du renouveau démocratique, Christine Boivin et Josée Néron, doivent se sentir moins seules à la table du conseil. Mais, il faudra bien plus que quelques électrons libérés de l'asservissement exercé par le maire pour voir apparaître, ne serait-ce qu'un soupçon de démocratie participative à Saguenay.

Marcel Lapointe, secrétaire de l'ÉRD à Saguenay.



lundi 3 novembre 2014

Tactique électorale et toponymie.

Le chroniqueur, Bertrand Tremblay, dans le Quotidien de Saguenay, lundi dernier, s'inscrit en faux face à l'intention du gouvernement conservateur de donner au nouveau pont, qui remplacera le désuet pont Champlain à Montréal, le nom de pont Maurice Richard. D'accord avec monsieur Tremblay, la mémoire du Rocket est déjà bien honorée par les Montréalais. Son nom est attribué à un aréna de Montréal, s'accordant davantage avec le passé du célèbre numéro neuf de nos "Glorieux", un aréna qui s'impose comme un élément distinct de l'architecture de Montréal, par son achitecture circulaire et ses formes arrondies.

Pourquoi les conservateurs de Stephen Harper tiennent-ils tant à donner le nom du Rocket au futur pont? Monsieur Tremblay pense que c'est pour mieux faire avaler aux Montréalais la pilule amère du péage annoncé sur celui-ci. Moi, je soupçonne plutôt les conservateurs de pratique clientéliste auprès des électeurs du Montréal métropolitain. Une méthode qu'ils ont, entre autres, développée lors d’élections antérieures auprès de la communauté juive ontarienne. Leur cote de popularité est tellement basse dans la belle province, qu'ils espèrent que l'icône représentée par Maurice Richard et vénérée par tant de Québécois, saura rappeler ces-derniers au bon souvenir de ceux-là, pour, de ce fait, les faire rebondir dans les sondages en vue de l'élection fédérale d'octobre 2015.

D'autre part, lorsque le pont Champlain sera démantelé et remplacé par un autre, c'est d'un nouveau pont dont il sera question. Conséquemment, l'occasion serait belle pour lui donner un nouveau nom: celui de "pont Maisonneuve" en l'honneur du fondateur de la ville de Montréal, Paul de Chomedy, sieur de Maisonneuve. Pour nous rappeler notre devoir de mémoire envers le fondateur de la ville de Québec, il y a déjà des écoles et des rues en son nom partout au Québec. Il y a, également, le magnifique village Champlain dans la circonscription électorale de Champlain, en Mauricie.

Bien qu'à titre de Saguenéenne, j'ai de la misère avec la redondance toponymique, les membres du Mouvement Chicoutimi savent de quoi je parle, et si on tient absolument à donner à un pont, le nom de Champlain, pourquoi ne pas l'attribuer au vieux pont de Québec, surnommé, "la huitième merveille du monde", qui surplombe le boulevard Champlain et le fleuve Saint-Laurent. Montréal et Québec imiteraient ainsi la ville de Trois-Rivières, qui a donné à son pont, également sur le Saint-Laurent, celui de son fondateur, Théodore Bochart du Plessis, sieur de Laviolette.

Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.





mercredi 29 octobre 2014

Mauvaise gestion de l'argent public.

La Chine est le plus gros producteur de porc au monde. "Nous n'avons pas besoin du porc du Québec": a déclaré le gouverneur de la province de Shandong, Guo Shuging, au premier ministre, Philippe Couillard, en mission économique, dans l'Empire du Milieu. Monsieur Couillard est accompagné, pour l'occasion, d'une délégation de producteurs de porc québécois pour y mousser ses ventes, mais qui, si on en juge la déclaration de monsieur Shuging, n'y avait pas sa place.

Dans le contexte d'austérité économique que nous impose le gouvernement néo-libéral qui nous dirige à Québec, j'ai développé une aversion à toute dépense gouvernementale qui n'a pas sa pertinence. Si minime soit-elle. Une aversion particulière, pour la Saguenéenne que je suis, aux voyages effectués sur le bras du contribuable. Inutile de s'étendre sur le sujet.

Combien aura coûté aux contribuables québécois la présence en Chine de cette délégation de l'industrie porcine?


Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.

mardi 28 octobre 2014

Boulimie médiatique.

