mardi 28 février 2012

Gare aux imprécateurs.

Il semble toujours y avoir un capitaine à bord du STAA ; bien que le commandant ait quitté le navire pour quelque temps en prenant le bâton du pèlerin pour aller glaner, ici et là, des appuis à sa cause à travers la planète. Faut dire que l’équipée du navire amiral STAA entreprise, il y a déjà plusieurs mois, pour défendre le droit à des conditions de vie décentes n’est en rien comparable à une croisière autour du monde.

Elle arrive à point nommé dans le Quotidien d’aujourd’hui, cette mise au point du chef syndical, Jean-Guy Lavoie, pour contrer les assauts des mauvais augures de toutes sortes. Monsieur Lavoie a été, on ne peut plus clair : ‘’Les gars sont plus déterminés que jamais à mener la bataille jusqu’au bout ’’.

Huit semaines après le déclenchement du lockout, alors qu’aucun signe de reprise de la négociation n’apparaît à l’horizon dans un conflit de l’envergure de celui de STAA-Rio Tinto Alcan, l’entrée en scène, un jour ou l’autre, des cassandres, prophètes de malheur, gérants d’estrade à l’imprécation facile, était à prévoir.

Dénigrement du président du syndicat, mise en doute du jugement des syndiqués, scénarios du pire, tentatives d’opposer ceux qui gagnent bien leur vie à ceux qui se font exploiter, menaces de délocaliser la production, de fermeture, remise en question de projets futurs, accusations non fondées de sabotage, appuis moraux conditionnels et ambivalents genre : ‘’Votre cause est noble, j’admire votre foi, mais vous allez droit dans le mur en entrainant toute une région avec vous’’. Pathétique ! Tout y passe pour affaiblir celui des deux belligérants qui, selon la logique des bien-pensants, dépositaires de la vérité en matière d’ordre mondial des choses, devra, à un moment donné, déposer les armes et rentrer gentiment dans le rang, la queue entre les deux fesses.

Inimaginable, qu’un jour, une poignée de travailleurs dans un coin méconnu de la planète décident de se tenir debout devant un mégagéant industriel qui a toujours fait ramper à ses pieds l’adversaire, quel qu’il soit! Inimaginable qu’un jour, une poignée de citoyens de la terre aux conditions de vie enviables se lèvent devant Goliath pour lui dire : ‘’Non ! Ce n’est pas vrai que nos filles et nos fils de même que leurs descendants vont se retrouver dans une situation socio-économique inférieure à la nôtre après notre départ ’’. Inimaginable qu’une poignée de syndiqués, dans un monde où le droit et les conditions de travail reculent sans cesse, quitte à voir leurs chèques de paie leur être retirés le temps qu’il faudra, fassent preuve d’abnégation, en laissant de côté la défense de leurs intérêts propres au profit de ceux d’une collectivité.

Des porteurs d’opinion, des éditorialistes, un ancien permanent syndical et bien sûr, des patrons : tous ces imprécateurs remettent au goût du jour les arguments éculés, la vieille cassette entendus ad nauseam lors de conflits antérieurs majeurs. On a qu’à penser aux bras de fer opposant les travailleuses et travailleurs du secteur public et le gouvernement. Rien n’est ménagé pour influencer l’opinion publique dans une tentative de briser la cohésion et la solidarité des travailleurs, de créer la discorde dans les rangs syndicaux pour forcer ces derniers à abdiquer devant la multinationale.

On ne le dira jamais assez : ‘’Si tu échappes la bataille de l’opinion publique, tes chances de sortir vainqueur d’un conflit patronal-syndical sont amoindries’’.

Marcel Lapointe,Jonquière.

jeudi 23 février 2012

Refus de mourir.

À la page « Idées » du Devoir du 21 février dernier, madame Roseline Lemire-Cadieux, semble faire un clin d’œil à celles et ceux qui n’ont toujours pas digéré, l’enterrement de première classe que les élus municipaux de Saguenay ont, par égarement, fait subir au toponyme Chicoutimi.

Dans son article portant sur la pertinence d’acquérir des drones de combat plutôt que des F-35, l’auteur souligne en passant : « De plus, ils épargneraient la vie des soldats canadiens, puisque ceux-ci pourraient bombarder l’ennemi depuis, par exemple, la base aérienne de Bagotville, située à un jet de pierre de “Chicoutimi”.

Serait-ce que des gens d’ailleurs auraient, plus que nous, Chicoutimiennes et Chicoutimiens, à cœur, par delà nos mémoires, la survie du seul nom, qui, en toute légitimité, aurait dû être donné à cette ville fusionnée nommée Saguenay, sise sur les rives du Saguenay dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean?

Saguenay, tu es, bien malgré toi, devenue une imposture dont je suis la victime!
Mais, sache que je refuse toujours de mourir!

Odette Chicoine, Chicoutimi.

Jouer fair play.

Le bruit court à l’effet que la partie patronale chez RTA va se camper sur ses positions advenant un retour à la table de négociations; voire même, diminuer ses offres initiales. Pourquoi?

Depuis le début du lockout, des cadres-scabs, loyalement dévoués à l’employeur, exécutent le travail des syndiqués pour finir par prendre, en apparence, la pleine mesure des tâches à accomplir. Tant et si bien, qu’ils pourront faire rapport à leurs patrons. Gageons que les conclusions du rapport ne seront pas à l’avantage des syndiqués.

C’est limpide! La compagnie en profite pour réévaluer toute l’organisation du travail dans l’usine. On voudrait démontrer qu’il existe une différence de rendement dans l’accomplissement d’une tâche entre un cadre, tout à coup devenu homme à tout faire et celui d’un syndiqué, spécialiste de cette tâche, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Ma foi! De quoi rendre jaloux François Legault qui ne saura jamais comment s’y prendre pour évaluer les enseignants.

Pour exécuter cette basse manoeuvre, la compagnie a commencé par décréter un lockout avant terme. 24 à 48 heures amputées à la négociation. Souvent, ce sont elles qui font la différence. La porte-parole de RTA, Claudine Gagnon, n’a-t-elle pas confirmé au Quotidien de Saguenay que des discussions avaient eu lieu pour dénouer l’impasse, juste avant le déclenchement du conflit par la compagnie? Jean Guy Lavoie, chef de l’accréditation syndicale CRC de l’Usine Alma, parle même, dans le même journal, d’une contre-offre syndicale sur les salaires et la sécurité d’emploi. Offre envers laquelle la partie patronale se serait montrée ouverte, pour ensuite… l’écarter.

L’intérêt du lockout pour RTA est, maintenant, devenu évident ; même pour ceux qui ne voyaient pas de différence entre une grève et un lockout. Dans le deuxième cas, c’est l’employeur qui contrôle l’agenda de l’arrêt de travail. Se faire évaluer quand tu ne peux avoir ton mot à dire dans le processus, c’est un peu comme aller nager sur un plan d’eau au fond duquel y circulent des requins.

Comme l’aurait dit, de son vivant, le colonel Sanders : ‘’À la guerre comme à la guerre’’. Sauf que même là, les belligérants respectent des règles.

Marcel Lapointe, Jonquière.

mercredi 22 février 2012

La politique et la cohérence.

Jim Flaherty, le ministre canadien des Finances a, au cours des derniers mois, multiplié les avertissements aux Canadiens insouciants face à leur endettement. Le taux moyen dépasse les 150 % du salaire brut. Par exemple, un couple dont le salaire brut est de 120,000 $, si on le situe dans la moyenne, a une dette de 180,000 $. Ceci exclut l’hypothèque.

Notre ministre s’est vu même obligé de réglementer de façon plus serrée pour restreindre l’accès à la propriété aux Canadiens incapables de s’autodiscipliner. En tant que propagandiste de saines pratiques économiques et financières à longue vue, il incite les Canadiens à mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours. Bravo, monsieur le ministre, pour de si prodigues attentions à notre égard! Cependant, j’ai eu beau retourner la question dans tous les sens, je n’arrive pas à comprendre pourquoi les beaux discours, les avertissements et les démarches de monsieur Flaherty ne s’appliquent à son propre gouvernement. Je m’explique.

