samedi 31 décembre 2011

refroidir la patate chaude

Il n’y a, selon moi, qu’une stratégie possible de sortie du pétrin pour le patron des Canadiens de Montréal, Pierre Gauthier. Le seul francophone à la haute direction de l’équipe qui s’exprime dans la langue de travail que vous savez serait de : laisser pourrir la situation. La stratégie de la terre brûlée.

Comment? Rien de plus facile! Tout simplement en demandant à deux ou trois joueurs francophones, s’il en reste, de mal jouer pour faire perdre l’équipe jusqu’à la couler en vue des séries. À voir aller cette équipe ces temps-ci, les complices éventuels n’auraient aucune difficulté à exécuter la commande du grand boss.

Ainsi, le congédiement de l’entraineur unilingue anglophone serait devenu une simple formalité et confirmé après le dernier match de la saison régulière. Aux yeux du peuple, majoritairement francophone qui le fait vivre, la face de Gauthier serait sauvée ainsi que celle de son équipe. Du moins, ce qu’il en reste.

Marcel Audet, Chicoutimi.

vendredi 30 décembre 2011

Une bibliothèque à notre mesure.

La rumeur veut que la future bibliothèque de Jonquière descende la rue Saint-Dominique pour se retrouver maintenant quelque part sur le coin du Boulevard Harvey. Celles et ceux qui la désiraient à Kénogami sur le même axe peuvent peut-être recommencer à espérer.

Mais pour ce faire, il faudrait se réveiller et brasser la cabane avant que nos chances de faire changer le maire d’idée tombent définitivement à zéro. Les Laterrois semblent avoir réussi à le faire reculer au sujet de la base plein-air. Et pour le bien non seulement de leur secteur, mais pour celui de tous les citoyens de Saguenay.

Dans une récente édition du Quotidien. J’ai bien aimé la description d’une bibliothèque faite par la ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre. Un véritable havre voué au plaisir de lire et de s’instruire, a-t-elle déclaré. N’est-ce pas beau? Le Larousse définit le mot havre comme un refuge tranquille. Un endroit calme de ressourcement.

En conséquence, parmi les deux sites suivants, lequel serait le plus approprié à recevoir notre future bibliothèque? Dans un lieu entouré de commerces, restos et bars, ou dans un endroit paisible et favorable à une véritable activité livresque? Belle question référendaire en perspective! Moi, j’ai déjà mon idée. Si la ville de Magog a réussi à se payer sa nouvelle bibliothèque construite à même un édifice patrimonial, faisant d’une pierre « trois » coups parce le gouvernement en paierait 50%, pourquoi pas nous?

Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.

jeudi 29 décembre 2011

Maudire la sous-traitance

Notre avenir économique doit-il passer par encore plus de salamalecs, de courbettes envers ceux qui représentent le grand capital au Saguenay-Lac-Saint-Jean? Non, diront nos bien-pensants faiseurs d’opinions et leurs sous-fifres, mais…

Marc Urbain Proulx, l’économiste et professeur à l’UQAC, dans un récent commentaire paru dans le Quotidien de Saguenay, nous apprend que dans les derniers trente ans, il s’est perdu 8000 emplois dans la région. Ce commentaire, je trouve, arrive à point nommé en même temps que l’éditorial de Denis Bouchard dans le même journal qui, encore une fois, met toute la gomme pour diaboliser les syndiqués de Rio Tinto à Alma. Des chuchoteurs qui craignent les purges et les goulags staliniens de leur chef syndical et sa garde rapprochée. Je l’ai croisé l’autre jour. M’avait pas l’air si pire.

Revenons à ces emplois partis en fumée. Qui plus est, des emplois à valeur ajoutée, de plus en plus rares aujourd’hui dans l’aluminium et la foresterie. Des emplois générateurs de retombées économiques très généreuses. Que ressentiriez-vous, si comme Séraphin, votre maison passait au feu avec toutes vos économies à l’intérieur?

Dans son même commentaire, l’économiste mentionne une phrase lourde de sens : « Notons que s’accroit constamment la part en pourcentage de matières premières expédiées à l’état brut ». Ciarge! Ce dur rappel à la réalité signifie que depuis la mort de Maurice Duplessis à la fin des années 50, les choses ont peu changé concernant l’apport de l’entreprise privée, grosse, moyenne ou petite à notre enrichissement collectif. Le paradigme de notre économie régionale se résume, à peu de choses près, au contentement de salaires, en quantité autant qu’en qualité, générés par une économie basée sur la production du secteur primaire (matières premières).