La poussière, une fois retombée sur l'attentat du Parlement d'Ottawa,  il serait peut-être temps de dégonfler la bulle gigantesque et sensationnaliste que les médias se sont, encore une fois, escrimés à amplifier inutilement autour de ce malheureux événement. Histoire d'énerver futilement la population canadienne; histoire de nous détourner de problèmes bien plus pressants à résoudre, comme l'épidémie d'Ebola en Afrique; et, bien sûr, histoire de rivaliser en cotes d'écoute et de lecture. Tous les moyens sont justifiés. Même la désinformation. Le quatrième pouvoir a contribué à légitimer les conservateurs de Stefen Harper d'instrumentaliser à des fins partisanes les actes fous isolés de deux individus aux prises avec une folie désespérante.

Durant la présentation télévisuelle en boucle de l'attentat, on a appris que l'arme utilisée par le tueur d'Ottawa, Zehaf Bibeau, était un fusil de chasse. Pas une mitraillette! Et ce lundi, dans le Quotidien de Saguenay, je lis l'information suivante: "la GRC précise que l'arme à feu utilisée pour commettre l'attaque était un vieux modèle peu courant." Sans parler de mousquet, on est ici très loin des armes utilisées par les Lortie, Lépine, Gill et compagnie, pour commettre leurs crimes. Pourtant cela n'a pas empêché les journalistes sur place au Parlement de répéter à satiété que si le tueur s'était introduit dans la salle du caucus des députés du NPD devant laquelle il est passé tout droit, il aurait procédé à un véritable... carnage.

Mais, comment peut-on faire un carnage dans un groupe d'une centaine de personnes libres de leurs mouvements avec un vieux fusil à un coup? À moins que le mot carnage signifiât dans l'esprit des journalistes autre chose que la définition qu'en donne le dictionnaire: massacre sanglant de plusieurs personnes. Loin de moi l'idée de minimiser la portée des événements qui ont conduit à une mort d'homme. Seulement, force est de constater qu'une fois de plus, les médias en ont beurré trop épais.


David Falardeau, Chicoutimi.

samedi 25 octobre 2014

Bien dépenser l'argent du contribuable.

Cette semaine, le journal, Le Quotidien, faisant état d'une seconde salve de chiffres dévastateurs lancée contre L'administration de la ville de Saguenay provenant d'une étude des HEC Montréal. Des chiffres qui mettent, encore une fois, sur la sellette l’administration du maire, Jean Tremblay qualifiée de très dépensière. Ce dernier peut bien s’en prendre au messager, Robert Gagné, directeur du centre sur la productivité et la prospérité des HEC Montréal, comme il l’a fait dans les médias suite à la parution de l’étude. Jean Yves Provencher, président du Conseil du trésor de Saguenay, peut bien réagir comme le font ceux que les palmarès placent en queue de peloton. Il n’en demeure pas moins que tout citoyen payeur de taxes qui a pris connaissance de ces chiffres et qui se soucie de son compte de taxes qui ne cesse d’augmenter a de quoi se questionner, voire s’inquiéter.

Le maire répète sans arrêt que sa ville est celle qui facture le plus bas compte de taxes au Québec. Il parle de la taxe foncière en taisant les autres. Cependant, selon l’étude des HEC Montréal, Saguenay affiche l’un des taux globaux de taxation les plus élevés. Cet indicateur de performance place la capitale régionale au huitième rang des 10 villes de 100,000 habitants et plus. Le taux global de taxation d’une ville se définit comme, la fusion de toutes les taxes qu’une ville impose à ses citoyens.

Le palmarès des municipalités du Québec produit par les HEC Montréal utilise  d’autres indicateurs également pour évaluer les coûts des services municipaux. Ces indicateurs, pris dans leur ensemble, montrent que Saguenay est au septième rang du groupe des 10. En détaillant, on apprend de l’étude que pour les dépenses par tranche de 100$ de la richesse foncière, Saguenay se situe au neuvième rang. Pour les dépenses par habitant, la ville arrive septième. La croissance totale des dépenses par habitant entre 2009 et 2012 a atteint un taux de 5,39% alors que la moyenne du groupe fut de 3,98%. Pour la part des dépenses attribuées aux coûts de l’administration publique, nous sommes avant-derniers. Pour la progression du nombre d’employés municipaux et du nombre de cadres et de contremaîtres, Saguenay est la plus gourmande. La croissance moyenne de leurs salaires serait même supérieure à l’inflation. De quoi rendre jaloux les employés de l’État, qui doivent se contenter d'augmentations inférieures à cette dernière. Nous serions également les premiers en ce qui a trait aux cotisations payées aux régimes de retraite des employés. En tête, aussi, quant à la dette liée au déficit des régimes de retraite: 830$ par habitant.

