lundi 25 mars 2013

L'original ou le générique?


Selon une opinion parue dans le journal, Le Devoir du 23 mars dernier, en adoptant une politique de remplacement de médicaments d'origine par des génériques, le gouvernement du Québec jouerait avec la santé des Québécois. Un frisson m'est passé sur le corps.

 À titre de consommatrice de remèdes bien malgré moi mais avertie, j'ai toujours cru, là comme ailleurs, au rapport qualité-prix. Si bien que cela m'a toujours arrangée de pouvoir substituer au médicament générique un nouveau de la même classe et moins cher, sous le conseil averti du pharmacien. Si je pense, entre autres, aux statines prescrites pour contrôler mon taux de cholestérol, je n'ai pas vu de différence, entre l'original et le générique; ni dans ma formule sanguine, ni pour ce qui est d'effets secondaires. Mais cela signifie-t-il pour autant que je sois à l'abri de conséquences néfastes? Que l'on ne me cache pas des choses? Avec tout ce que j'ai pu lire sur le mystérieux monde de l'industrie pharmaceutique, rien ne pourra plus me surprendre.

Pour ce qui est de craindre, cela est une autre histoire. Car, avant d'écrire cette opinion, j'ai laissé passer trois éditions du quotidien et quatre jours, mais aucune réplique à celle signée par monsieur, John Hélou, président de Pfizer Canada inc., n'est venue pour me rassurer. Alors, je m'inquiète. Je m'inquiète parce monsieur le président a déclaré que la nouvelle politique du ministre de la Santé du Québec commanderait la substitution de médicaments différents, non bioéquivalents, au motif qu'il s'agirait de molécules différentes. L'auteur prend comme exemple, des inhibiteurs de la pompe à protons d'origine que les médecins pourront remplacer par leur... pendant, générique, qui coûte moins cher au patient.

D'autres affirmations toutes aussi troublantes dans cette opinion ont attiré mon attention: les patients du régime d'assurance publique recevront le remède le moins cher de la classe, même s'il est complètement différent de celui prescrit par le médecin; la stratégie de remplacement du gouvernement aura des répercussions considérables et néfastes pour les médecins et leurs patients; elle forcera les pharmaciens à donner aux patients le médicament choisi par le gouvernement et non le traitement décidé par le médecin; il s'agit d'un remède risqué pour les Québécois; il est erroné de croire que les médicaments d'une même classe sont identiques; un traitement par générique plutôt que par original serait moins efficace et moins bien toléré.

Y-a-t-il quelqu'un de crédible au ministère de la Santé ou autrement pour confirmer ou infirmer les propos de monsieur Hélou? À titre de consommatrice de remèdes prescrits asujettie au système, j'ai tout de même le droit à l'heure juste.

Odette Chicoine, Chicoutimi.

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