Selon une opinion parue dans le journal, Le Devoir du 23 mars dernier,
en adoptant une politique de remplacement de médicaments d'origine par des
génériques, le gouvernement du Québec jouerait avec la santé des Québécois. Un
frisson m'est passé sur le corps.
À titre de consommatrice
de remèdes bien malgré moi mais avertie, j'ai toujours cru, là comme ailleurs,
au rapport qualité-prix. Si bien que cela m'a toujours arrangée de pouvoir
substituer au médicament générique un nouveau de la même classe et moins cher,
sous le conseil averti du pharmacien. Si je pense, entre autres, aux statines
prescrites pour contrôler mon taux de cholestérol, je n'ai pas vu de
différence, entre l'original et le générique; ni dans ma formule sanguine, ni
pour ce qui est d'effets secondaires. Mais cela signifie-t-il pour autant que
je sois à l'abri de conséquences néfastes? Que l'on ne me cache pas des choses?
Avec tout ce que j'ai pu lire sur le mystérieux monde de l'industrie
pharmaceutique, rien ne pourra plus me surprendre.
Pour ce qui est de craindre, cela est une autre histoire. Car, avant
d'écrire cette opinion, j'ai laissé passer trois éditions du quotidien et
quatre jours, mais aucune réplique à celle signée par monsieur, John Hélou,
président de Pfizer Canada inc., n'est venue pour me rassurer. Alors, je
m'inquiète. Je m'inquiète parce monsieur le président a déclaré que la nouvelle
politique du ministre de la Santé du Québec commanderait la substitution de
médicaments différents, non bioéquivalents, au motif qu'il s'agirait de
molécules différentes. L'auteur prend comme exemple, des inhibiteurs de la
pompe à protons d'origine que les médecins pourront remplacer par leur...
pendant, générique, qui coûte moins cher au patient.
D'autres affirmations toutes aussi troublantes dans cette opinion ont
attiré mon attention: les patients du régime d'assurance publique recevront le
remède le moins cher de la classe, même s'il est complètement différent de
celui prescrit par le médecin; la stratégie de remplacement du gouvernement aura
des répercussions considérables et néfastes pour les médecins et leurs
patients; elle forcera les pharmaciens à donner aux patients le médicament
choisi par le gouvernement et non le traitement décidé par le médecin; il
s'agit d'un remède risqué pour les Québécois; il est erroné de croire que les
médicaments d'une même classe sont identiques; un traitement par générique
plutôt que par original serait moins efficace et moins bien toléré.
Y-a-t-il quelqu'un de crédible au ministère de la Santé ou autrement
pour confirmer ou infirmer les propos de monsieur Hélou? À titre de
consommatrice de remèdes prescrits asujettie au système, j'ai tout de même le
droit à l'heure juste.
Odette Chicoine, Chicoutimi.
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