Toujours selon l'étude, Saguenay dépense moins que la moyenne des autres villes du même groupe pour la voirie et le réseau d’égouts. Mais ces statistiques ne chiffrent que les dépenses, non la qualité des services. Beaucoup de citoyens qui dénoncent une piètre qualité des services quant à l’état des routes et des rues de la ville, au déneigement et au réseau vieillissant des égouts, voudraient bien qu’à ces postes budgétaires, plus d’argent soit investi et que l’on cesse de dépenser pour le cosmétique, telles des places du citoyen. Également, l'opposition qui, comme ailleurs au Québec, a le droit d'exister à Saguenay, bien que le maire la trouve contre-productive et dérangeante, mériterait que le budget de son cabinet soit reconduit. Il en va de la santé et de la vigueur de notre démocratie municipale.

Il y a quelques années, lors de la fondation du parti municipal, Équipe du renouveau démocratique, les membres dénonçaient un état d’embonpoint affecté par ville Saguenay. Si l’on se fie sur les données dévoilées par l’étude des HEC Montréal, c’est à se demander si ce n’est pas d’obésité morbide dont il faudrait se préoccuper maintenant.

Marcel Lapointe, secrétaire de l’ÉRD.



vendredi 17 octobre 2014

Et le bois d'ingénierie?

Et le bois d'ingénierie?

Le vieil édifice abritant jadis le restaurant-bar, l'Odyssée sur le boulevard Mellon à Arvida vient d'être démoli. Enfin! En lieu et place, il sera remplacé par une bâtisse toute neuve de quatre étages que fera construire le Gouvernement du Québec pour loger les 140 fonctionnaires de Revenu Québec. Cela, en plus de donner une meilleure mine à cette portion à l'air quasi abandonnée de la principale artère d'Arvida, on s'attend à ce que le projet apporte un peu de revitalisation au secteur du Carré Davis, grâce aux retombées économiques, même si elles sont faibles.

J'ai, malgré cela, un questionnement. En quoi sera construit le nouvel édifice? En béton? En acier? En bois? Ou les trois ensemble? Si on utilise du bois, est-ce que seuls des deux par quatre seront utilisés? Et le bois d'ingénierie dans tout cela? Car en plus de s'inscrire dans une perspective de développement durable, l'utilisation maximale du bois d'ingénierie, comme il en existe dans d'autres édifices à Saguenay (je pense au pavillon d'accueil du parc de la Rivière du moulin et à quelques autres), pourrait donner un coup de pouce, si minime soit-il, à notre industrie forestière régionale qui croupit dans le marasme. Quatre étages, est-ce trop haut pour faire confiance au bois d’ingénierie? Non. Dans le secteur de la Pointe-aux-Lièvres à Québec, un immeuble de douze étages en bois d'ingénierie sera construit par l'entreprise Chantiers Chibougamau.

Une nouvelle parue récemment dans le journal, Le Quotidien, nous apprend que le nouvel édifice sera paré de brique et d'aluminium pour respecter le style de l’époque. C'est bien. Quant aux matériaux privilégiés pour sa construction, pas un mot de la part du conseiller municipal du district, Carl Dufour. On me dira possiblement que les plans ne sont qu'à l'étape préliminaire, mais que la décision est l'affaire de Québec. Quand même, j'ose espérer que ville de Saguenay pensera à influencer le gouvernement provincial pour protéger les intérêts de la région.


Marcel Lapointe, Jonquière.

samedi 11 octobre 2014

La Chorée du Conseil municipal.


                          

Après lecture, hier, d'une nouvelle parue dans le journal, Le Quotidien, concernant l'obligation de vignettes de stationnement sur certaines rues aux abords d'institutions telles, l'hôpital, le cégep et l'Université du Québec à Chicoutimi, je me suis demandé si une chatte pourrait y retrouver ses chattons. Je m'explique.