On a laissé à d’autres, les Américains surtout, le pactole lié la transformation. À nous les lingots, les boulettes et les billots; aux autres les autos, les navires, les avions, et le bois d’ingénierie. C’est l’économie générée par le secteur tertiaire (services) qui fait que notre région n’est pas devenue un grand site patrimonial, parsemé de « zones franches » réservées aux minières, alumineries, forestières. Pour qu’elles puissent venir y puiser, sans vergogne, le nécessaire à enrichir davantage le 5 % de la population mondiale qui s’approprie 40 % des richesses du globe. C’est ce que craignent d’ailleurs d’éminents économistes au sujet du Plan Nord de Jean Charest.

Et tout cela s’exécute sous l’œil bienveillant de politiciens, grands et petits, marionnettes d’agences de « décotation » et de banques aux pratiques pour le moins douteuses, comme les « TBTF ». Elles sont une trentaine sur la planète ces « trop grosses pour faillir » qui édictent le nouvel ordre mondial auquel les peuples devront se soumettre sous peine de voir acculer leurs États à la faillite. Premier acte du grand chambardement : nommer des banquiers technocrates à leur tête.

Quand je pense à la saignée économique provoquée par ces 8000 emplois disparus, je ne peux m’empêcher de supporter l’action du STAA à Alma. Ils cherchent à sauver ce qui nous reste de « dignité économique » avant que les multinationales ne fassent table rase.

Nous avons, ici comme ailleurs, nos rois nègres, nos roitelets, qui veulent convaincre le peuple que notre avenir passe par la création d’emplois de « nègres blancs ». La généralisation de la sous-traitance dans la région par les multinationales est un énorme piège à cons. La multiplication des pains en pains plus petits comme résultat. Peut-être, y a-t-il une dose de « caricatural » dans cette opinion. Et puis non, plus j’y pense!

Marcel Lapointe, Jonquière.

mercredi 28 décembre 2011

Histoire de fous

Le maire Jean Tremblay a déjà voulu faire transporter la statue de William Price sise devant l’hôpital à l’extrémité du boulevard Talbot, côté Chicoutimi. Pardon, côté Saguenay. Heureusement, un érudit d’histoire lui a bien fait comprendre l’erreur insensée à ne pas commettre. Les Price ont fait figures d’exploiteurs de la force de travail des gens d’ici pour s’en mettre plein les poches. Le maire a reculé, sentant que cela aurait pu lui coûter un grand nombre de votes aux élections.

Mais, le maire de Saguenay ne semble pas avoir compris la leçon d’histoire que Gérard Bouchard lui a servie à l’époque. Le Quotidien nous informe qu’il veut remettre cela. Mais cette fois-ci, il désire changer le nom de l’Auditorium Dufour en donnant dans le mercantilisme de bas étage. Y aura-t-il quelqu’un, encore cette fois-ci, pour le conseiller proprement? Assez qu’à cause de lui, il nous faudra vivre désormais avec cette banalité toponymique nommée : Ville Saguenay.

Ne pourrait-il garder ses envies de changement de noms pour des entités vouées au sport, et choses du même genre? Pour les édifices voués à la culture, faire preuve de plus de retenue, faute de posséder un minimum de perspective historique. Mais s’il tient absolument à mettre encore son nez dans la toponymie de la ville, je lui suggère alors qu’il a le plein contrôle sur notre équipe de hockey, de la renommer « les Saguenéens de Saguenay » et changer, par la même occasion, le nom de leur domicile par « Centre Saguenay ».

Et s’il est toujours en manque de changement toponymique, la route 175 pourrait devenir « la route Saguenay ». Toute cela inspiré par la devise « Saguenay, ad nauseam ».

David Falardeau, Chicoutimi.

dimanche 25 décembre 2011

Le veto de Diffusion Saguenay.