J’ai acheté un « char » neuf en 2000, que j’utilise environ sept mois par année depuis. À date, 80 mille kilos, pas de rouille, ni bosses, encore rutillante. Faut dire que j’en ai pris soin comme de la prunelle de mes yeux. Si bien, que régulièrement des passants me font des offres. En outre, qui oserait venir me conseiller de me départir de mon char, parce que soi-disant, il aurait atteint, je ne sais, à partir de quel critère, le terme de sa vie utile? Un politicien probablement! Les intérêts des politiciens n’ont souvent rien à voir avec certaines valeurs fondamentales à prôner comme : la bonne gestion des finances personnelles, la pratique du transport en commun, la lutte à la consommation frivole et au gaspillage.

À cette étape, le lecteur averti commence à me voir venir. Stephen Harper, à ce que je sache, est censé partager les préoccupations économiques de son ministre des Finances. Mais, il tient absolument à s’acheter de nouveaux avions de guerre, prétextant que ceux qu’il possède sont passés date. Argument d’ado fûté jamais repu, probablement fondé sur des critères que l’armée ne « v…peut » divulguer, par crainte que des informations « top secret » ne tombent entre les mains de méchants Talibans ou d’autres engeances de même eau. L’échappatoire classique pour étouffer toute velléité de débat.

Les avions de chasse canadiens, que nous avons depuis à peine 30 ans, les CF18, ont accompli combien de missions sur la planète? En Libye, à ce que je sache, personne ne s’est plaint de leur désuétude ; aucun n’est demeuré cloué au sol parce que défectueux. Comment pourrait-il en être autrement, à voir la façon dont les militaires de la base de Bagotville en prennent soin? J’ai même honte envers ma propre Camaro 2000. En outre, avez-vous entendu dire qu’un des CF18 assignés en Libye s’est écrasé? Pour emprunter une expression bien à nous : « Ils ont fait la job ».

Les autres missions, je les compte sur les doigts d’une main. Je parle, ici, de vraies missions. Guerrières, destructrices, basées sur le concept de l’attaque chirurgicale : un minimum de dommages collatéraux. Le Kosovo peut-être? L’Irak, mais très peu. En connaissez-vous d’autres? Même pas en Afghanistan. Le reste des heures de vol l’a été pour des pratiques, c’est tout.

Harper nous dit que les 65 nouveaux chasseurs qu’il convoite (à moins de se rabattre sur l’achat de drones, plus économiques parce que sans pilote), nous coûteront 75 millions l’unité, pour la somme totale de 16 milliards, incluant l’entretien.

Dans tout projet mégalomane, le coût final est, de loin, supérieur au coût initial. C’est ce que vient, d’ailleurs, de confirmer le candidat défait aux dernières élections à la présidence des États Unis, John Mc Cain, lui-même un expert en affaires militaires. Ce dernier parle de 110 millions l’unité, ce qui ferait grimper la facture à plus de, tenez-vous bien ! 70 milliards. Le prix de départ d’une île grecque, bientôt mise aux enchères pour sauver le pays de la faillite.

À quelques jets de pierre de la base militaire de Bagotville, au journal Le Quotidien de Saguenay, l’éditorialiste François Saint-Gelais, avance, quoique timidement, dans son dernier papier, la suggestion d’allonger la durée de vie des CF18 via un programme de modernisation. J’appuie entièrement son idée. Dans un tel cas, les milliards économisés pourraient être investis dans le « Bien Commun ».

Marcel Lapointe,Jonquière.

mardi 21 février 2012

Retour aux sources.

En matière d’éducation, on a jeté par-dessus bord trop de fondements qui s’identifiaient à la « vieille école », celle d’avant la réforme Parent dans les années 60. Les vieux baby-boomers s’en souviennent. On n’a pas tout balancé d’un seul coup, mais on a, au fil des ans, travesti, sabré dans l’essentiel. À commencer par la disparition de la septième année, sorte de propédeutique avant le secondaire. Subtilement, progressivement, évitant ainsi les risques d’un abrupt dérapage, on a remplacé les contenus, au nom de la… modernité.

Le français avec ses dictées, ses concours d’épellation, ses lectures et compositions obligatoires. Veux, veux pas, avec ça, on avait le nécessaire pour entrer au classique ou au scientifique. À la vieille école, on faisait de l’arithmétique, branche primaire des maths, pour apprendre à diviser, multiplier à la mitaine. La table des multiplications au dos du cahier-Canada : cela vous rappelle quelque chose? Le p’tit catchisme, la bienséance, la géographie, le dessin du vendredi, les sciences naturelles, l’histoire venaient compléter un curriculum substantiel nécessitant davantage que 245 jours de vraies classes par année.

L’entrée en vigueur d’une demi-année d’anglais intensif va réduire à cinq ans et demi le temps alloué au curriculum actuel du primaire. Seuls les plus doués réussiront à faire des maths, des sciences, de l’histoire, de la géo, en anglais. Qui pense réussir l’exploit de consolider le français de nos jeunes au moyen de l’anglais?

Aujourd’hui, on veut compenser les lacunes par la fuite en avant. Faire faire aux petits de CPE et de maternelle des apprentissages par nature impartis aux plus grands, coupant d’autant dans le ludisme qui leur est essentiel. Identique à extirper un fœtus de son incubateur naturel avant le terme.

Une piste envisageable : faire davantage de place à l’essentiel en obligeant l’élève à combler ses besoins particuliers hors de l’école? Au moyen de la toile, l’immersion, les aires réservées aux expressions artistique et sportive?

Une réforme scolaire progressiste est impensable si les spécialistes et penseurs en éducation travaillent sous la gouverne de politiques éphémères qui en ignorent les enjeux fondamentaux. En éducation comme dans d’autres domaines, il faut faire confiance à celles et ceux qui peuvent distinguer les besoins fondamentaux des contingences utilitaires.

La promiscuité du fonctionnaire et du politique conduit trop souvent à des décisions nuisibles à la préparation d’un citoyen à part entière. Si l’indépendance est nécessaire au magistrat pour juger consciencieusement, il en va tout autant des réformateurs en éducation

L’avenir de nos jeunes n’a pas à souffrir d’aberrations issues d’intérêts trop souvent divergents.

Élisabeth Proulx, Lac-Saint-Jean-Est.

Le sac brun: encore utile.

À voir la façon dont les membres de la Conférence régionale des Élus ont agi quand est venu le temps de se prononcer dans le dossier « Produits Forestiers Résolu-Usine Kénogami-Centrale Jim-Gray », je ne suis pas du tout surpris de les voir aller en marge du conflit STAA-Rio Tinto.

Impossible de se parler « live » sur une résolution demandant à Charest de mettre ses culottes en intervenant dans le conflit. Ladite réunion n’a pas eu lieu pour ce faire ; faute de quorum. Selon le Quotidien de Saguenay, il avait pourtant urgence à la CRÉ de parler d’une même voix à Charest qui sera ici jeudi prochain. On les paie, quand même, ces politiciens pour accomplir leur tâche de nous représenter.

Quel sérieux de la part d’individus supposément élus pour leur sens des responsabilités! Je pense même, vu l’item conflit STAA-Rio Tinto annoncé à l’ordre du jour, que suffisamment de représentants l’ont fait exprès pour ne pas se présenter à la réunion. Craignaient-ils de trop se mouiller? Ou de sortir du débat plus déchirés que jamais? Quoi d’autre que nous ignorons?

On apprend, par ailleurs, dans la nouvelle, que Ville Saguenay invitée à se prononcer sur le conflit n’a toujours pas statué. Qu’attend-elle pour le faire? Que le conflit se règle? On sait que Ville Saguenay envoie au moins deux représentants à la CRÉ. Veut-on prévenir la bêtise d’un vote contradictoire? Chez cette dernière, ce ne serait pas la première.