Un premier conseiller municipal de l'arrondissement de Chicoutimi, Simon Olivier Côté, qui annonce en entrevue télévisée que la décision est prise: dès 2015, des vignettes payantes seront obligatoires pour se stationner dans certaines rues afin d’y éviter les débordements et y permettre une circulation plus fluide. Mais Marc Peterson, également conseil de l’arrondissement un deuxième déclare que si des vignettes s'imposent elles seront gratuites et que de toute façon, ce n'est qu'à l'état de projet. Encore en gestation. Mais la cerise sur le sundae! Le maire qui nous apprend ne pas avoir été mis au courant du dossier, qui s'insurge alors contre le stationnement payant à Saguenay et qui s'oppose au projet annoncé par le conseiller Côté.

La chorée est une maladie caractérisée par une succession de mouvements spontanés, excessifs, irréguliers et imprévisibles. Le plus souvent les sujets en sont inconscients. Au début de la maladie les mouvements peuvent être interprétés comme involontaires, maladroits. À un stade avancé, la chorée peut gagner tout l'organisme. Le Conseil municipal de Saguenay serait-il atteint d'une chorée, une maladie incurable? Si c'est le cas, souhaitons qu'elle ne demeure qu'à son stade précoce. Car dans certains elle progresse de façon irrémédiable.


Marcel Lapointe, secrétaire de l'ÉRD.

Les yeux plus grands que la panse!


Alors âgé dans la vingtaine, avec quelques parents, j'étais allé cueillir des bleuets dans une bleuetière du Lac-Saint-Jean. À notre arrivée, le propriétaire nous assigna un territoire délimité par de la corde à ne pas franchir. N'avions-nous pas, un de mes frères et moi, tout juste commencé à récolter la manne bleue, que nous étions déjà à l'extérieur des limites permises. On trouvait que c'y était beaucoup plus bleu, plus facile et plus rapide à récolter. Et qu'au demeurant, la gelée proche occasionnerait des pertes inévitables, alors, pourquoi ne pas choisir les fruits les plus gros? Face à notre désinvolture et contre toute attente (nous pensions ne pas être surveillés de près), voilà que le propriétaire s'amène, en colère, nous enjoignant de bien vouloir regagner le territoire désigné, sous peine d'être expulsé sans ménagement de sa bleuetière. Notre récolte s'étant avérée très satisfaisante, nous dûmes admettre, au bout du compte, que nous avions eu les yeux plus grands que la panse.

Depuis l'avènement du nouveau régime forestier et même avant son instauration, il y a peu de temps, les compagnies forestières, comme Résolu, et les organismes de défense de l'industrie forestière au Québec, n'ont pas cessé de dénoncer cette mesure gouvernementale visant à mieux protéger "Notre" parterre forestier. La critique la plus souvent émise par les acteurs de l'industrie forestière veut que le régime, en limitant les territoires de coupe, diminue leur possibilité forestière. Comme bien d'autres, je n'y ai jamais cru. Je crois plutôt que les compagnies forestières ont également les yeux plus grands que la panse. Qu'en outre, Résolu n'a jamais accepté le contrôle et les contraintes du nouveau régime forestier qui l'obligent à se domestiquer un peu. Le film de Richard Desjardins, l'Erreur boréale, a démontré, sans l'ombre d'un doute, l'appétit vorace et démesuré des compagnies forestières, en même temps que l'empreinte destructrice indélébile laissée dans nos forêts par ces dernières. Les coupes à blanc, ça vous rappelle quelque chose?

Mes convictions se sont d'autant confirmées à la lecture d'un article récemment paru dans le journal, Le Quotidien, sous la plume du journaliste, Louis Potvin. Au dire du Forestier en chef, monsieur Gérard Szaraz, il y a dans "Notre" parterre forestier québécois du bois disponible en grande quantité qui n'attend qu'à être coupé. Et cela malgré la prétention des entreprises forestières qui déplorent le manque de bois depuis quelques mois.

Ces dernières lèvent le nez sur des volumes de bois qui n'ont pas été coupés au Québec entre 2008 et 2013 à cause de la récession. On parle dans l'article de 56 millions de mètres cubes de bois au Québec, dont 4 millions au Saguenay-Lac-Saint-Jean seulement. J'ai toujours douté de la bonne foi de Richard Garneau, pdg du Résolu, parce que je l'entends encore dénoncer le manque de volume de bois disponible à cause du nouveau régime forestier, pendant qu'il fermait des scieries et des machines à papier à droite et à gauche. Et à la lumière d'informations récentes, ce n'est pas encore terminé. Si le bleuet est sensible à la gelée, ce n'est pas le cas du bois.

