Aujourd’hui, toutes les raisons données par les compagnies et celles et ceux qui les appuient, Chambres de commerce, éditorialistes, sont bonnes pour refuser aux travailleurs des garanties comme le plancher d’emplois. Le dernier argument que François Saint-Gelais, éditorialiste au Quotidien, appuie sans restriction : il faut laisser à Rio Tinto-Alcan tout le champ libre pour une productivité de plus en plus accrue par l’apport de technologies de plus en plus sophistiquées.
D’accord avec monsieur Saint-Gelais dans une certaine mesure, mais je ne partage pas son appui inconditionnel à cette manière de faire d’une compagnie pour, soi-disant, être plus compétitive. Une manière d’engranger davantage de profits pour satisfaire l’insatiabilité des actionnaires qui se fera au détriment des humains dans les usines. Ces derniers doivent toujours faire partie de l’équation. Du moins, jusqu’à ce que l’on mette sur pied le contingent de robots doués de matière grise nécessaires au remplacement de ces mêmes humains.
Dans cette perspective, les stratégies de Rio Tinto-Alcan et de Résolu sont à mettre dans le même paquet; elles sont cousues de fil blanc. Se donner, pour l’avenir, les coudées franches, au détriment de la force de travail des employés, pour accroitre une productivité déjà plus qu’acceptablel du moins, de la part des travailleurs. Le moyen tout trouvé pour y arriver, la sous-traitance autant que faire se pourra à court terme. À moyen et long termes, le remplacement, par les générations futures, de travailleurs dont les conditions salariales et normatives qui font non seulement l’envie, mais sans lesquels notre économie battrait davantage de l’aile. Le conflit de travail entre le STAA et Alcan va d’ailleurs nous en faire la triste démonstration.
Monsieur Saint-Gelais, pour vous et les « chambreurs de commerce », cela peut tomber sous le sens qu’avancements technologiques ne peuvent s’arrimer avec protection d’emplois de qualité à valeur ajoutée. Mais il faudrait que vous en fassiez la démonstration hors de tout doute avant de me faire adhérer à cette théorie ébauchée par la compagnie. En attendant, dans le doute, moi et bien d’autres n’adhérons pas à ses arguments. Auquel cas, on ne pourra réussir à séparer l’ivraie du bon grain.
Il y a peu de temps, j’ai tenté de convaincre le président de la Chambre de commerce de Saguenay, Éric Dufour, d’aller de l’avant avec sa suggestion d’un vaste débat régional sur une question aussi vitale qu’est le choix d’emplois à valeur ajoutée contre des emplois sous-payés de sous-traitants. Ma suggestion est toujours valable. Le Collectif citoyens de Saguenay tient chaque mois une rencontre pour débattre d’enjeux qui engagent l’avenir, non seulement, de Saguenay, mais celui de la région. Monsieur Dufour pourrait venir croiser le fer, devant le peuple, avec un panelliste qui ne partage pas son point de vue. Histoire de lever les doutes qui m’assaillent, moi et bien d’autres. Ou d’en confirmer la pertinence.
Votre position, monsieur Saint-Gelais, de regarder faire en retenant son souffle, pourrions-nous aujourd’hui faire autrement?
Marcel Lapointe, Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Vérification.
RépondreSupprimerEst-ce que l'opérateur de fonctionnement des commentaires fonctionne. Il semble que non.
Mais, oui à un sain débat sur la question.
ML