mercredi 20 mars 2013

À la manière almatoise.


La fermeture de l'usine de deuxième transformation d'alumunium, Novelis, en août 2012, n'est sûrement pas étrangère au taux de chômage que nous connaissons présentement à Saguenay. Selon une nouvelle récente parue dans Le Quotidien, livrée par le journaliste, Denis Villeneuve, le taux de chômage à Saguenay se situe au troisième rang canadien, soit à 9.5%. Cela représente quatre dixièmes de moins que celui de Peterborough, au premier rang. Évidemment, ce taux ne comprend ni les assistés sociaux, ni les personnes découragées qui ne font plus partie de la population active. Selon Statistique Canada, les personnes en recherches d'emploi sont au nombre de 7,400 dans notre ville.

Ceci entrainant cela, pas besoin d'être grand clerc pour faire le lien entre notre désespérant manque d'emplois à Saguenay, l'exode de nos jeunes souvent bardés de diplômes vers des cieux plus cléments (le taux de chômage y étant moindre qu'ici, 7.4% selon les mêmes statistiques) et conséquemment, le vieillissement prématuré de notre population. Si la situation ne s'améliore pas, parmi les angoisses qui en assaillent plus d'un, dont je suis, il y a, par exemple, celle de l'important déficit actuariel des employés civils de Saguenay. Qui en fera les frais?

Des pertes d'usines pourvues d'emplois à valeur ajoutée aux mains de nos voisins du Sud comme Novelis à Jonquière et Alumiform à Chicoutimi, la fermeture complète de la papetière Consolidated Bathurs à La Baie et la mise aux rancarts d'une partie de la papetière de Produits Forestiers Résolu à Kénogami, pour nommer celles qui me viennent à l'esprit, ont largement contribué, au cours de la dernière décennie, à ce taux de chômage endémique qui nous accable à Saguenay. Tous ces emplois à valeur ajoutée partis en fumée ont, à l'évidence, entrainé des retombées néfastes sur des milliers d'autres emplois de moindre valeur, mais nécessaires pour assurer la santé économique de notre ville.

Retenons pour fin de démonstration, le désastre socio-économique qu'a connu le secteur de La Baie suite à la fermeture de la papetière où plus de 600 employés travaillaient pour de hauts salaires. Le nombre d'emplois incalculable issu des retombées générées par la présence de la papetière était loin d'être négligeable pour la santé économique de Saguenay. Je me souviens alors très bien que le maire de Saguenay, Jean Tremblay, après avoir déploré comme il se devait la catastrophe économique appréhendée, avait tenté de rassurer la population en annonçant, comme lui seul sait le faire, qu'il possédait une carte cachée dans sa manche. Vraiment, je m'étais laissé prendre au jeu.

Cette carte demeure encore un mystère pour moi. Sauf que si elle a trait au quai d'escale, ses bateaux de croisières à La Baie et ses prix d'excellence à l'avenant, laquelle demeure une activité touristique qui opère au maximum deux mois par année, nous avons dans ce cas affaire à un deux de pique plutôt qu'un as. Un leurre, au motif que s'il va de soi qu'une usine abritant des emplois à valeur ajoutée entraine nécessairement des retombées économique dignes de ce nom, faudrait être "creux" pour croire à l'effet contraire.

Le maire d'Alma, Marc Asselin, s'est dit attristé et décu hier que l'organisation des Jeux d'hiver du Québec à Saguenay, n'ait pas cru bon de mentionner, comme il se devait, l'importante contribution de sa ville au succés de l'événement. Aujourd'hui, il peut se réjouir à l'effet qu'une usine de deuxième transformation par extrusion a de fortes chances de s'implanter à Alma. Une nouvelle usine qui sans doute mettra à contribution des emplois à haute valeur ajoutée, comme il y en avait chez Novelis avec, à la clé, des retombées économiques substentielles pour la capitale jeannoise.

Cependant qu'à Saguenay, c'est tout le contraire qui se passe à mon avis. Certains veulent nous laisser croire qu'il est possible de générer de la richesse en ne créant que des emplois à faible valeur ajoutée. Par exemple, avec un quai d'escale à La Baie ou en offrant à une minière, de belles installations portuaires pour lui permettre de faire transiter son minerai vers la Chine sans exiger de la première transformation, encore moins de la deuxième sur le territoitre de Saguenay.

Gérard Audet, Chicoutimi.  




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