Défense du pays, affaires extérieures, affaires autochtones. Si les
conservateurs à Ottawa ne s'en tenaient qu'à ce que les Pères de la
confédération ont décidé pour faire le Canada, il y a près de 150 ans! Le
Canada, sans être l'Éden, ni le plus meilleur pays de la Terre, pour reprendre
le célèbre "dyslogiste" pléonastique d'un ancien dirigeant, pourrait être
un endroit où il fait quand même bon vivre. Mais non!
Il a fallu qu'encore une
fois la semaine dernière, que le ministre de l'Argent, Jim Flaherty, vienne
foutre la pagaille au Québec. Entre autres, en remettant en cause la façon dont
des Québécois, avec enthousiasme depuis plus de 30 ans, se créent un bas de
laine pour leurs vieux jours. Vous aviez deviné que je parle ici de l'épargne-retraite
supportée par des fonds de travailleurs, qui, par la même occasion, a le mérite
de créer des emplois chez-nous et... ailleurs au Canada. Et le pire, Ottawa,
ayant décidé de ne plus accorder de crédit d'impôt à quelqu'un qui investit
dans un fonds de travailleurs, ces derniers vont, bon an mal an, s'amenuiser
comme peau de chagrin pour finir par disparaître.
Ce qui m'irrite encore davantage dans cette décision, c'est le manque
de suite dans les idées et de vision dont fait preuve ce ministre conservateur quand
vient le temps de prendre des mesures pour inciter les Canadiens, les jeunes
ménages en particulier, à épargner. En effet, quand la crise économique qui perdure
a commencé à frapper, c'est lui, monsieur Flaherty, qui s'est fait le chantre
de l'épargne en même temps que l'écho de l'ancien gouverneur de la Banque
centrale du Canada, Marc Carney, pour inciter, avec raison, ses concitoyens à plus
de retenue dans la dépense et à l'achat de fonds de pension privés. On connait
bien le populaire CELI, une création d'Ottawa; moi-même j'y participe. Notre
ministre a, de plus, reserré les règles d'appropriation d'une première maison, auxquelles
j'adhère, pour inciter à l'épargne. Que l'on pense à la réduction du temps
d'amortissement pour la payer et à l'obligation d'une mise de fonds plus
généreuse de la part de l'acheteur d'une première maison.
Seulement, la question suivante se pose, nonobstant le fait que les
Québécois ne voteront pas pour eux aux prochaines élections et quand on sait
qu'une province comme le Québec pourrait lui en montrer quand il est question
de susciter l'épargne des citoyens chapitre, comment faire comprendre aux
conservateurs à Ottawa qu'ils ne peuvent dicter seuls les façons de faire?
A) Par d'énormes manifestations de solidarité sur la Colline
parlementaire;
B) Par un geste de désobéissance civile, ne plus envoyer nos impôts
à
Ottawa;
C) En remettant à l'ordre du jour la réflexion collective sur la
souveraineté du Québec;
D) En reprenant les discusions constitutionnelles entre Ottawa et les
provinces;
E) Toutes ces réponses sont bonnes.
Blandine Lapointe-Brassard, Chicoutimi.
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