Selon l'Institut canadien sur la gouvernance d'organisations publiques
et privées, la remunération des dirigeants d'entreprises par rapport au salaire
moyen des Canadiens est passée de 60 à 150 fois entre 1998 et 2010. Cette
situation n'est, évidemment, pas étrangère aux inégalités croissantes, à la
décrépitude économique des classes moyennes, de même qu'aux braises de révolte
qui couvent sous les cendres sociétales. Les dernières manifestations de
mécontentement à Montréal, suite au récent sommet sur l'enseignement supérieur,
l'illustrent bien.
Dans la Communauté européenne, les ministres des finances ont amené
l'idée de limiter les primes accordées aux dirigeants d'entreprises à 100% de
leur salaire de base; sinon, à 200 % maximum selon le vote des actionnaires.
Ils ont reçu une volée de bois vert, entre autres, de la part des Britaniques.
Ici au Canada, le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires, propose
de limiter les salaires du chef d'entreprise à 30 fois la rémunération médiane
de ses employés, sauf les cinq les mieux payés. Et si le nombre de patrons est
de cinq et moins, comme c'est le cas dans nombre d'entreprises?
Indiscutablement, s'ils se concrétisent un jour, ces faibles pas dans
la bonne direction n'auraient pas pour effet de réduire les inégalités
sociales; tant s'en faut. Mais l'exemple venant d'en haut, cela pourrait atténuer la colère qui gronde,
ce qui ne serait pas souhaitable à moyen et long terme. Un emplâtre sur une
jambe de bois, ce n'est vraiment de cela dont la société occidentale a,
présentement, besoin. Plutôt, une reforme du type chaviste.
Marcel Audet, Chicoutimi.
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