Bonjour! J’aimerais réserver deux billets pour le spectacle de Tiken Jah Fakoly. Désolé, y a pas de billets à vendre pour ce spectacle. Comment cela? c’est annoncé sur le journal! On ne vend pas de billets pour ce spectacle. Pour de plus amples informations, adressez-vous à… Un nom incompréhensible. Interdite, sans voix, j’ai raccroché.

Le lendemain, en feuilletant le Quotidien, j’apprends finalement la raison de cette « éconduite » dans un article au titre évocateur « Diffusion Saguenay oppose son véto ». On nous informe alors que son président est sorti de sa convalescence pour annoncer qu’il défend à Réservatech de vendre des billets. Mais voyons donc ! Il y a là-dessous quelque chose qui ne sent pas bon. Kim Jon ll à Saguenay? Mesquinerie? Muselage et/ou ou vendetta envers un promoteur de spectacles? Toutes ces raisons ? Toujours est-il que l’on va priver des fans de toute une région d’assister à un spectacle attendu depuis longtemps. Le chanteur africain, Tiken Jah Fakoly est un artiste de classe internationale.

La rumeur voudrait qu’à Saguenay, il existe un pouvoir occulte et tentaculaire qui a la mainmise, non seulement sur le culturel, mais sur à peu près tout ce qui y bouge. Le dézonage de terrains publics, les décisions quant à la protection du patrimoine collectif, l’imposition du religieux dans l’espace public, le droit d’accès à une bibliothèque. Et maintenant, le droit d’accès à un spectacle. Si les premiers ne me concernent pas, n’étant pas de Saguenay, Dieu soit loué! Le dernier item par contre…

Je ne serais pas surprise que quelqu’un, au dessus de Diffusion Saguenay, tire les ficelles. Mince, mais consolation quand même, ce fait divers permet mieux de cerner l’écheveau qui a cours dans la gestion des spectacles à Saguenay. Plutôt stalinienne si vous voulez mon avis. Surtout quand juge et partie se confondent en un seul : Diffusion Saguenay.

Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-La-Croix.

samedi 24 décembre 2011

Meilleurs voeux.

Je désire souhaiter de très joyeuses fêtes à toutes celles et ceux qui sont venus visiter ce blogue.
Que vous ayez été pour, contre ou mitigés en rapport avec ceux-ci, cela m'apparait sain. je les ai voulus les plus variés possibles dans le domaine économico-socio-politique. Mon but n'est pas simplement de vous faire partager mes idées. Mais de susciter le débat sur les grands enjeux de nos démocraties.
Incidemment, les commentaires à la suite des textes proposés furent rarissimes. Alors, un souhait que je formule pour l'an 2012, qu'en passant je vous souhaite la meilleure, est de voir apparaitre des commentaires à la fin des textes déposés sur le blogue de Blandine. Quelque choses qui pourrait ressembler à ce qui se fait suite aux opinions que le journal Le Devoir publie quotidiennement.

Merci encore une fois d'être venus visiter mon blogue.

Marcel Lapointe.

La mauvaise conseillère.

Engelbert Cottenoir peut bien dénoncer sa rivale, la FTQ, comme il l’a fait aujourd’hui dans le Quotidien. Cependant, la rivalité syndicale peut, parfois, devenir mauvaise conseillère. Si le président du Conseil central de la CSN dans la région a voulu se démarquer de sa compétitrice, il s’est, à mon sens, peinturé dans un coin. Sa position mi-figue, mi-raisin sur l’épineux dossier des engagements minimums exigés de Produits Forestiers Résolu dans la région me laisse penser que la CSN a voulu profiter du « timing » pour passer en mode maraudage.

Le représentant de la CSN a beau parler de consolidation des 650 emplois restant dans les usines de Kénogami et d’Alma, il n’en demeure pas moins qu’en se rangeant, en catastrophe, derrière la position mollassonne de la Conférence régionale des élus, il s’est désolidarisé de la majorité des travailleurs de l’usine Kénogami : la principale concernée.

Il est plutôt rare de voir, lors d’une négociation, un partenaire aller plus bas que son chef négociateur. Surtout si ledit chef est un ministre, néolibéraliste de surcroit, duquel jamais on ne se serait attendu qu’il manifeste une position aussi combative envers une multinationale. Le genre de position défendue par la CSN régionale est une position d’arrivée dans une négociation. Pas une de départ!