Démocratie obligeant, les membres de la CRÉ vont quand même voter sur la résolution. Selon les dires du journal, ils vont le faire par voie de messagerie électronique. Comme ça, il n’y aura ni débat donc, pas trace de qui aura dit quoi. C’est ce que l’on appelle voter avec un sac brun sur la tête. Honteux !

CRÉ gang de poltrons vas!

Marcel Lapointe,Jonquière.

dimanche 19 février 2012

Incohérence.

Un des arguments des conservateurs pour abolir le questionnaire long du recensement de Statistiques Canada était que le gouvernement n’avait pas à s’immiscer dans les chambres à coucher des Canadiens.
Pourtant, le gouvernement Harper ne voit aucune gêne à se voter une loi créant une cyberpolice qui pourra, sans mandat aucun, venir fouiner dans nos vies privées par le biais de l’internet.
Si le ridicule comme le culte de la royauté ne tue pas, l’incohérence est un péché mignon comparé à tous les autres défauts qui caractérise Harper et ses larbins.

Marcel Lapointe,Jonquière.

samedi 18 février 2012

Le mariage de raison Résolu-Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Mon père m’admonestait quand, ado, je me servais de trop d’épais de la sublime soupe aux légumes de ma mère. Hei! Laisses-en pour les autres. Pour Produit Forestiers Résolu, c’est pareil.

Je n’ai pas une grosse influence dans le débat qui a cours en rapport avec l’utilisation de la ressource ligneuse ici au Saguenay-Lac-Jean. Cependant, si Richard Garneau, le PDG de PFR, pense mettre un terme au débat selon ses propres règles, il se trompe. Ce n’est pas vrai qu’on va se laisser montrer le pas par un petit gars de chez nous, porte-parole de la société américaine, Fairfaxe. Qu’avait-t-il de concret à venir nous annoncer la semaine dernière? Rien. Mis à part du réchauffé : mes banquiers vont me prêter si j’ai des garanties?

Les spécialistes en foresterie du ministère disent à monsieur Garneau que les approvisionnements sont suffisants pour opérer sans crainte. Si cela ne suffit pas à le rassurer. Garneau se présentera aux bailleurs de fonds avec, lui-même, la conviction que les approvisionnements sont insuffisants. Résultat : impossible de convaincre ces derniers de lui prêter l’argent nécessaire à une relance des activités. C’est l’impasse.

Qui de mieux placés pour déterminer les besoins en approvisionnement, sinon les spécialistes de la foresterie du ministère? Ces derniers, qui, en même temps que le souci du bien commun, ont, par ailleurs, la préoccupation de répartir équitablement la ressource disponible. Les banquiers, eux, sont qualifiés pour recueillir nos dépôts et les faire fructifier, prêter de l’argent, vendre des produits financiers dérivés de toutes sortes. Chacun son métier.

Par ailleurs, Garneau en venant faire son tour chez nous, n’a pas rencontré tout le monde. Les journalistes deux fois plutôt qu’une, les gens d’affaires, la Chambre de commerce de Saguenay, les élus du Lac-Saint-Jean. Cependant, il y a les travailleurs, avec lesquels il aurait pu aller faire un bout de jasette. Pour s’enquérir, entre autres, de leur santé mentale. Non, fallait surtout pas briser la belle harmonie factice qui régnait sur la région au cours de la visite du PDG de PFR.

Études à l’appui, les travailleurs de l’usine Kénogami sont convaincus que la machine # 6 est rentable pour fabriquer un type de papier nouveau. Si Garneau n’y croit pas, moi je les crois : je serais même intéressé à devenir membre d’une éventuelle coopérative ou petit actionnaire dans une entreprise d’économie sociale. Des bailleurs de fonds comme le mouvement coopératif Desjardins, les deux fonds de travailleurs, FTQ et CSN, Investissement Québec, la Caisse de dépôt, le fédéral qui a tant donné à l’industrie automobile.

Une proposition en bonne et due forme à PFR : d’une part, tu nous laisses une partie de l’usine pour produire en coopérative, d’autre part, tu recouvres tes droits hydrauliques sur la centrale Jim-Gray. La cohabitation entre le capitalisme et le socialisme dans une même usine. Pas beau cela ?

Les utopies d’aujourd’hui peuvent devenir les réalités de demain. Pour peu que tout le monde, on pousse dans le même sens. Pourquoi toujours attendre quelque chose comme un déluge pour mettre ses différends de côté et travailler ensemble ?

Marcel Lapointe, Jonquière.

vendredi 17 février 2012

M'a vous l'expliquer!

Pour affronter la gadoue des prochaines semaines, j’ai les pieds bien au sec dans mes nouvelles bottes payées 30 % moins cher chez « Pied au chaud » comparativement à son concurrent « Prends ton pied ». Je suis un consommateur averti non abruti. Je profite des bonnes affaires. Du moins, c’est ce que je croyais jusqu’au jour où j’ai demandé à monsieur le maire de m’éclairer sur les taxes que je paie à Saguenay.

Jean Tremblay nous dit sans cesse qu’avec son compte de taxes municipales, sans égal ailleurs au Québec, Saguenay fait l’objet d’une attraction particulière. De quoi revitaliser notre tourisme d’hiver qui peine à garder la tête hors de l’eau. Le zoo sauvage, à côté de cela? De la p’tite bière, mon pot! La statue de la Sainte-Vierges pleurant du sang à Sainte-Marthe-sur-le-Lac : du menu fretin! Le laïus du maire se décline comme suit : ‘’Ça fait tellement l’objet de curiosité que le maire de Gatineau nous envoie une délégation en février. En janvier dernier, Sherbrooke sont venus. Tout le monde vient voir de qui se passe ici, parce qu’au début, on disait : Ça se peut pas ! Alors, tout le monde vient voir ce qui se passe’’.

Ma question au maire lors du dernier conseil de ville fut la suivante : j’ai reçu mon compte de taxes 2012. Vous me dites de me compter chanceux car, si je me compare à un citoyen comparable à moi, dans une ville équivalente au Québec, mon compte de taxe est de 600 $ moins cher. Autrement dit, si je vérifie auprès de mon beau-frère vivant à Sherbrooke sur une propriété équivalente à la mienne, il me dira qu’il a un compte de 600 $ plus cher que le mien. Est-ce vrai?

Réponse du maire : pas nécessairement à Sherbrooke. M’a vous l’expliquer. La vllle donne des services aux citoyens (police, arénas, pompiers, loisirs, etc.) Toutes les villes font la même chose et ça coûte à peu près la même chose partout. Autrement dit, un policier à Trois-Rivières, à Sherbrooke ou aillleurs, il y a des polices partout. Le prix d’un tas d’asphalte. C’est pareil partout. Donc, on donne tous un service à peu près comparable. Pour donner ces services, on demande au citoyen un montant d’argent : les taxes. Saguenay vous demande 600 piastres de moins que les autres villes (il insiste ou corrige pour dire, la moyenne des autres villes). Il y en a que ça peut être 300 d’autres 900. Saguenay demande 600 piastres de moins, pis elle donne les mêmes services. Parce que la maison, qu’a coûte 1 million ou 3 millions, la police, ça coûte pas plus cher quand a y va. Même prix. L’ensemble des services de toutes les villes, c’est semblable, sauf qu’à Saguenay, ça coûte moins cher. C’est pas moi qui le dis, c’est le ministère. C’est écrit dan’Presse !

Et de pousuivre : pourquoi on en arrive à ça? On est-tu si bons que ça? M’a vous l’expliquer. C’est parce que Saguenay a adopté des techniques différentes. On appelle cela la gestion par activité. Chaque activité, à Saguenay, est mesurée et on sait ce qu’elle coûte. Si par exemple, on a une fuite d’eau, un samedi après-midi, on sait ce qu’elle coûte. Ailleurs, on le sait pas. Pis avec l’ancienne comptabilité, on le savait pas. On sait combien les hommes des travaux publics coûtent au total, on sait combien la police coûte. Mais la fuite d’eau, on le sait pas.

