mercredi 1 février 2012

À moins que...

Ma belle-fille, une néo-Québécoise issue du Sud, qui se dirige en enseignement au primaire, a réussi, du premier coup et avec grande distinction, l’examen de français exigé à l’université pour l’obtention du brevet d’enseignement. En même temps qu’elle, un nombre important de ses consoeurs et confrères de classe peinent à réussir cet examen et s’y reprennent, à plus d’une fois, pour y arriver. De futurs professeurs. Imaginez!

Un certain nombre, démissionne tout simplement après trois reprises sinon, on leur montre la porte. Du moins, jusqu’à ce que la conférence des sages recteurs du Québec, flairant la bonne affaire (plus reprises, plus de rentrées d’argent) adopte comme solution, l’acharnement pédagogique pour les nuls en français. Ni plus ni moins, la reprise jusqu’à la réussite ou le désespoir. Pathétique!

Lucien Francoeur, professeur de littérature au cégep, interviewé par Sophie Desrochers, animatrice, y est allé d’une longue et déprimante complainte concernant le désastre que représente l’état du français chez les enfants de la réforme scolaire devenus cégépiens. Entre autres tristes constats, monsieur Francoeur a parlé des travaux de groupes qu’il commande en classe, au cours desquels l’étudiant immigré du groupe, dont le français n’est pas la langue maternelle, se fait le gardien du bon français écrit face à ses collègues qui en sont incapables.

La question qui me vient : comment se fait-il que de jeunes immigrés fraichement débarqués chez nous réussissent à maitriser une langue étrangère dans les délais impartis, alors que des Québécois, francophones de souche, en sont toujours incapables lorsque rendus à l’université? La réponse est évidente, comme un nez au milieu du visage. Et Charest qui va faire reculer davantage les choses, en imposant l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année du primaire. Réveillez-moi quelqu'un!

Des profs du primaire s’interrogent, à juste titre, au sujet des habiletés de leurs futurs élèves en français, également dans les autres matières, si on les prive d’une demi-année à la fin du primaire pour la consacrer à l’apprentissage de l’anglais. Façon sournoise de saper l’usage prioritaire de notre langue (le français encore…) à moyen et long termes ici au Québec. Et tout cela se passe au vu et au su de parents mystifiés et obnubilés par le mirage du bilinguisme chez leurs enfants. Vivement l’apprentissage d’une « novlangue », le globish; environ 1200 mots de vocabulaire partagés, inégalement, entre deux langues.

Les Écossais, majoritairement, désirent leur indépendance face au Royaume-Uni, non pas pour protéger leur langue d’origine, le gaélique, ils sont seulement deux pour cent à le parler. Ils veulent, plutôt, devenir propriétaires d’importantes réserves de pétrole sises au large des côtes de l’Écosse.

Cela démontre bien que, même sans la protection de sa langue d’origine, un peuple peut aspirer à l’accesion à l’indépendance. Charest l’a compris avec son Plan Nord. On sait ben! C’est en anglais, comme dans toutes choses d’ailleurs, que va se construire le Plan Nord.

À moins que…

Marcel Lapointe,Jonquière.

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