Leçon de démocratie 101.
La démocratie représentative est l’apanage des gouvernements occidentaux, paliers fédéral, provincial, municipal confondus. Elle nous permet, aux 4 ans, de choisir celles et ceux qui vont assurer la gouvernance de l’État ou de la Ville. On leur fera confiance pour prendre les meilleures décisions en notre nom.
Comme toute chose, la démocratie représentative souffre d’imperfections et n’est pas à l’abri de biais. Par exemple, l’exercice du pouvoir par des leaders politiques irréfléchis et autocrates. Ces personnages bouillants et impulsifs à l’égo démesuré qui contribuent à restreindre l’espace réservé au débat démocratique.
Cas d’espèce A : un leader politique voit la possibilité d’obtenir une subvention ministérielle de 2 millions pour fluorer l’eau potable de sa ville. Sans consulter les principaux intéressés, les contribuables qui vont la boire, il décide que la fluoration de l’eau est une bonne chose pour eux et saute à pieds joints sur l’offre de Québec pour procéder.
Cas d’espèce B : le chef décide qu’un magnifique terrain public situé en bordure d’un lac accessible gratuitement à la population sera vendu en pièces détachées pour que quelques biens-nantis s’y construisent. Cela, sans prendre la peine, encore une fois, de consulter le peuple.
Dans les deux cas, le peuple s’est rebifé et le dirigeant politique fut contraint de faire volte-face, salto arrière, et quoi encore? En tout cas, moins coûteux pour les contribuables que des actions en justice pour mettre un frein aux décisions irréfléchies.
Le journal Le Quotidien de Saguenay, par le biais d’un éditorial récent, présente le maire de Saguenay comme étant un vrai démocrate. Il serait capable de souplesse si nécessaire, ouvert à reconnaître ses erreurs, parce qu’il est revenu sur certaines décisions prises dans la controverse. On pense, ici, à la fluoration de l’eau potable, sa volonté d’exterminer la base plein-air de Laterrière, le nom des Marquis de Saguenay qui l’agace, l’encadrement rigide de la période de questions lors des séances du conseil municipal; sujet, par ailleurs, qui n’est pas clos. Devons-nous nous attendre bientôt à un nouvel élan de générosité démocratique du maire? En l’occurrence, cesser de s’ériger en mur entre les conseillers et les citoyens qui désirent s’adresser à eux lors des réunions du Conseil.
Ce qui étonne également : pourquoi le Quotidien, par la voix du même éditorial encenseur du premier magistrat de Saguenay, a-t-il omis de parler de son dernier virage à 180 degrés ? C’est encore tout frais dans nos mémoires. Celui de l’affaire concernant l’accès aux écocentres de la ville par des étrangers. Un oubli? Soyons beaux joueurs, soyons positifs comme le journal le réclame des contestataires organisés et donnons-lui le bénéfice du doute.
Mais, difficile d’oublier que la cote de popularité du maire est durement écorchée, comme un récent sondage l’a démontré. Il se pourrait, par ailleurs, que les non-élus qui l’entourent et le conseillent y soient pour quelque chose dans le changement de ton et d’attitude du maire. Fin de mandat oblige. La seule garantie de sécurité d’emploi pour les « apparatchiks » de l’appareil au pouvoir est de le conserver.
La démocratie représentative peut faire corps avec la démocratie participative, dans la mesure où les élus reconnaissent le bien-fondé de consulter la population avant de prendre des décisions sensibles. Autrement, une instance, comme le conseil municipal, doit prendre ses responsabilités, sans, par ailleurs, se ridiculiser comme cela est arrivé avec le dossier des écocentres.
À la séance du conseil du 5 mars prochain, entouré de ses conseillers silencieux (en l’occurrence, pourquoi chacun a-t-il son micro?), monsieur le maire va encore faire de vertu au plan démocratique en faisant changer son règlement pris, de façon irréfléchie, au cours du conseil du 6 février dernier.
Marcel Lapointe, secrétaire, Équipe du renouveau démocratique.
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