La gestion par activité ça là, c’est pas moi qui a inventé ça, Ça s’applique dans l’industrie. La compagnie Ford, quand elle pose un parechoc, quand a dit, ce parechoc nous coûte quoi? C’est pas juste le coût du parechoc, c’est le coût du transport, la peinture, la main-d’œuvre. Ils en arrivent à dire : « si je pose ce type de parechoc là sur mon auto, il me coûte 300$. Le parechoc lui-même en coûte juste 125 mais, le peinturer, le poser, tout çà, ça fait 300 $.
C’est cette méthode-là.

Alors, Saguenay a deux comptabilités parallèles, la comptabilité du ministère qu’il faut leur fournir, parce qu’eux, y ont des exigences particulières qu’il faut leur fournir et notre gestion par activité qui est gérée par monsieur Provencher, ci-devant, qui fait un travail extraordinaire avec le Conseil du trésor. Et c’est pour ça qu’on en arrive avec des performances comme ça et les conseillers suivent ça de près. Les conseillers savent très bien comment ça marche. Tout le monde est heureux de voir qu’à Saguenay, c’est là que ça coûte le moins cher de taxes. Alors, c’est ça l’idée.

Compte d’impôt foncier, compte de taxes, fardeau fiscal du citoyen, compte de taxes moyen, impôt foncier moyen. J’arrive à définir chacun de ces concepts, mais quand je lis ou que j’écoute des personnes utiliser lesdits concepts pour me faire comprendre comment j’en arrive à économiser sur mon compte de taxe comparativement à ailleurs au Québec, eh bien là monsieur, j’en reste ébahi.

À une question clairement posée à mon maire, j’estime avoir obtenu une réponse sibylline. Boileau n’a-t-il pas dit ? ‘’Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément’’.

Marcel Lapointe,Jonquière.

mercredi 15 février 2012

Le mirage du capitalisme renouvelé.

C’est le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, qui l’a affirmé, dernièrement dans le Quotidien de Saguenay : « Le plancher d’emplois est inexistant dans le secteur manufacturier au Québec ». Voilà au moins une chose sur laquelle tout le monde va s’entendre : ce n’est pas dû à la présence du plancher d’emplois dans l’entreprise privée qu’il existe une hécatombe aux plans industriel et socio-économique au Québec.

Les mises à pied massives que nous subissons depuis 2008, entrainent des retombées néfastes non seulement sur notre richesse collective en matière d’argent, mais aussi sur notre indice de bonheur collectif. Quels sont les impacts sociaux qu’entrainent les fermetures, les délocalisations, la pression des concessions demandées aux travailleurs, avec souvent, en fin de compte, la fermeture quand même? Violence familiale, divorces, suicides, abandon des études, émigration régionale. Et combien d’autres problèmes qui enferment la société dans un déprimant cercle vicieux? Sommes-nous en train de payer un tribut démesuré pour sauvegarder le niveau de vie d’actionnaires et de patrons en mal de boni, pendant que de plus en plus de monde peine à manger à sa faim et à se loger convenablement?

Le président du CPQ définit à sa façon le vocable, plancher d’emploi. Un concept qui réfère à un niveau d’emplois en deçà duquel le syndicat se refuse d’aller, quels que soient les enjeux et défis économiques qui nous confrontent. Pour lui, les conventions collectives, contrats signés pourtant de bonne foi par les deux parties, sont des carcans rigides, nuisibles à la modernisation (décidée par qui ?) de l’économie.

Beaucoup de contrats de travail comportent des clauses permettant l’ouverture à la discussion entre gens parlables et dotés d’un minimum de jugement. Monsieur Dorval, qui déclare solennellement ne pas vouloir s’immiscer dans le conflit, y est, selon moi, entré de plain-pied en signant cette lettre. Par exemple, les élus, qui, jusqu’à ce jour, se sont déclarés neutres ne sont jamais allés aussi loin.

Il se refuse à écouter ceux qui avancent l’idée d’un espace de discussion possible entre un plancher d’emplois mur à mur et son absence complète dont le corollaire est la sous-traitance. Dans son texte d’ailleurs, pas un traître mot sur cette sous-traitance; trop souvent le lot de PME sans syndicat, notre tiers-monde à nous au Québec. STAA ne parle jamais de sous-traitance sans parler de plancher d’emploi et vice-versa.

Monsieur Dorval, dans un élan surréaliste, nous présente la façon dont il voit les choses pour assurer une sécurité d’emploi aux travailleurs. La cause est noble, dit-il, c’est le moyen, le plancher d’emplois pour y arriver, qui cloche. La véritable sécurité d’emploi doit, selon lui, passer par les coudées franches accordées aux entreprises pour faire des affaires. À bas les conventions collectives rigides. Et pourquoi pas aussi les lois du travail, le salaire minimum ? Ce dont parle monsieur Dorval dans sa lettre, on est une bonne gang à penser qu’il s’agit, plutôt, d’insécurité d’emploi.

Comment peut-il en être autrement quand, d’une crise capitaliste à l’autre, nous perdons au Québec des sièges sociaux à profusion? 25 % au cours des dernières années, selon son ami PKP. Que nombre de grosses entreprises, desquelles, soit dit en passant, dépend une foule de PME québécoises, ferment ou délocalisent laissant derrière elles : disparition des plans de retraites, recours à l’assurance chômage puis au bien-être social, dégénérence du tissu social, recours aux petits boulots de PME mal payés, apauvrissement des retombées économiques, pertes fiscales pour les municipalités.

Ce ne sont que quelques conséquences des décisions prises en très haut lieu, auquel d’ailleurs monsieur Dorval, à titre de président de CPQ, n’aura jamais accès. Les petits joueurs, c’est pour les ligues inférieures. Ce à quoi il nous convie : se parler pour s’entendre, entre nous, petits joueurs, sur la pitance que nous pourrons nous répartir à l’avenir.

S’en tenir à faire des affaires autour de la fabrication des lingots, des boulettes et des billots dans le cadre du Plan Nord, n’est-ce pas se contenter, encore et toujours, de jouer dans une ligue inférieure ?

Marcel Lapointe, Jonquière.

lundi 13 février 2012

Leçon de démocratie 101.

Leçon de démocratie 101.

La démocratie représentative est l’apanage des gouvernements occidentaux, paliers fédéral, provincial, municipal confondus. Elle nous permet, aux 4 ans, de choisir celles et ceux qui vont assurer la gouvernance de l’État ou de la Ville. On leur fera confiance pour prendre les meilleures décisions en notre nom.

Comme toute chose, la démocratie représentative souffre d’imperfections et n’est pas à l’abri de biais. Par exemple, l’exercice du pouvoir par des leaders politiques irréfléchis et autocrates. Ces personnages bouillants et impulsifs à l’égo démesuré qui contribuent à restreindre l’espace réservé au débat démocratique.

Cas d’espèce A : un leader politique voit la possibilité d’obtenir une subvention ministérielle de 2 millions pour fluorer l’eau potable de sa ville. Sans consulter les principaux intéressés, les contribuables qui vont la boire, il décide que la fluoration de l’eau est une bonne chose pour eux et saute à pieds joints sur l’offre de Québec pour procéder.

Cas d’espèce B : le chef décide qu’un magnifique terrain public situé en bordure d’un lac accessible gratuitement à la population sera vendu en pièces détachées pour que quelques biens-nantis s’y construisent. Cela, sans prendre la peine, encore une fois, de consulter le peuple.

Dans les deux cas, le peuple s’est rebifé et le dirigeant politique fut contraint de faire volte-face, salto arrière, et quoi encore? En tout cas, moins coûteux pour les contribuables que des actions en justice pour mettre un frein aux décisions irréfléchies.

