mercredi 27 mars 2013

Cette juste part.


À regarder ces minières brailler sur leur sort parce que le gouvernement veut augmenter leurs redevances au peuple québécois, cela me dégoute. Davantage en voyant nos chambres de commerce se porter sans nuance à leur défense. Qui devrait payer la réparation de tous les dégats causés à notre environnement et à notre patrimoine géologique, depuis des décennies que les minières le spolient? Elles retournent notre terre sans vergogne et lorsqu'elles n'ont plus rien à lui soutirer, elles quittent les lieux, comme des parasites, sans laisser d'adresse, laissant ceux-ci dans un état délabré. Seulement qu'au chapitre de la remise en état des lieux, les minières ont une dette énorme envers le peuple québécois.

Les doléances des minières exprimées dans un article du journal, Le Quotidien de mercrdi le 27 mars dernier, découleraient d'une hausse appréhendée des redevances minières projetées par le gouvernement. Cependant, si les compagnies veulent se plaindre, c'est, à mon point de vue, la conjoncture économique mondiale qu'elles devraient montrer du doigt. Au demeurant, pas de conjoncture économique favorable, pas de surprofits, donc pas de taxe sur ces derniers. Respirez donc par le nez, propriétaires de mines! Votre fragilité, votre peur de mourir, la frilosité des investisseurs, le futur inconnu, l'inquiétude, le ralentissement de vos activités, vous les devez au repli économique de la Chine devant la baisse de consommation partout dans le monde Pas à un gouvernement provincial qui cherche juste à équilibrer la richesse collective. Si la consommation est le moteur principal de l'activité économique, j'espère que vous savez que, présentement, dans la zone euro, 17 pays, il y a 26 millions de chômeurs officiellement dénombrés et qu'en conséquence, ça n'y consomme pas tellement par les temps qui courent.

La minière Iamgold: sa direction, ses lobyistes et ses employés ont-ils bien saisi le message du ministre, Stéphane Bédard, lancé dans le journal? L'intention du gouvernement est de taxer les surprofits, pas les profits. Par dessus le marché dans le dernier budget, on a inclus pour les minières des avantages fiscaux importants. Par exemple, si une minière comme Iamgold à Saint-Honoré procède à de nouveaux investissements de 300 millions et plus, ça peut rapidement devenir important comme retour d'impôt, avance le ministre. Pas besoin d'avoir un doctorat en fiscalité pour comprendre ce que cela veut dire. "Politiquement, j'ai besoin de faire passer ceci, mais ne vous inquiètez pas, je vais bien vous dédomager". Retour d'ascenceur? Pied de nez au Directeur des élections? Qui sait?

Quant à donner dans la petite politique mesquine, les chambres de commerces de la région qui appuient les minières dans leur croisade et dont on sait très bien où elles crêchent quand approche une élection, ces chambres n'ont, encore une fois, pas manqué l'occasion d'en user face à un gouvernement qui, en plus de ne pas faire leur affaire, pratique, par les temps qui courent, le trapêze de haute voltige sans filet.

Félicien Normandin, Lac-Saint-Jean-Est.

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