Monsieur Cottenoir a dû faire le même calcul stratégique que la majorité silencieuse : le ministre Gignac n’ira jamais aussi loin. Mais le ministre et ses congénères savent qu’ils n’ont plus rien à perdre, compte tenu des récents sondages qui les donnent perdants aux prochaines élections provinciales. L’avenir nous dira si la CSN a fait le bon calcul en profitant ainsi de l’occasion pour doubler sa rivale syndicale par la droite. En attendant croisons-nous les doigts en souhaitant que les travailleurs laissés pour compte à Kénogami par PFR et ceux qui furent débauchés à Dolbeau par AbitibiBowater reçoivent un cadeau de Noël inattendu.

Marcel Lapointe, Jonquière

vendredi 23 décembre 2011

Question d'éthique journalistique

On peut faire dire aux chiffres ce qu’on veut, dit la maxime. Seulement, des chiffres cités à partir de sources fiables leur donnent infiniment plus de crédibilité que leur contraire. La chroniqueuse, Miriam Ségal, ne cite pas sa source concernant des chiffres lancés dans une récente chronique au Quotidien intitulée « Minounes pécheresses ». Elle y affirme que 98% du CO2 émane de la vapeur d’eau, des volcans, des flatulences animales; que le reste, 2%, est de sources humaines et que de ce dernier, 17% provient de l’industrie et 14% des transports. Par ailleurs, selon une chronique de Claude Villeneuve parue dans le Quotidien du 24 avril 2110, chaque année, les humains émettent 50 milliards de tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère. Le CO2 émis par les volcans est de 500 millions de tonnes. 100 fois moins.

On objectera que les chiffres cités par madame Ségal ne sont pas nécessairement faux, ni en contradiction avec ceux du professeur Villeneuve. Bien que je sois d’opinion que le 17% lié à l’industrie et le 14% au transport se rapportent aux 50 milliards de tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère, plutôt qu’au 2% venant de l’activité métabolique des humains. Au reste, cela ne devrait pas avoir pour effet de soustraire ceux qui s’adressent au public de l’obligation de citer leurs sources lorsqu’ils lancent des chiffres. Sinon, cela laisse la porte ouverte toute grande au « trafiquage » des chiffres dans le but de tromper.



Mais, il y a plus. Que laissent sous-entendent les chiffres lancés par Miriam Ségal? Que le CO2 émanant des humains, 2% du total, est si infime que cela n’a rien à voir avec le réchauffement de la planète. Complètement aberrant! Celles et ceux qui partagent les croyances de madame Ségal, auraient tout intérêt à lire un traité simple sur le CO2 produit par les activités humaines : comme, par exemple, le fait de conduire une minoune. Il en existe de très faciles d’accès que même un écolier de cinquième année est en mesure de comprendre.

Utiliser un tel subterfuge pour exclure l’influence véritable du Co2 sur les changements climatiques dont nous avons presque perdu le contrôle, cela s’appelle travestir la vérité. Si le CO2 produit tout naturellement était le seul qui existe présentement sur la terre, les scientifiques du GIEC ne nous mettraient pas en garde, depuis des années, contre le phénomène des changements climatiques provenant principalement de ce gaz à effet de serre. Et probablement que Georges Moustaki n’aurait pas eu à écrire sa chanson : « Il y avait un jardin qu’on appelait la terre ».

Une question me tracasse par ailleurs: comment le Quotidien qui se permet, comme lui seul sait le faire, de nous corriger, nous les porteurs d’opinion, a pu laisser passer des propos dénués, à ce point, de rigueur?

Marcel Lapointe, Jonquière.

mercredi 21 décembre 2011

la punition du maire.

Le maire Jean Tremblay a révélé dans le Quotidien de mercredi le 21 décembre que si le gouvernement a fait construire une belle salle neuve à Montréal pour l’OSM, pourquoi Jonquière ne pourrait-elle pas avoir une bibliothèque toute neuve ? Mais, monsieur le maire, la raison est bien simple, parce que vous devez payer par où vous avez péché!

En 2009, vous avez tout fait pour convaincre les Saguenéens qu’ici nous devions nous contenter d’un Auditorium Dufour rénové comme nouvelle salle de spectacle, au lieu d’une construction neuve sur le site du Vieux Port sur le bord du Saguenay. Et vous avez réussi!

