Dans sa
dernière chronique, au Quotidien de Saguenay, Myriam Ségal annonçait qu'elle
voterait par dépit et par défaut, ronchonnement à la clé, le 7 avril prochain.
Trop de sujets qui lui tiennent à coeur sont passés sous silence par les
candidats, dit-elle, tous partis politiques confondus: entre autres, le dédoublement du
rapport d'impôt, la taxe sur l'essence, le don d'organes, la multiplication des
carrefours giratoires; la question du covoiturage; tiens donc! Surprenant
venant d'une climato-sceptique. Même le Conseil du statut de la femme est remis
en question par la chroniqueuse.
Un citoyen,
lui, l'autre soir aux nouvelles de Radio Canada, recommandait de voter
stratégique. C'est-à-dire que, dans les comtés, où les indépendantistes
divisent le vote entre péquistes, solidaires et onistes, ces derniers devraient
s'unir pour battre le candidat libéral. Par exemple en appuyant tous ensemble
le candidat péquiste. Et au diable, le vote selon les convictions!
Mais pour
moi ici dans le comté de Jonquière, le vote stratégique ne peut s'appliquer. Je
suis sûre à 100% que le candidat péquiste va l'emporter sur le libéral, parce
que dans la forteresse péquiste que constitue le Saguenay-Lac-Saint-Jean, il
est ministre sortant et apprécié de la population. Mon vote ne faisant qu'apporter
un dollar supplémentaire à la caisse du parti de mon choix, je préfère alors
voter pour un parti marginal qui a bien plus besoin d'argent.
En fait, je
voterai pour le Parti nul s'il présente un candidat dans ma circonscription,
parce que cocher nul sur le bulletin de vote signifiera que j'annule mon vote.
Le DGEQ pourra, de ce fait, me compter officiellement parmi les électeurs qui sont
véritablement allés annuler leur vote. Pour moi ce sera un premier pas pour
revendiquer un changement du mode de scrutin: le scrutin proportionnel où
l'électeur indépendantiste oniste, par exemple, en votant pour le PQ voterait
vraiment stratégique. À l’évidence, mon vote pour le péquiste Sylvain
Gaudreault, sans avoir d'impact sur sa propre élection, serait comptabilisé au
niveau provincial et ferait élire un plus grand nombre de députés péquistes,
ainsi que plus de députés chez les petites formations politiques..
À la lumière du dernier sondage qui
prévoit une cuisante défaite des péquistes, la chef, Pauline Marois, doit regretter
qu'un projet de loi pour un scrutin proportionnel en remplacement de
l'archaïque vote uninominal à un tour, qu'avait présenté le fondateur du Parti
québécois, René Levesque, en 1983, ait été refusé par son conseil des ministres
de l'époque. On n'a pas encore entendu madame Marois sur le changement au mode
de scrutin au cours de cette campagne et on ne l'entendra pas non plus. Au
reste, ce n'est pas dans le programme péquiste, parce que, disent les mauvaises
langues, le système actuel a toujours arrangé les deux vieux partis. Pour
combien de temps encore?
Pour le plus
grand mal de notre démocratie, le désintéressement, chez les jeunes entre
autres, est en hausse, selon les sondages. Sans compter les désillusionnés, les
cyniques qui ont cessé de croire. Les politiciens qui font preuve, aujourd'hui,
de déni et d'aveuglement volontaire face à cet état de choses auront, un jour,
à rendre des comptes devant l'histoire
Stéfanie Brassard, Jonquière.
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