Le prestige doit-il l’emporter sur le bon sens ? L’argument massue de la direction de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) pour exiger un baccalauréat afin de pratiquer au Québec : leurs homologues des autres provinces reçoivent une formation de 3000 heures de plus. Je doute que la formation des infirmières québécoises soit deux fois plus courte ici. Nos infirmières ayant subi avec succès l’examen de l’OIIQ seraient alors incapables de se placer dans les autres provinces, vu la disparité trop importante. Ce qui n’est pas le cas.
l’OIIQ ne convaincra personne que nos futures infirmières doivent, aujourd’hui, suivre un BAC plutôt qu’un DEC pour prodiguer des soins de qualité. L’OIIQ n’a jamais démontré qu’un cours d’infirmière plus avancé entrainerait une qualité de soins supérieure. Si les infirmières formées dans les cégeps font bien leur travail, pourquoi changer la formule ? Rien n’empêche celles qui désirent faire un BAC de suivre le programme déjà existant à l’université.
Autre chose et ce n’est pas rien, un BAC obligatoire ferait fermer quatre programmes dans les cégeps de la région et diriger près de 200 étudiantes vers l’UQAC qui ne pourrait évidemment pas toutes les recevoir. Il faudrait également fermer plus de 30 programmes collégiaux en soins infirmiers à la grandeur de la province. Cette aberration, en plus de suprimer le principe d’accessibilité aux études supérieures (à l’université les études ne sont pas gratuites), produirait une pénurie d’infirmières dans nos hôpitaux. Nous n’avons pas besoin de cela avec la prise de retraites massive qui s’en vient.
Incompréhensible cette obsession de prestige aveuglante d’un comité exécutif élu par plus de cinquante mille personnes. Comment les déléguées présentes en assemblée générale ont pu entériner un dérapage pareil ?
Marcel Lapointe, Saguenay.
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