Il est proverbial de dire que l'on n'arrête pas le progrès. Mais
avons-nous vraiment progressé avec le choix de la mise en place sur un site
touristique et patrimonial d'une centrale à produire du courant électrique? Je
ne crois pas, bien au contraire. 20 millions sur 40 ans que cela va rapporter
au site du Village touristique de Val-Jalbert, nous dit tout enthousiaste, le
directeur général du Village historique de Val-jalbert, Dany Bouchard.
Seulement, 500 mille piastres par année non indexées au coût de la vie,
cela va représenter quoi dans 10, 15, 20 ans? C'est, par ailleurs, un montant
que tous les Québécois, vont devoir payer pour la dénaturation du paysage
exceptionnel que constituait Val-Jalbert. Toute proportion gardée, cet
investissement strictement basé sur des considérations politiques (un prix de
consolation au préfet Généreux pour service rendu), est l'équivalent du
gaspillage des fonds publics pour avoir gardé trop longtemps, en état de
servir, le réacteur nucléaire de Gentilly II.
Dans une récente édition du journal, Le Quotidien de Saguenay Dany Bouchard reproche à la Coalition
pour la sauvegarde de la Ouiatchouan de se questionner un an trop tard sur les
effets de la construction de la minicentrale sur la prochaine saison
touristique. Quel commentaire insignifiant! Il y a un an, et même avant, le
minimum de logique voulait que la priorité des opposants à un barrage sur la
rivière Ouiatchouan fut de questionner et surtout de s'opposer à la
construction de cet ouvrage. Cet ouvrage qui sera l'équivalent d'une tache, d'un
trou perpétré sur l'oeuvre d'un peintre. Leurs promoteurs auront beau tenter de
me convaincre du contraire, que tout sera fait pour atténuer les impacts, le
site naturel de Val-Jalbert ne sera plus jamais le même.
Maintenant que les jeux sont faits, que peuvent faire d'autres les
opposants? Se la fermer une bonne fois pour toutes diront certains. Cependant
que l'opinion publique, elle, s'est prononcée lors de deux sondages contre
Val-Jalbert Power inc. Malgré tout, la bataille menée par les opposants à une minicentrale
sur Val-Jalbert n'aura pas été inutile, tant s'en faut. La bataille de
Val-Jalbert, est devenue un symbole, bien sûr, mais concrètement aussi, elle
aura servi à faire reculer le gouvernement sur d'autres projets (six)
d'harnachement inconsidéré et inapproprié de ces joyaux naturels que sont nos
belles rivières du Québec.
Qu'à cela ne tienne, vivement, une perspective éclairée sur les
conditions de production de l'électricité, même renouvelable, au Québec.
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