Un éditorialiste de Saguenay se dit en accord avec la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, qui dit que l’abolition des quatre commissions du Saguenay-Lac-Saint-Jean aurait un impact plus pernicieux sur nos jeunes que sur ceux de Montréal ou Québec.
Le journaliste justifie cet appui ainsi : ici, la gestion est différente, la composition des clientèles est différente, les territoires à desservir sont différents, le climat est différent, les enjeux démographiques sont différents, les jeunes sont différents. Ben oui! Et si je vous disais que je suis pour l’abolition en région des commissions scolaires parce que la gestion, les territoires, les clientèles, le climat, la démographie et les jeunes y sont différents, pourquoi n’aurais-je pas, à mon tour, raison? Idée que, probablement, pourraient soutenir pour des raisons différentes des Montréalais et des Québécois. Alimenter un débat sur la base du principe « bonnet blanc, blanc bonnet », n’apporte rien au débat. Cela ne peut que conduire le gouvernement à trancher à la manière du roi Salomon. Dans un tel cas, il va y avoir nécessairement… un perdant.
Il faudrait d’abord que les élus des commissions scolaires de tout le Québec se ramassent et développent une vision commune et une position unanime sur la gouvernance scolaire à défendre face à l’État. Ce qui ne semble pas être le cas sinon, la présidente se garderait de tenir des propos qui divisent. Certains veulent l’abolition pure et simple, d’autres, l’abolition partielle. Il y en a qui parlent de fusion de services et d’augmentation de la taxation scolaire. Il y en a même une, dont j’oublie le nom, quelque part dans les environs de Montréal, qui a tout simplement menacé de faire un déficit, si nécessaire.
Depuis des décennies, le gouvernement coupe, sans cesse dans les budgets d’organismes publics dont la vocation est de donner des services à la population tout en laissant croire que ses priorités sont : la santé et l’éducation du peuple. Ensuite, dans l’opinion publique, ces organismes, de plus en plus exsangues, doivent porter l’odieux d’une administration de moins en moins efficace. Il devient alors si facile de faire de la politique mesquine sur leur dos et de pousser l’impertinence jusqu’à justifier ses décisions en arguant qu’elles participent du progrès et de la modernisation.
Mais de quelle modernisation veut ici parler l’éditorialiste? Voilà une question qu’il faudrait inclure au débat public sur l’avenir des commissions scolaires. Est-il nécessaire, ici, de rappeler que les commissions scolaires au Saguenay-Lac-Saint-Jean ont déjà été plus d’une dizaine et qu’aujourd’hui, il en reste quatre? Vouloir « moderniser » en ratatinant davantage et laisser croire que les services ne seront pas affectés, cela tient de la démagogie purement et de l’inconscience simplement.
D’autre part, ce n’est pas parce que les élections scolaires affichent un faible taux de participation que cela signifie que la population ne veut plus des commissions scolaires. À ce compte, il faudrait se départir de tous les ordres de gouvernements existant au pays. Au premier chef, les gouvernements municipaux.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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