Le journal Le Quotidien de Saguenay, par le biais d’un éditorial récent, présente le maire de Saguenay comme étant un vrai démocrate. Il serait capable de souplesse si nécessaire, ouvert à reconnaître ses erreurs, parce qu’il est revenu sur certaines décisions prises dans la controverse. On pense, ici, à la fluoration de l’eau potable, sa volonté d’exterminer la base plein-air de Laterrière, le nom des Marquis de Saguenay qui l’agace, l’encadrement rigide de la période de questions lors des séances du conseil municipal; sujet, par ailleurs, qui n’est pas clos. Devons-nous nous attendre bientôt à un nouvel élan de générosité démocratique du maire? En l’occurrence, cesser de s’ériger en mur entre les conseillers et les citoyens qui désirent s’adresser à eux lors des réunions du Conseil.

Ce qui étonne également : pourquoi le Quotidien, par la voix du même éditorial encenseur du premier magistrat de Saguenay, a-t-il omis de parler de son dernier virage à 180 degrés ? C’est encore tout frais dans nos mémoires. Celui de l’affaire concernant l’accès aux écocentres de la ville par des étrangers. Un oubli? Soyons beaux joueurs, soyons positifs comme le journal le réclame des contestataires organisés et donnons-lui le bénéfice du doute.

Mais, difficile d’oublier que la cote de popularité du maire est durement écorchée, comme un récent sondage l’a démontré. Il se pourrait, par ailleurs, que les non-élus qui l’entourent et le conseillent y soient pour quelque chose dans le changement de ton et d’attitude du maire. Fin de mandat oblige. La seule garantie de sécurité d’emploi pour les « apparatchiks » de l’appareil au pouvoir est de le conserver.

La démocratie représentative peut faire corps avec la démocratie participative, dans la mesure où les élus reconnaissent le bien-fondé de consulter la population avant de prendre des décisions sensibles. Autrement, une instance, comme le conseil municipal, doit prendre ses responsabilités, sans, par ailleurs, se ridiculiser comme cela est arrivé avec le dossier des écocentres.

À la séance du conseil du 5 mars prochain, entouré de ses conseillers silencieux (en l’occurrence, pourquoi chacun a-t-il son micro?), monsieur le maire va encore faire de vertu au plan démocratique en faisant changer son règlement pris, de façon irréfléchie, au cours du conseil du 6 février dernier.

Marcel Lapointe, secrétaire, Équipe du renouveau démocratique.

L'espoir est permis..

L’espoir est permis!

À la question de Régean Simard, posée dans l’opinion du lecteur dans le Quotidien du 13 février : ‘’Existe-t-il un déficit démocratique au Québec ‘’? Ma réponse : au Québec, je ne peux me prononcer (à certains endroits, il existe une opposition) mais à Saguenay, oui! Il est grand temps que l’on s’affaire à le combler.

Parmi les qualités que possède Jean Tremblay, celle de rassembleur est inexistante. Son vécu à la barre de Saguenay le démontre bien; il a plus souvent semé la controverse que l’inverse. La volonté de Jean Tremblay d’imposer ses convictions religieuses dans l’espace public, le controversé terrain d’un de ses protégés, imposer le fluor dans notre eau potable : beurk! notre terrain de la base plein air à Laterrière qu’il a voulu vendre à des « tisamis », sa solidarité plus que questionnable envers les étrangers qui désirent utiliser nos écocentres pour faire leur part envers l’environnement. Ces faits ne sont que quelques exemples indiquant que le maire a largement contribué au déficit démocratique qui prévaut à Saguenay.

Malgré que le journal le Quotidien, dans un petit encart, informe les lecteurs qu’ils sont nombreux à demander leur droit de parole sous la rubrique, Opinion du lecteur, Régean Simard, ancien maire de La Baie, a eu droit, en l’espace de quelques jours, à deux articles pour faire passer ses opinions. Dans son dernier commentaire, toujours dans le Quotidien, Bertrand Tremblay, parle de monsieur Simard, comme d’un maire rassembleur.

Je ne peux m’empêcher d’y voir là, en espérant ne pas me tromper, de l’intérêt de la part de Régean Simard à vouloir croiser le fer contre « l’imperator » qui trône présentement à l’Hôtel de Ville de Saguenay. Et, pourquoi pas contre quiconque d’autre voudrait bien s’essayer? Plus il y aura de candidats, plus, à mon avis, les chances seront bonnes pour que les débats de fond, desquels, cette fois, Jean Tremblay ne pourra se soustraire, aient lieu.

Il est grand temps que ça change à Saguenay. Un des enjeux de la prochaine élection en 2013 devrait être, à mon avis, celui de la laïcité entourant les réunions du Conseil municipal. Une aura empreinte de religiosité enveloppe, en ce moment, les séances du Conseil. Suis pas surpesticieux, mais Je n’aime pas cela! Je trouve ça laid. Ça m’agace! Pour reprendre les mots mêmes de Jean Tremblay au sujet d’une autre histoire. Le crucifix, les statuts pieuses et la prière dans notre espace public constituent des anachronismes, des symboles contre-modernistes qu’il faut, selon moi, faire disparaître. Bien davantage qu’une belle église à Kénogami qui pourrait recevoir une bibliothèque à un prix d’aubaine.

Voilà une autre question sensible qui devrait être à l’ordre du jour du débat au cours de la prochaine campagne électorale à Saguenay : la façon de l’administration de Saguenay de prendre soin de son patrimoine religieux, entre autres. La façon responsable de dépenser notre argent. Une bibliothèque dans une ancienne église donnée gracieusement, subventionnée par le ministère de la Culture? Ou une bâtisse neuve d’au moins 10 millions empruntés au nom des contribuables pour atteindre le même but?

Beaucoup de Saguenéens comme moi, veulent du changement, désirent que les choses se passent autrement, veulent que le déficit démocratique soit comblé à Saguenay, Eh bien, il est primordial, d’abord, de faire une croix (sans jeux de mots) sur les symboles religieux à l’Hôtel de Ville. Je souhaite que la priorité du nouveau maire de Saguenay, si Jean Tremblay est remplacé, sera de faire un grand ménage à l’aide d’une vadrouille de marque « laïc » avant de procéder à la gestion démocratique de la ville.

David Falardeau, Chicoutimi.

dimanche 12 février 2012

Gardons la tête froide.

Gardons la tête froide.

Un ami juif m’a, un jour, dit : ‘’ L’holocauste ne donne pas tous les droits à Israël ’’. Également, le fait que Chicoutimi ait toujours fait ombrage à Bagotville, Port-Alfred ou Grande-Baie, la fermeture du moulin à papier de Port Alfred ne justifient pas cette madame Tremblay de La Baie d’accuser à tort et à travers les Chicoutimiens de vouloir tout avoir, de tirer la couverte de leur bord. Si c’est pour ces raisons que la madame a voté Saguenay plutôt que Chicoutimi en 2002, ce fut une décision teintée de puérilisme et de mesquinerie.

La motivation de l’ancien maire de La Baie, Régean Simard, est, certes, aussi crédible que celle des partisans du nom Chicoutimi. Mais la motivation de madame me désole et me laisse songeur. Je respecte Monsieur Simard parce qu’il est l’un des rares, à avoir présenté des raisons intelligibles, rationnelles et objectives de voter pour le nom de Saguenay.

En fin de compte, ce lecteur « néosaguenéen » qui s’est exprimé l’autre jour dans le Quotidien n’a pas tout à fait tort d’avancer que seuls les Saguenéens originaires de l’extérieur auraient dû voter sur le choix du nom en 2002.

Marcel Audet, Chicoutimi.

vendredi 10 février 2012

Chez Rio Tinto, rien n'est laissé au hasard.

Pourquoi le grand patron de Rio Tinto, Tony Albanese, sent-il le besoin de dire à la face du monde qu’il renonce à sa prime de rendement pour 2011? Le public n’a pas besoin de savoir cela. Sauf si…

Albanese renonce à sa prime pour le moment. Cependant, il sait pertinemment que ces millions demeurent dans les coffres de sa compagnie. Elle va mettre l’argent à la banque pour le faire fructifier, avant de le remettre plus tard à Tony. Et cette fois, sans que personne n’en sache rien. Ces patrons milliardaires, calculateurs, cupides, pompeux et indécents nous prennent pour des crétins.