Marcel Lapointe, Jonquière.


mardi 8 juillet 2014

Cumule de mauvaises notes,



               

Le projet de loi C-36 déposé récemment par le ministre de la Justice et procureur général du Canada, Peter MacKay, vise non seulement à protéger les personnes victimes de prostitution, mais selon ce qu'a écrit le ministre dans le Journal, Le Quotidien du 12 juin dernier dans une lettre d'opinion, il y est aussi prévu des mesures pour protéger nos enfants contre l'exploitation sexuelle. Une telle loi est la bienvenue si elle vise également à faire diminuer les agressions sexuelles sur les mineurs, un fléau.

Un fleau qui afflige Saguenay plus qu'ailleurs au Canada, si on en croit Statistiques Canada (SC) dont les chiffres sont parus dans ce même journal, le 29 mai dernier. En effet, selon l'organisme canadien, Saguenay serait au sommet pour le nombre d'agressions sexuelles perpétrées envers les mineurs. 523 cas par 100,000 jeunes en 2012 comparativement à 350 à Kingston en Ontario et 312 à Moncton au Nouveau-Brunswick, villes comparables à la nôtre en terme de population. Une autre tuile qui s'abat sur la réputation de Saguenay après notre mauvais indice des crimes violents au Québec, la déficience de la qualité de l'air que nous respirons, une décevante vingt-deuxième position sur trente villes canadiennes concernant l'indice relatif du bonheur et une position de queue sur le palmarès des villes les plus vertes au Québec. À n'en point douter, la réputation de la ville au plus bas compte de taxes au Québec selon son maire présente une quntité de statistiques peu invitantes pour l'intéressé désireux de venir s'y établir. Et si notre déficit démographique avait quelque chose à voir avec tout cela? Vivement un renversement de vapeur tel le projet de Pierre Lavoie, promoteur d'un esprit sain dans un corps sain et de Josée Néron, conseillère municipale pour faire de Saguenay la ville canadienne où la population bougera le plus.

Pour revenir à cette première place en ce qui a trait au nombre d'agressions sexuelles perpétrées sur des mineurs, des ressources compétentes en la matière, un policier, un avocat, la directrice du Centre jeunesse de Saguenay ont tenté d'expliquer notre situation peu enviable par le fait que nous serions peut-être proactifs c'est à dire plus enclins à dénoncer. On laissea ainsi supposer  qu'ailleurs si on dénonçait autant qu'ici nous ne serions pas nécessairement les pires. Pourtant, il n'y a rien qui dit qu'à Kingston ou à Moncton, par exemple, on dénonce moins. Pourquoi les Québécois, mis à part les Saguenéens, et les anglophones du reste du Canada seraient-ils plus cachottiers qu’ici? Autre révélation troublante de SC, une personne seulement sur dix dénonce à la police avoir été agressée. La partie submergée de l'iceberg se situerait donc autour de 4500 cas par 100 mille jeunes ici à Saguenay, mais Statistique Canada ne sait pas comment expliquer ce chiffre.

Quoi qu'il en soit, je pense que Saguenay devrait dépenser pour lutter contre le fléau des agressions sexuelles, quitte à rehausser le compte de taxes si nécessaire. C'est une situation intolérable à laquelle il faut de toute urgence s’attaquer. Plutôt que chercher à nous rassurer par des suppositions, les ressources compétentes devraient agir avec les élus de Saguenay en commençant par étudier le phénomène de façon à mettre en oeuvre les solutions nécessaires à contrer ce fléau. En attendant je vais continuer à croire, que ce soit à Moncton, Kingston ou Saguenay,  les chiffres présentés par SC présentent la réalité de la situation.

Marcel Lapointe, Saguenay.








dimanche 15 juin 2014

Des corridors à baliser.


La semaine dernière, une vérification sommaire a démontré sur l'autoroute 70 que près de 75% des conducteurs négligent soit par ignorance, soit par mauvaise volonté, de respecter les corridors de sécurité. Si la mesure établie par la loi depuis deux ans est si peu respectée, il est, à mon point de vue, grand temps pour le gouvernement de la modifier. Sinon, combien de blessés graves et de vies fauchées supplémentaires faudra-t-il encore?

Quand même ironique cette photo dans le Quotidien prise au même moment montrant un jaune véhicule de la ville de Saguenay qui ne respecte pas un corridor de sécurité. Et l'on s'étonnera ensuite que le citoyen ordinaire néglige de le faire, quand ceux que la mesure est censée protéger ne l'observent pas. Un employé civil ne peut plaider l'ignorance; encore moins la désinvolture.

