La fermeture de l'usine de
deuxième transformation d'alumunium, Novelis, en août 2012, n'est sûrement pas
étrangère au taux de chômage que nous connaissons présentement à Saguenay.
Selon une nouvelle récente parue dans Le Quotidien, livrée par le journaliste,
Denis Villeneuve, le taux de chômage à Saguenay se situe au troisième rang
canadien, soit à 9.5%. Cela représente quatre dixièmes de moins que celui de
Peterborough, au premier rang. Évidemment, ce taux ne comprend ni les assistés
sociaux, ni les personnes découragées qui ne font plus partie de la population
active. Selon Statistique Canada, les personnes en recherches d'emploi sont au
nombre de 7,400 dans notre ville.
Ceci entrainant cela, pas
besoin d'être grand clerc pour faire le lien entre notre désespérant manque
d'emplois à Saguenay, l'exode de nos jeunes souvent bardés de diplômes vers des
cieux plus cléments (le taux de chômage y étant moindre qu'ici, 7.4% selon les
mêmes statistiques) et conséquemment, le vieillissement prématuré de notre population.
Si la situation ne s'améliore pas, parmi les angoisses qui en assaillent plus
d'un, dont je suis, il y a, par exemple, celle de l'important déficit actuariel
des employés civils de Saguenay. Qui en fera les frais?
Des pertes d'usines pourvues d'emplois à valeur ajoutée aux mains de
nos voisins du Sud comme Novelis à Jonquière et Alumiform à Chicoutimi, la
fermeture complète de la papetière Consolidated Bathurs à La Baie et la mise
aux rancarts d'une partie de la papetière de Produits Forestiers Résolu à
Kénogami, pour nommer celles qui me viennent à l'esprit, ont largement
contribué, au cours de la dernière décennie, à ce taux de chômage endémique qui
nous accable à Saguenay. Tous ces emplois à valeur ajoutée partis en fumée ont,
à l'évidence, entrainé des retombées néfastes sur des milliers d'autres emplois
de moindre valeur, mais nécessaires pour assurer la santé économique de notre
ville.
Retenons pour fin de démonstration, le désastre socio-économique qu'a
connu le secteur de La Baie suite à la fermeture de la papetière où plus de 600
employés travaillaient pour de hauts salaires. Le nombre d'emplois incalculable
issu des retombées générées par la présence de la papetière était loin d'être
négligeable pour la santé économique de Saguenay. Je me souviens alors très
bien que le maire de Saguenay, Jean Tremblay, après avoir déploré comme il se
devait la catastrophe économique appréhendée, avait tenté de rassurer la
population en annonçant, comme lui seul sait le faire, qu'il possédait une
carte cachée dans sa manche. Vraiment, je m'étais laissé prendre au jeu.
Cette carte demeure encore un mystère pour moi. Sauf que si elle a
trait au quai d'escale, ses bateaux de croisières à La Baie et ses prix
d'excellence à l'avenant, laquelle demeure une activité touristique qui opère
au maximum deux mois par année, nous avons dans ce cas affaire à un deux de
pique plutôt qu'un as. Un leurre, au motif que s'il va de soi qu'une usine
abritant des emplois à valeur ajoutée entraine nécessairement des retombées économique
dignes de ce nom, faudrait être "creux" pour croire à l'effet
contraire.
Le maire d'Alma, Marc Asselin, s'est dit attristé et décu hier que
l'organisation des Jeux d'hiver du Québec à Saguenay, n'ait pas cru bon de
mentionner, comme il se devait, l'importante contribution de sa ville au succés
de l'événement. Aujourd'hui, il peut se réjouir à l'effet qu'une usine de
deuxième transformation par extrusion a de fortes chances de s'implanter à
Alma. Une nouvelle usine qui sans doute mettra à contribution des emplois à
haute valeur ajoutée, comme il y en avait chez Novelis avec, à la clé, des retombées
économiques substentielles pour la capitale jeannoise.
Cependant qu'à Saguenay, c'est tout le contraire qui se passe à mon
avis. Certains veulent nous laisser croire qu'il est possible de générer de la
richesse en ne créant que des emplois à faible valeur ajoutée. Par exemple,
avec un quai d'escale à La Baie ou en offrant à une minière, de belles
installations portuaires pour lui permettre de faire transiter son minerai vers
la Chine sans exiger de la première transformation, encore moins de la deuxième
sur le territoitre de Saguenay.
Gérard Audet, Chicoutimi.
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