Comment ne pas voir dans cette annonce, un coup de marketing visant à sauvegarder l’image de Rio Tinto dans le conflit qui sévit présentement à Alma et qui fait le tour du monde. C’eut été une excellente nouvelle pour les travailleurs en look out et leurs familles, si Albanese leur avait remis sa prime. Un cadeau ? Pas du tout! Simplement, un juste retour des choses pour le fric que Rio Tinto met dans ses poches avec les mégawatts non utilisés qu’elle vend à d’autres depuis le début du look out.

Et tant qu’à me défouler. Un autre qui devrait remettre une partie de ses revenus à son entreprise, faute de rendement, c’est Scott Gomez. Le but gagnant contre hier contre les misérables Islanders. Un but sept passes depuis le début de la campagne. Pendant que David Desharnais, lui, avec son salaire 10 fois moindre, fait 100 fois mieux que Gomez. Dans une entreprise comme Rio Tinto, ça ferait longtemps qu’on aurait montré la porte à Gomez et que l’on aurait promu Desharnais.

Marcel Lapointe,Jonquière.

jeudi 9 février 2012

Vraiment cheap!

Faudrait changer son sobriquet « làlà Tremblay » pour « girouette Tremblay ». Le maire a, plusieurs fois, fait preuve d’irréflexion, de contradiction, de vire-capot dans ses propos, concernant des intentions ou des décisions prises. Comment, alors qu’entouré d’autant de conseillers, qui nous coûtent une fortune, trouve-t-il le moyen de commettre autant d’incongruités? De se comporter de manière vraiment « cheap » vraiment, comme il l’avoue lui-même dans la dernière livraison du Quotidien de Saguenay?

Le tout dernier virage à 180 degrés en fut tout un. Il concerne l’accès des résidents de l’extérieur aux écocentres de Saguenay. Lundi, le 6 février, à la séance mensuelle du conseil municipal, il fait adopter une résolution visant à charger un montant à ceux de l’extérieur qui utilisent nos écocentres. Résolution prise à l’unanimité sans débat par les larbins du maire. Ah! La belle unanimité!

À quoi peut bien servir la prière du maire, en début de séance, au cours de laquelle il demande au Bon Dieu de l’aider à prendre les bonnes décisions, si trois jours plus tard, dans le journal, il se voit contraint de faire son acte de contrition pour n’avoir pas su réfléchir à temps? Au fait, réfléchissent-ils vraiment, ces élus, qui prennent des décisions en réunions restreintes pour les garrocher ensuite bien ficelées, sur la table du conseil, sans possibilité pour les citoyens présents dans la salle, de se prononcer sur leur bien-fondé? Croient-ils en l’infaillibilité du « papet » au point que leurs décisions soient devenues, par l’opération du Saint- Esprit, paroles d’évangile?

Si vous visitez l’échoppe du premier citoyen de Saguenay, vous y trouvez de quoi satisfaire celles et ceux qui carburent à l’ironie; pire, au cynisme envers la chose politique. Un étalage d’imprévisibilité, d’improvisation, d’embrouillement, de demi-vérités. De sorte qu’il devient difficile de le suivre au cours de ses intentions décisions ou projets; il brouille tellement bien les pistes!

Des exemples : ses reculs sur le fluor dans l’eau et la base plein-air de Laterrière; les deux fois où il a désavoué des conseillers concernant le changement de nom du camping Jonquière et la construction d’un pont pour les cyclistes à Shipshaw; son salto arrière sur les règles à la période de questions des séances du Conseil de ville ; la fois où, dans une même intervention, il s’est prononcé contre une enquête publique sur la construction, tout en vantant les mérites et les aspects positifs de l’enquête sur le crime organisé des années 70 : la CECO.

Bienheureux soyez-vous, monsieur le maire car, le propre à faire rire ne tue pas.

David Falardeau, Chicoutimi.

mercredi 8 février 2012

Le maire et le déficit démocratique.

J’en suis encore abasourdie ! Le maire a dû reçevoir quelques lumières célestes… pour avoir, maintenant, le ferme propos de réduire le déficit démocratique de la ville. Déficit dont il est le principal responsable,

Précisons. Lors de la séance du Conseil municipal tenue à Jonquière en janvier dernier, le maire avait bien averti les citoyens qu’il allait imposer la rigidité du règlement et le bâillon à tout citoyen qui enfreindrait les règles édictées par la ville en ce qui a trait à la période de questions. Son leitmotiv : « Tu t’en tiens à poser une question, je te réponds, tu vas t’asseoir et ne reviens plus au micro ensuite ».

Mais, quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’à la dernière séance du Conseil, celle du 6 février à Chicoutimi, de voir notre premier magistrat y aller d’un virage à 180 degrés? Faisant preuve d’une souplesse qu’on ne lui connaissait guère, il informe qu’un préambule aux questions sera accepté, que l’on pourra requestionner sur un même sujet si nécessaire et même revenir au micro poser des questions sur d’autres sujets. Je suis venue près d’applaudir à cette ouverture démocratique. Les opposants pourront respirer plus librement.

Par contre, malgré ce pas dans la bonne direction, le maire, président d’assemblée et seul répondant, refuse toujours de laisser les contribuables s’adresser aux conseils municipaux. Il a érigé un mur entre les citoyens présents et les conseillers. De toute façon, comme il possède toutes les réponses, inutile d’adresser des questions aux échevins. Monsieur le maire, on peut en savoir beaucoup sur peu, peu sur beaucoup, mais impossible de savoir tout sur tout. Dans lequel cas, ce n’est que poudre aux yeux. Alors, prochaine étape dans la réduction de notre déficit démocratique : que le citoyen d’abord ait le droit de questionner son conseiller municipal en toute liberté.

Savez-vous, chers lecteurs, qu’il y a 20 micros par salle où se réunit le Conseil municipal ; un, planté devant chaque conseillère et conseiller, impatient de servir. Comme il y a trois salles de réunion : une à La Baie, une à Chicoutimi et une Jonquière, cela fait un total de 60 micros dont 57 sont carrément inutilisés. Et ils n’ont pas l’air « sheap » ! Si le maire refuse d’ajouter davantage d’eau dans son vin, tout ce qui lui reste à faire : une vente aux enchères sur internet. Avec l’argent recueilli, L’achat d’autres drones de surveillance, des radars et des indicateurs de vitesse pour les automobilistes.

Revenons aux choses sérieuses. Cette belle ouverture de la part du maire n’est pas sincère selon moi. Cela fait seulement partie de sa stratégie d’image en vue de la prochaine campagne électorale. Lors d’un récent sondage, sa cote de popularité a dégringolé de 12 points de pourcentage. Il devra faire bien davantage pour me démontrer qu’une ville peut bien se gérer tout en respectant la démocratie.

Odette Chicoine, citoyenne de Chicoutimi.

mardi 7 février 2012

Les PME: la solution?

La bible nous raconte qu’on lui présenta cinq poissons et autant de pains. À leur simple touché, le miracle survint, devant une foule incrédule, ébahie. Cette dernière put, alors, écouter sa parole tout en se sustentant jusqu’à satiété.

L’éditorialiste du Quotidien de Saguenay, Bertrand Tremblay, nous propose sa solution pour remplacer les emplois disparus suite aux fermetures et délocalisations totales ou partielles des grandes compagnies. La multiplication des PME. C’est, en bonne partie, à cause de la disparition de la grande entreprise que la PME est en état de choc, ici comme ailleurs. La grande entreprise est à la PME ce que le rorqual commun est à l’éperlan, au goéland. La vivacité de nos PME a toujours dépendu de la présence en bonne santé des grandes compagnies. Ce qui est de moins en moins le cas. Produits Forestiers Résolu en est un exemple patent.

