mercredi 4 janvier 2012

La nécessité d'un appui massif.

En lisant le journal ce matin, j’ai cru un moment qu’Étienne Jacques, patron de Rio-Tinto-Alcan, était d’accord avec la position des syndiqués sur un plancher d’emplois à maintenir dans l’usine. Le journalisme du Quotidien rapporte que monsieur a déclaré : « Je dois garder un nombre fixe d’emplois sur une période indéterminée, et ce, malgré les changements technologiques, les conditions économiques, la compétitivité, les nouveaux produits, la modernisation et l’automatisation ». Un plancher d’emplois se définit comme, un nombre minimal de jobs en deçà duquel tu ne peux descendre, quelle que soit la situation qui se présente. Alors, qu’est-ce qui cloche dans cette négociation qui tourne au vinaigre?

Quoi qu'il en soit, le tiers des revenus de la production d’aluminium, soit environ 300 millions de dollars, sera maintenu grâce à l’usine Rio-Tinto-Alcan à Alma. Si vous ajoutez à cela, les revenus de la vente du surplus d’électricité à Hydro-Québec et l’économie de 800 chèques de paie, non comparables avec ceux que reçoivent les couturières qui fabriquent des sacs de polypropylène pour la compagnie, le siège exercé par le syndicat aura besoin de renforts, de beaucoup de renforts même, dans les prochains mois, pour tenir le coup.

Et pas seulement de la part de consoeurs, confrères et retraités syndiqués. La masse silencieuse d’Alma, en priorité, doit se réveiller. Comprendre que les enjeux de ce conflit de travail dépassent de loin les seules conditions de travail des syndiqués du STAA. Rio-Tinto-Alcan veut changer le cours des choses, en matière de relations de travail, ici comme ailleurs. La culture comme le disait avec justesse, le président du STAA. Si rien n’est fait, à court, moyen et long terme, cela va se réaliser insidieusement et subtilement en remplaçant les employés avec un salaire à valeur ajoutée par des sous-traités avec des conditions de nègres blancs. On assistera alors, bon an mal an, à une prolifération de travailleuses et travailleurs exploités par les multinationales. Comme ces couturières qui sous-traitent pour Rio-Tinto-Alcan. Question en passant : les couturières qui travaillent en sous-traitance pour la compagnie depuis les années cinquante? Quelle fut l’évolution de leurs conditions de travail depuis 6 décennies? J’imagine que poser la question, c’est y répondre.


Est-ce cela que les Almatois souhaitent comme avenir pour leurs descendants? J’en doute. On affirme, avec raison, que pour la première fois depuis que l’on compare statistiquement les conditions de vie des générations, ces dernières reculent au plan socioéconomique par rapport aux précédentes. Pour comprendre pourquoi, faudrait, à un moment donné, commencer à regarder du côté de celles et ceux qui, sans cesse, remettent en question les acquis sociaux obtenus de dures luttes par les travailleuses et les travailleurs. Est-ce que les commerçants vont attendre qu’il soit devenu trop tard et se plaindre ensuite qu’ils doivent fermer leur commerce à cause d’un chiffre d’affaires trop anémique ?

Marcel Lapointe, Jonquière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire