Les tenants d’une hausse des frais de scolarité imposée par le gouvernement Charest aux étudiants universitaires ont toujours gardé le silence sur les hausses de 50 dollars par session déjà demandées depuis 2007 à ces derniers.
Je ne suis pas dupe du double langage de la journaliste Caterine Delile dans le dernier Progrès dimanche. Beaucoup retiendront de son papier que les étudiants sont des enfants gâtés pourris, gros consommateurs de gadgets qui doivent faire leur part dans le financement des universités. Quant à sa dénonciation plus loin dans le texte des difficultés financières vécues par ces derniers, beaucoup de lecteurs ne se rendront même pas à la fin, se confortant complaisamment dans le préjugé forgé par le matraquage médiatique. Cette indifférence et cette ignorance entretenues par les médias chez la population en général ont pour unique but d’isoler les étudiants et ceux qui les appuient dans leur lutte pour une plus grande justice sociale. Les étudiants qui y croient n’ont pas à se laisser faire la morale par madame sur la pertinence de mener leur combat.
Pour exiger davantage d’argent des étudiants, on raisonne ainsi : nos universités doivent rester compétitives au plan mondial, tout en offrant un enseignement de qualité et un environnement favorable à la recherche. Mais vous savez quoi? Au plan international, parmi les cent meilleures universités selon le classement Time Highers Éducation, en figurent trois qui se trouvent dans un pays où l’école est gratuite de la maternelle à l’université, la Suède.
Loin de demander l’accès gratuit aux études universitaires, les opposants à la hausse des frais de scolarité veulent qu’aussi les moins riches, qui ne sont pas les plus « cruches » pour autant, puissent obtenir un diplôme universitaire. Selon l’OCDE, les diplômés universitaires ont été beaucoup moins nombreux à avoir perdu leur emploi au cours de la dernière crise (4.4 % de chômage) que les décrocheurs (11 %). Il est prouvé qu’à long terme, plus un citoyen est scolarisé, moins il a recours à l’assurance chômage ou au bien-être, et plus il paie des impôts.
Marcel Lapointe, Saguenay.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire