La bible nous raconte qu’on lui présenta cinq poissons et autant de pains. À leur simple touché, le miracle survint, devant une foule incrédule, ébahie. Cette dernière put, alors, écouter sa parole tout en se sustentant jusqu’à satiété.
L’éditorialiste du Quotidien de Saguenay, Bertrand Tremblay, nous propose sa solution pour remplacer les emplois disparus suite aux fermetures et délocalisations totales ou partielles des grandes compagnies. La multiplication des PME. C’est, en bonne partie, à cause de la disparition de la grande entreprise que la PME est en état de choc, ici comme ailleurs. La grande entreprise est à la PME ce que le rorqual commun est à l’éperlan, au goéland. La vivacité de nos PME a toujours dépendu de la présence en bonne santé des grandes compagnies. Ce qui est de moins en moins le cas. Produits Forestiers Résolu en est un exemple patent.
La création de PME découlant de l’activité économique des grandes entreprises a, sans contredit, un impact majeur sur notre développement économique; mais dans la mesure où la volonté de ladite entreprise fait partie de l’équation. C’est grâce à Alcan, non à Rio-Tinto, que fut mise sur pied, la Vallée de l’aluminium dans la région; cela a généré de la PME. Rio-Tinto, une compagnie vouée avant tout à l’exploitation minière ailleurs dans le monde, n’aide pas notre région à développer la PME. À tout le moins, l’Australienne est loin de contribuer à en faire un puissant moteur économique capable de créer, à nouveau, la richesse du temps où Alcan donnait directement de l’ouvrage à 12 milles Saguenéens et Jeannois ; ce qui a entrainé un déferlement, sans précédent, de retombées économiques sur la région.
Ça crève les yeux, dans le conflit qui l’oppose à ses employés d’Alma : Rio-Tinto veut bien protéger la PME mais, en sabrant les conditions de travail dans sa propre usine et dans la mesure où les patrons empruntent les conditions de travail qui prévalent dans le tiers-monde. Ce que dénonce, avec raison, l’éditorialiste.
Je conçois, à l’instar de monsieur Tremblay, que nos PME méritent le soutien populaire. Mais, il y a de moins en moins de grosses compagnies pour les faire surgir et se développer, mises à part les PME générées par la Vallée de l’aluminium. Comment en arriver à ce que la PME devienne, un jour, le creuset générateur de richesse dont la région a besoin? Dans les dix dernières années, on ne compte plus le nombre de multinationales qui ont fermé pour des raisons de faillites ou de délocalisations totale ou partielle. Et ce n’est pas fini! À nous les lingots, les boulettes et les billots.
Non! répondent certains, il faut innover avec! Je veux bien les croire et je les appuie. Mais, en attendant, monsieur Tremblay et tous ceux qui sont de son avis sont bien mal venus d’écorcher, au passage, les travailleuses et travailleurs du secteur public. Monsieur dénonce la gestion « gélatineuse » des emplois de l’État québécois, annonciatrice, prétend-il, d’une catastrophe comme en Grèce. Une chance, en ces temps difficiles, que l’on peut compter sur ces emplois. C’est, en grosse partie, grâce à eux si notre économie vacillante se maintient la tête hors de l’eau dans l’attente d’une reprise qui n’en finit plus de se laisser désirer.
Marcel Lapointe,Jonquière.
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