Au ministère de la Culture, ils ont probablement compris que tant que vous serez notre premier magistrat, nous pouvons très bien nous satisfaire de petits pains ou de menu fretin concernant les projets liés à la culture. Alors, pourquoi ne pas regarder du côté d’une église désaffectée pour y installer une bibliothèque neuve. Si tel était le cas, le même ministère serait probablement prêt à défrayer la moitié de la facture, comme il l’a fait pour la ville de Magog.

David Falardeau, Saguenay

Justice: grandeur et misère

L’ironie du sort a voulu qu’un juge qui entend des causes en rapport avec l’alcool au volant ait été lui-même l’objet d’une arrestation pour ivresse au volant récemment à Alma. Comment pourrait-on illustrer la situation de ce juge? L’arroseur arrosé? Le cordonnier mal chaussé?

J’ai, des fois, l’impression que de plus en plus de manquements envers les lois proviennent de ceux-là mêmes qui doivent s’occuper de la saine administration de la justice. Prenez, par exemple, ce procureur d’Alma accusé de fraude et de corruption; des avocats de la défense condamnés pour ivresse au volant, consommation de drogue et de prostitution.

On nous répète souvent que nous vivons dans une société de droit. Nous sommes privilégiés parce que malgré toutes les lacunes que l’on peut reprocher à notre système de justice, chaque individu a le droit à une défense pleine et entière ici. Ce qui est loin d’être le cas pour la majorité des humains. En Chine, en Russie, dans tous ces pays dirigés par des « ayatollahs », dans des dictatures telles la Corée du Nord où le peuple ne peut choisir ses dirigeants qui se passent le pouvoir de père en fils, la justice n’est que simulacre et expédiant.

Mais attention! Ce droit qui nous est reconnu, d’une défense pleine et entière, demeure un privilège parce que nous vivons en démocratie. Qui dit privilège, dit également, pas nécessairement acquis permanent, intouchable. Juste à regarder la nouvelle loi C-10 que le gouvernement Harper va nous imposer ; entre autres sur la possession de marijuana, les peines pour les jeunes délinquants, les directives sur les sentences minimales que les juges devront imposer. Qui plus est, si celles et ceux en qui nous accordons notre confiance pour administrer la justice, la déshonorent, alors que nous nous attendons d’eux qu’ils soient au-dessus de tout soupçon, cela n’augure rien de très bon.

Odette Chicoine, Saguenay.

La gageure du président

Ce matin, Éric Dufour, président de la Chambre de commerce de Saguenay, a fait une déclaration solennelle dans le Quotidien. ‘’ Nous prenons la gageure qu’il va se créer des emplois avec les investissements que Rio-Tinto va réaliser à Alma ’’. Mais, monsieur Dufour, personne n’a encore dit le contraire, à ce que je sache. Cela revient à gager en disant : ‘’Pile, je gagne et face, tu perds ’’. La question n’est pas de savoir si un éventuel investissement de RTA à Alma va créer des emplois. On n’est pas encore rendu à engager des robots pour faire de la sous-traitance à dans l’usine. Le « septième ciel » d’une multinationale serait de pouvoir engager des robots dans ses usines du nord, tout en exploitant des travailleurs dans celles du sud.

Non, la question est de savoir de quoi seront faits ces emplois ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Des emplois de qualité à valeur ajoutée, ou des emplois sous-payés, sans conditions normatives autres que celles prévues à la loi. La région vient de perdre 150 emplois de qualité à Kénogami, sans compter tous les autres à La Baie, à Arvida, à Dolbeau; pour ne mentionner que ces villes. Monsieur Dufour, militant que vous êtes soudainement devenu, prêt à partager la rue avec les travailleurs, votre situation devrait vous amener à partager une vision globale de la situation de l’emploi dans la région. À faire des liens entre différents enjeux auxquels nous sommes confrontés.

Ne trouvez-vous pas que l’hémorragie a assez duré? En y songeant bien, en même temps que pour une nouvelle convention collective, ce pour quoi les syndiqués d’Alma se battent, c’est pour colmater, un tant soit peu, cette brèche qui ne cesse de vider la région de ses forces vives. Avant de devenir un autre Val Jalbert.

