Le bruit court à l’effet que la partie patronale chez RTA va se camper sur ses positions advenant un retour à la table de négociations; voire même, diminuer ses offres initiales. Pourquoi?
Depuis le début du lockout, des cadres-scabs, loyalement dévoués à l’employeur, exécutent le travail des syndiqués pour finir par prendre, en apparence, la pleine mesure des tâches à accomplir. Tant et si bien, qu’ils pourront faire rapport à leurs patrons. Gageons que les conclusions du rapport ne seront pas à l’avantage des syndiqués.
C’est limpide! La compagnie en profite pour réévaluer toute l’organisation du travail dans l’usine. On voudrait démontrer qu’il existe une différence de rendement dans l’accomplissement d’une tâche entre un cadre, tout à coup devenu homme à tout faire et celui d’un syndiqué, spécialiste de cette tâche, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Ma foi! De quoi rendre jaloux François Legault qui ne saura jamais comment s’y prendre pour évaluer les enseignants.
Pour exécuter cette basse manoeuvre, la compagnie a commencé par décréter un lockout avant terme. 24 à 48 heures amputées à la négociation. Souvent, ce sont elles qui font la différence. La porte-parole de RTA, Claudine Gagnon, n’a-t-elle pas confirmé au Quotidien de Saguenay que des discussions avaient eu lieu pour dénouer l’impasse, juste avant le déclenchement du conflit par la compagnie? Jean Guy Lavoie, chef de l’accréditation syndicale CRC de l’Usine Alma, parle même, dans le même journal, d’une contre-offre syndicale sur les salaires et la sécurité d’emploi. Offre envers laquelle la partie patronale se serait montrée ouverte, pour ensuite… l’écarter.
L’intérêt du lockout pour RTA est, maintenant, devenu évident ; même pour ceux qui ne voyaient pas de différence entre une grève et un lockout. Dans le deuxième cas, c’est l’employeur qui contrôle l’agenda de l’arrêt de travail. Se faire évaluer quand tu ne peux avoir ton mot à dire dans le processus, c’est un peu comme aller nager sur un plan d’eau au fond duquel y circulent des requins.
Comme l’aurait dit, de son vivant, le colonel Sanders : ‘’À la guerre comme à la guerre’’. Sauf que même là, les belligérants respectent des règles.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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