lundi 9 janvier 2012

Prendre le temps.

En regardant certains élus agir en charognards qui sortent de leurs tanières pour se précipiter sur une carcasse encore chaude, les travailleuses et travailleurs de la machine numéro 6 de l’usine de pâte et papier de Kénogami ont dû se sentir seuls, abandonnés. Était-il bien nécessaire d’en ajouter à leur malheur?

Des quatre coins de la région, Bas Saguenay, Haut du Lac, Saguenay (la ville), comme hyènes et chacals flairant la bonne affaire, ils n’ont pas mis de temps à se disputer les restes. La mise en garde d’un député à qui il faut attribuer, à lui et son équipe de recherche, le mérite d’avoir fait la lumière et mis en exergue les contours imprécis pour le commun des mortels, du « paradigme » que constitue l’ensemble des centrales hydroélectriques dont profitent ici toutes sortes de compagnies, ne les aura pas atteints.

Ces opportunistes, par leur attitude vénale, se sont désolidarisés de celles et ceux qui croient encore à la possibilité d’une remise en marche de la 6. Il me semble que dans un contexte où il est nécessaire de se serrer les coudes et pousser tous dans la même direction, la moindre des choses aurait été qu’un appui unanime soit accordé au ministre qui exige toujours du PDG de Produits Forestiers Résolu qu’il dépose enfin un plan d’investissements futurs pour la région.

Puisse le ministre ne céder d’aucune manière aux attentes intéressées de ces élus, qui ne croient (y ont-ils déjà cru?) ni aux revendications ni aux affirmations du syndicat voulant que la 6 soit toujours rentable. Puisse même Hydro Québec prendre en charge la centrale électrique Jim-Gray. Les différends, les tiraillements, les chicanes de territoire entre apprentis sorciers du management hydroélectrique risquent d’affaiblir davantage la vie économique de la région. En conséquence, mieux vaut la centralisation. Au demeurant, Hydro Québec nous appartient aussi à nous Jeannois et Saguenéens.

Prendre son temps! Une lectrice du Quotidien n’a jamais si bien dit ce matin. Et moi d’ajouter : ne pas laisser aux opportunistes l’initiative de solutions décidées en catastrophe et/ou à des fins purement électoralistes. Le ministre doit ajouter le poing sur la table à la voix du député pour calmer le jeu.

Marcel Lapointe, jonquière.

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