Je veux réagir à une opinion parue hier dans le Quotidien, au sujet de l’État-providence, la cause de tous nos maux.
Des politiques sociales interventionnistes aux États-Unis? Monsieur, parlez-vous bien des États-Unis, nos voisins? Aux États-Unis d’Amérique, à mon avis, l’interventionnisme provient plutôt des énormes lobbys privés (banquiers, marchands d’armes, firmes privées médicales, juridiques et combien d’autres! Faites-vous soigner, au cours d’un séjour aux Ètat-Unis, sans présenter votre carte d’assurance maladie du Québec et vous m’en donnerez des nouvelles.
Comment expliquez-vous que malgré l’État-providence ici que vous et vos semblables dénoncez, nous ayons été parmi les plus épargnés au cours de la dernière crise? C’est l’interventionnisme de l’État canadien que Steven Harper se propose de réduire à l’état de peau de chagrin (moins d’état, plus de privé) qui a empêché la délinquance des banques canadiennes et leur a permis de ne pas sombrer en 2008. Pensez à des politiques, comme celle qui oblige les banques à faire payer à l’acheteur d’une maison un montant au moins équivalent à 5% du prix d’achat pour obtenir un prêt bancaire. Également, le resserrement des contrôles quant au remboursement de la carte de crédit.
C’est, l’avez-vous oublié? la délinquance des banques américaines, un champ privé dans lequel l’État américain se refuse toujours à faire le ménage, qui a provoqué la dépression de 2008 et la récession qui perdure. Leamen- Brothers, Freddys, etc., ça vous dit quelque chose? Les banques américaines ont prêté de l’argent à tout venant, à des gens insolvables qui s’avérèrent incapables de rembourser. La bulle immobilière qui s’en est suivie a déclenché la crise mondiale qui se répercute encore aujourd’hui.
Nous avons été épargnés ici, monsieur? Notre bas de laine, la Caisse de dépôt, a laissé 40 milliards dans cette entreprise délirante, parce que ses responsables incompétents, dont plusieurs travaillent maintenant dans le privé, ont mal gérer notre argent. Comme une idiote, la Caisse a racheté plein de mauvaises créances. Les papiers commerciaux adossés à je ne sais plus quoi : cela vous dit quelque chose?
Au plan économique, le Canada subit encore les contrecoups de la débauche américaine. Si le Canada a été louangé au cours de la crise, c’est parce qu’il fut moins affecté que d’autres pays. Cette protection contre les secousses, financière et économique américaines, provient justement du fait qu’au Canada, nos politiques ont toujours été plus coercitives envers les dérèglementations de toutes sortes, nous épargnant, en quelque sorte, des influences du privé dans la politique.
Mais, avec les conservateurs au pouvoir et majoritaires de surcroit, cette époque apparait, de plus en plus, comme révolue.
Blandine Lapointe-Brassard, Saguenay.
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