Pour poursuivre dans l'ordre des contradictions qui étonnent. En début de semaine dernière, en franchissant un carrefour giratoire à Arvida, celui situé devant l'église Sainte-Thérèse, j'ai vu que le rond de fleurs situé au centre de la structure était entouré de cônes de sécurité placés à peu près à un mètre de distance chacun, pour assurer l'intégrité physique des employés civils. J'adhère sans conteste à la nécessité d'assurer, plus qu'il ne le faut même, la sécurité des employés municipaux: horticulteurs, balayeurs de rues, remplisseurs de nids de poule, etc. qui travaillent pour refaire une beauté à la ville. Elle en a grandement besoin! Pourtant, vous conviendrez avec moi que les carrefours giratoires, on les voit venir de loin. C'est le genre d'endroits où naturellement les automobilistes ralentissent et où donc une quantité aussi importante de cônes de sécurité ne serait à ce point nécessaire.

Par contre, il existe des endroits passablement plus dangereux comme l'accotement d'une autoroute où la personne qui conduit une voiture de police, une ambulance, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance du ministère des Transports se voit régulièrement obligée de s'immobiliser. Là, aucun cône de sécurité n'est disposé sur la chaussée pour nous le signaler. En l'absence d'une signalisation adéquate, l'automobiliste doit redoubler de présence d'esprit pour anticiper le danger potentiel. Aucune distraction, la plus minime qui soit, n'est envisageable; surtout en présence d'intempérie extrême ou d'un soleil éblouissant.

Combien de secondes et quel effort seraient-il nécessaires au policier ou à l'ambulancier, qui sont parfois deux par véhicule, pour installer quelques cônes sur la voie de droite après s'être arrêté sur l'accotement, histoire d'avertir les automobilistes de ralentir et changer de voie? Je ne pense pas que ce soit aux automobilistes à créer les corridors de sécurité qui s'imposent.

Aude Audet, Chicoutimi.


vendredi 13 juin 2014

Choix économique discutable.



Pour avancer ce matin dans le journal, Le Quotidien, que le ménage que propose de faire le gouvernement libéral dans les finances publiques est bien timide, la chroniqueuse, Myriam Ségal, cite en exemple le gaspillage d'Hydro-Québec quand elle achète plus cher qu'elle ne la revend l'électricité produite par la filière éolienne. Un gaspillage que la société d'État refile aux consommateurs sous les yeux complices et approbateurs du gouvernement.

Sauf que madame Ségal ne souffle pas mot des dizaines de minicentrales hydroélectriques comme celle de Val-Jalbert et de nouvelles que le gouvernement va bientôt réautoriser à construire et dont la production d'électricité sera itou vendue à perte. Madame Ségal a-t-elle volontairement cherché de cette façon à ménager les susceptibilités des élus du Haut du Lac qui attendent impatiemment le feu vert du gouvernement pour la construction d'une minicentrale sur la rivière Mistassini?

Comme le dit pertinemment un lecteur d'opinion dans le journal d'aujourd'hui pour répondre à la récente profession de foi de Nicole Huybens envers un Val-Jalbert reconverti à la production de mégawatts au détriment de la beauté du site et des poissons: "Hydro-Québec possède déjà une puissance installée de 44,000 MW, alors que la demande moyenne québécoise est de près de 20,000 MW". Sans compter ce qui va s'ajouter avec les minicentrales et les éoliennes à venir. Les spécialistes de la boule de cristal en matière d'économie ne cessent de nous répéter qu'il faut être prêts parce qu'un jour l'économie va reprendre. Et ces derniers de spéculer sur la force de cette reprise.

 Le moment venu nos minicentrales vont rapporter, clament certains. Le député libéral, Serges Simard, a parlé l'autre jour dans Le Quotidien de l'importance d'être sur la ligne de départ pour attendre le signal de la reprise économique. Avec l'industrie minière qui hésite à investir parce que l'économie des pays émergents comme la Chine marque le pas, la construction immobilière qui stagne, la demande en bois d'oeuvre et en papier à son plus bas et un prix de 1200$ la tonne sur le marché de l'aluminium alors qu'il a déjà été de 3000$, comment peut-on partager l'optimisme des prophètes de l'économie et croire au messie qu'ils nous annoncent?

David Falardeau, Chicoutimi.