La création de PME découlant de l’activité économique des grandes entreprises a, sans contredit, un impact majeur sur notre développement économique; mais dans la mesure où la volonté de ladite entreprise fait partie de l’équation. C’est grâce à Alcan, non à Rio-Tinto, que fut mise sur pied, la Vallée de l’aluminium dans la région; cela a généré de la PME. Rio-Tinto, une compagnie vouée avant tout à l’exploitation minière ailleurs dans le monde, n’aide pas notre région à développer la PME. À tout le moins, l’Australienne est loin de contribuer à en faire un puissant moteur économique capable de créer, à nouveau, la richesse du temps où Alcan donnait directement de l’ouvrage à 12 milles Saguenéens et Jeannois ; ce qui a entrainé un déferlement, sans précédent, de retombées économiques sur la région.

Ça crève les yeux, dans le conflit qui l’oppose à ses employés d’Alma : Rio-Tinto veut bien protéger la PME mais, en sabrant les conditions de travail dans sa propre usine et dans la mesure où les patrons empruntent les conditions de travail qui prévalent dans le tiers-monde. Ce que dénonce, avec raison, l’éditorialiste.

Je conçois, à l’instar de monsieur Tremblay, que nos PME méritent le soutien populaire. Mais, il y a de moins en moins de grosses compagnies pour les faire surgir et se développer, mises à part les PME générées par la Vallée de l’aluminium. Comment en arriver à ce que la PME devienne, un jour, le creuset générateur de richesse dont la région a besoin? Dans les dix dernières années, on ne compte plus le nombre de multinationales qui ont fermé pour des raisons de faillites ou de délocalisations totale ou partielle. Et ce n’est pas fini! À nous les lingots, les boulettes et les billots.

Non! répondent certains, il faut innover avec! Je veux bien les croire et je les appuie. Mais, en attendant, monsieur Tremblay et tous ceux qui sont de son avis sont bien mal venus d’écorcher, au passage, les travailleuses et travailleurs du secteur public. Monsieur dénonce la gestion « gélatineuse » des emplois de l’État québécois, annonciatrice, prétend-il, d’une catastrophe comme en Grèce. Une chance, en ces temps difficiles, que l’on peut compter sur ces emplois. C’est, en grosse partie, grâce à eux si notre économie vacillante se maintient la tête hors de l’eau dans l’attente d’une reprise qui n’en finit plus de se laisser désirer.

Marcel Lapointe,Jonquière.

samedi 4 février 2012

Les nominations atypiques d'Harper.

Combien en a-t-il faites depuis son accession au pouvoir? Comme celle de Pierre Marc Boisvenu, chez qui l’émotif aura toujours le dessus sur le rationnel. Une personne, dans son état, ne sera jamais capable d’assumer un poste de responsabilité en politique. Son impartialité en matière de justice est gommée par son désir de vengeance.

En marge du très médiatisé scandale pédophile à Outreau, en France, il y a quelques années, Alain Mariceau, auteur du livre, « Chronique de mon erreur judiciaire », a été condamné injustement, par un juge d’instruction « en bois brut » plus préoccupé par l’avancement rapide de sa carrière que par l’honnêteté.

Monsieur Mariceau a beaucoup perdu : famille, amis, travail, argent, réputation, estime de soi, etc. En prison, il a fait quelques tentatives de suicide qui se sont avérées, infructueuses, Dieu merci! Parce que suite à la révision de son dossier, il fut libéré. Erreur judiciaire. Cela ne l’a pas empêché de se retrouver dans un état total de délabrement; autant au plan psychologique qu’au plan matériel.

Monsieur Mariceau est l’une de ces dizaines de milliers d’erreurs judiciaires qui, pour la très grande majorité, n’auront jamais sa chance et continueront de croupir injustement en prison. Ne faudrait-il pas, pour leur rendre service, leur fournir la corde pour se pendre? Et si on en avait fourni une à monsieur Mariceau? Celles et ceux qui pensent comme monsieur Boisvenu, ils sont légions, vont se garder une petite gêne, en arguant, qu’il est, bien sûr, question ici de choisir « judicieusement!? » à qui fournir la corde. À une personne accusée faussement de pédophilie peut-être? Un gouvernement national-socialiste élu en Allemagne dans les années 30 élabora un plan progressif participant de sa quête pour la race arienne. Des Juifs, puis tous les Juifs, alors les bolchéviques et les Roms, enfin les handicapés et les vieillards. Le tout, suivi d’une pause.

Je suis sidérée de voir que le sénateur Boisvenu est encore en poste. L’élémentaire convenance, la décence même, auraient dû le conduire à démissionner après qu’Harper ne lui ait pas montré la porte. Avec ses déclarations mal avisées et intempestives, ce politicien, non élu par surcroit, n’est pas digne de parler au nom des Québécois en matière de justice. La conception qu’il en a est bien trop expéditive, rétrograde, étriquée.
Blandine Lapointe-Brassard,Chicoutimi.

vendredi 3 février 2012

Saguenay...Ce n'est pas mon choix!

Dans une opinion livrée, récemment au Quotidien par Réjean Simard, ancien maire de La Baie, la base de raisonnement qui l’a décidé à voter Saguenay plutôt que Chicoutimi en 2002 compte deux arguments : l’un démographique, l’autre historique.

Son argument démographique : la fusion se voulant une nouvelle entité dans laquelle aucune des villes impliquées avait une majorité absolue de citoyens, un nouveau nom s’imposait. Dans un processus de fusion, selon monsieur Simard, une ville est qualifiée de la plus importante si sa population a la majorité absolue. Chicoutimi était, certes, la plus populeuse, mais n’ayant pas cette majorité, elle n’a pas trouvé grâce à ses yeux. Lui, avait bien compris l’enjeu. Lors de la fusion des villes de Jonquière, Arvida, Kénogami et Saint-jean-Eudes, Jonquière n’avait pas, selon moi, cette majorité absolue, mais le nom retenu fut, Jonquière.

Au plan historique, il semble y avoir autant de vérités qu’il y a d’auteurs qui se sont penchés sur l’histoire de la région. Des scénarios de Fabienne Larouche, auteure de la série « 30 vies » à Radio-Canada, le montrent. Dans cette émission, j’ai appris sur Madeleine de Verchère et Dollar Des Ormeaux, des choses différentes de celles que l’on m’a enseignées à l’école. Dans la capsule historique de monsieur Simard, donne une priorité absolue à la rivière Saguenay. Pas un mot sur la première ville établie sur ses rives. C’est, bien sûr, son droit.

Chicoutimi, au 19ème siècle, était entourée de forêts, de champs, d’eau, parsemés de bourgs ici et là. La charismatique et renommée « Reine du Nord » fut citée même par le Roi de France. L’historienne, Russel-Aurore Bouchard, dans son dernier ouvrage, a trouvé la poésie juste pour attendrir les cœurs les plus hostiles ? « Placée en amphithéâtre et en bordure de la rivière Saguenay, Chicoutimi s’étalait en orgueil et était devenue, au milieu du 19ème siècle, le mémorial de l’histoire du Saguenay, le cœur d’un royaume en gestation ». Plus près de nous, en 2002, Chicoutimi, le cœur du Saguenay, est la plus populeuse, la plus connue et la plus médiatisée dans le monde, des villes du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Appréciant froidement la question, j’ai voté Chicoutimi, en 2002. Peut-être était-ce dû à ma condition de néosaguenéen par définition, non originaire d’ici, plus neutre et objectif. On aurait dû ne permettre qu’aux Néosaguenéens de voter lors de la consultation populaire, de façon à soustraire du vote, les artéfacts émotifs tels que la douce vengeance et l’esprit de clocher. On ne se retrouverait pas, aujourd’hui, aux prises avec une aberration, que je n’arrive pas encore à admettre ; même si on m’invite à oublier le passé pour regarder vers l’avenir. Aberration consistant à être devenu citoyen d’une ville appelée Saguenay, située sur le bord de la rivière Saguenay, dans une région nommée, Saguenay-Lac-Saint-Jean, contiguë d’un comté appelé Saguenay, dans lequel existe un petit village du Bas-Saguenay appelé Petit-Saguenay. Certains, qui en ont ras-le-bol du débat, nous suggèrent d’oublier et de regarder vers l’avenir.
En souhaitant que la prophétie de l’antropologue, Serges Bouchard, voulant qu’un juste retour des choses permette que justice soit rendue au nom Chicoutimi, il faut le garder vivant. Le nom d’un arrondissement d’une ville est une insulte à l’intelligence. Russel-Aurore Bouchard a suggéré, dernièrement, que l’on donne à la route 175 le nom de « Route Chicoutimi » pour nous remémorer le fait que cette dernière fut le passage qui reliait jadis, le Saint-Laurent au Lac Saint-Jean.

Monsieur Simard, allez-vous appuyer l’historienne ?

Marcel Lapointe, Jonquière.

jeudi 2 février 2012

Titanic!?

Le site de pêche blanche sur la Baie des Ha ! Ha ! est devenu, au cours des années avec l’affluence, un vaste « yes man’s land », un village « farwestien » où trop d’individus sans scrupule s’y amènent en croyant que la seule règle qui s’impose est, l’anarchie. Ce comportement qui, bien sûr, n’est pas l’œuvre de la majorité, discrédite l’image de cette belle activité de plein air.

Ville Saguenay, par la bouche du maire, a promis d’y rétablir l’ordre avant qu’un accident ne survienne. Il était temps que la ville prenne ses responsabilités en cette matière. Comment le fera-t-elle? En édictant, j’espère, une réglementation visant à encadrer l’ensemble des activités liées à la pêche blanche sur son territoire. Cela s’impose avant que la pêche blanche ne se transforme, un jour, en pêche noire cauchemardesque.

La pêche blanche, supposée être une activité ludique impliquant, entre autres, des familles donc, des enfants, côtoie de trop près, à mon sens, l’alcool, le bruit, la vitesse excessive de motorisés de tout acabit.
On impose des quotas de prises pour éviter d’éradiquer les différentes espèces de poissons retrouvées à La Baie. Cela n’empêche nullement des délinquants d’y pratiquer le braconnage sans vergogne, probablement sous l’influence de l’alcool. Parce là comme sur la route, l’ivresse invite à transgresser avec désinvolture les règles.

La première règle que les autorités municipales devraient imposersur le site : y interdire toute consommation d’alcool. Cela aurait le double avantage d’améliorer sensiblement la sécurité, tout en réduisant, j’en suis convaincu, l’achalandage. Il y a des endroits prévus, à cet effet, pour prendre un coup en toute quiétude sans importuner les autres. Ce qui est bon pour les fumeurs l’est également pour les buveurs.

S’il existe sur le site des personnes pour contrôler les quotas de poisson, il pourrait, également, y en avoir pour y surveiller la consommation d’alcool. Les utilisateurs du site payent-ils un droit d’entrée sur le site? Sinon, l’obliger pour engager des surveillants. Si oui, en augmenter le coût pour ce faire. La sécurité n’a pas de prix!

La pêche blanche, un divertissement, qui existe depuis plus de 25 ans, doit être encouragée et supportée par les autorités, puisqu’elle crée des retombées économiques. Mais pas à n’importe quel prix! Si la ville ne règlemente pas et qu’un accident majeur se produit, cela risque de faire fuir, définitivement, beaucoup d’adeptes et d’en décourager de nouveaux. La ville a déjà trop attendu pour intervenir. Le conseil d’administration du site n’a aucun pouvoir de coercition, laquelle est nécessaire lorsque l’anarchie prend le dessus sur l’ordre et les bonnes manières.

Il est à souhaiter que la craque serve d’avertissement aux autorités municipales. Imaginez ce qui pourrait survenir si les conditions suivantes étaient réunis sur le site : un doux après-midi de fin de semaine, une foule dense et pesante sur la glace, le poids des cabanes et des véhicules (de plus en plus de grosses caisses), le bruit et les vibrations produits par les VTT et les motoneiges. Avec en prime, une bonne partie de la foule, éméchée. Le Titanic !?

Suite aux propos catastrophiques tenus par le maire : « pas aimé ce que j’ai vu, danger imminent d’accident, fissure agrandie sans plus de sécurité, pas de plan d’évacuation », souhaitons que les botines prennent le relais des babines. Car, il faut bien reconnaître que ce n’est pas d’hier que des incidents malencontreux sont rapportés sur le site. Encore l’an dernier, une camionnette a coulé à pic dans la baie, menaçant de provoquer une noyade.


Si, selon, le maire, les choses marchent à «va- la-comme-j’te-pousse »Il serait grand temps de mettre de l’ordre dans les cabanes avant que la glace ne se mette à fonde.

Gérard Audet, amateur de pêche, Chicoutimi.

mercredi 1 février 2012

À moins que...

Ma belle-fille, une néo-Québécoise issue du Sud, qui se dirige en enseignement au primaire, a réussi, du premier coup et avec grande distinction, l’examen de français exigé à l’université pour l’obtention du brevet d’enseignement. En même temps qu’elle, un nombre important de ses consoeurs et confrères de classe peinent à réussir cet examen et s’y reprennent, à plus d’une fois, pour y arriver. De futurs professeurs. Imaginez!

Un certain nombre, démissionne tout simplement après trois reprises sinon, on leur montre la porte. Du moins, jusqu’à ce que la conférence des sages recteurs du Québec, flairant la bonne affaire (plus reprises, plus de rentrées d’argent) adopte comme solution, l’acharnement pédagogique pour les nuls en français. Ni plus ni moins, la reprise jusqu’à la réussite ou le désespoir. Pathétique!

Lucien Francoeur, professeur de littérature au cégep, interviewé par Sophie Desrochers, animatrice, y est allé d’une longue et déprimante complainte concernant le désastre que représente l’état du français chez les enfants de la réforme scolaire devenus cégépiens. Entre autres tristes constats, monsieur Francoeur a parlé des travaux de groupes qu’il commande en classe, au cours desquels l’étudiant immigré du groupe, dont le français n’est pas la langue maternelle, se fait le gardien du bon français écrit face à ses collègues qui en sont incapables.

La question qui me vient : comment se fait-il que de jeunes immigrés fraichement débarqués chez nous réussissent à maitriser une langue étrangère dans les délais impartis, alors que des Québécois, francophones de souche, en sont toujours incapables lorsque rendus à l’université? La réponse est évidente, comme un nez au milieu du visage. Et Charest qui va faire reculer davantage les choses, en imposant l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année du primaire. Réveillez-moi quelqu'un!

Des profs du primaire s’interrogent, à juste titre, au sujet des habiletés de leurs futurs élèves en français, également dans les autres matières, si on les prive d’une demi-année à la fin du primaire pour la consacrer à l’apprentissage de l’anglais. Façon sournoise de saper l’usage prioritaire de notre langue (le français encore…) à moyen et long termes ici au Québec. Et tout cela se passe au vu et au su de parents mystifiés et obnubilés par le mirage du bilinguisme chez leurs enfants. Vivement l’apprentissage d’une « novlangue », le globish; environ 1200 mots de vocabulaire partagés, inégalement, entre deux langues.

Les Écossais, majoritairement, désirent leur indépendance face au Royaume-Uni, non pas pour protéger leur langue d’origine, le gaélique, ils sont seulement deux pour cent à le parler. Ils veulent, plutôt, devenir propriétaires d’importantes réserves de pétrole sises au large des côtes de l’Écosse.

Cela démontre bien que, même sans la protection de sa langue d’origine, un peuple peut aspirer à l’accesion à l’indépendance. Charest l’a compris avec son Plan Nord. On sait ben! C’est en anglais, comme dans toutes choses d’ailleurs, que va se construire le Plan Nord.

À moins que…

Marcel Lapointe,Jonquière.