Au sujet du plancher d’emploi versus la sous-traitance, l’autre jour, vous parliez de tenir un large débat sur la question. Plus tard, vous vous en teniez à en restreindre la portée au niveau des membres des chambres de commerce de la région. Maintenant, vous en êtes rendu à tenir des sondages maison. Pathétique! Vous parlez de descendre dans la rue pour dénoncer RTA en croyant que cela va ébranler la compagnie. Je vous trouve bien naïf. Vous vous dites libre de penser comme vous le voulez. C’est le moins que l’on puisse espérer dans une démocratie.

Mais si, dans votre rôle, vous jouissez aussi d’une certaine liberté d’agir, qu’attendez-vous pour convier les différents intervenants de la société civile à faire ce débat régional auquel vous avez tant cru, à un certain moment?

Marcel Lapointe, Saguenay.

lundi 19 décembre 2011

Comme si!

Un lecteur a laissé sous-entendre, dernièrement, dans le Quotidien que le développement harmonieux de la ville passe par l’endossement de la part des « citoyens positifs » de la vision du pouvoir exercé à l’Hôtel de Ville de Saguenay. Il a ajouté qu’il se sentirait comme « peinturé dans un coin » de faire partie d’un mouvement d’opposition face à l’administration municipale.
Comme si des travaux d’embellissement, la réparation de l’asphalte de nos rues et les réalisations sans précédent, tous azimuts de mon échevin ne pouvaient pas aller de pair avec l’exercice d’une saine démocratie dans Ville Saguenay. Comme si des groupes d’opposition dans notre cité ne l’avaient point à cœur, tout en revendiquant le droit de dénoncer le manque de transparence et l’absence de consultation, trop souvent manifestés par ceux qui nous gouvernent à Saguenay. Comme si l’on devait accepter sans broncher l’occultisme d’un organisme de développement économique qui refuse de rendre des comptes, bien que ses budgets lui proviennent des poches du contribuable. Comme si le chantage et l’intimidation envers des opposants étaient devenus un « must » à Saguenay pour ne pas compromettre les beaux projets, les belles initiatives, les activités créatrices d’emplois. Comme si pour être écoutés à Saguenay, il nous faille accepter que la bonne façon de gérer adéquatement une ville passe par la concentration des pouvoirs dans les mains d’une clique de décideurs qui refusent de consulter, ou si peu.
Les opposants qui ont dénoncé dans le cadre de l’Affaire Fortin ont dû se sentir « peinturés dans un coin » dans l’attente du jugement de la Cour, suite au procès que leur a intenté Jacques Fortin, conseiller municipal à Saguenay. Ces opposants avaient osé semer le doute sur la transaction d’un terrain appartenant à la ville.
La Juge Suzanne Ouellet a donné raison sur toute la ligne à ces opposants. Cela démontre qu’ils avaient raison. Que leur courage et leur détermination pour recouvrer la liberté de contester les élus de Saguenay lorsqu’ils le jugent à propos, sont exemplaires et « constructifs ».

Blandine Lapointe-Brassard, Saguenay.

Réussite mitigée

Le chroniqueur, Bertrand Tremblay, est revenu, ce matin sur la « carte cachée du maire ». Vous vous souvenez, celle qu’il devait nous sortir suite à la fermeture définitive de la Consol à La Baie? Dans un article du Quotidien, parlant du bilan des dix années de la fusion de Ville Saguenay, le maire Tremblay l’a dévoilée. Dans un encart couleur spécialement aménagé à cette fin, à part çà. Sa carte cachée, disait le maire, fut d’avoir « empêché la compagnie de sortir le bois de la région ». Je ne sais trop ce que pensent les travailleurs, qui à cette époque, ont perdu leur emploi, mais comme bien d’autres, ce n’est pas la signification que j’ai d’une carte cachée que je crois détenir dans mon jeu. Un bluff! Un pétard mouillé peut-être bien! Mais une carte gagnante, absolument pas !

Si les réussites de Jean Tremblay plaisent à bien des citoyens de Saguenay, moi, ce sont les échecs qui me turlupinent et me laissent songeur. En justice, pertes de procès et règlements pour lesquels j’ai dû payer de ma poche. La dette de la ville qui gonfle à chaque année (300 millions) qu’il faudra, un jour, régler pour épargner les générations futures. J’appréhende un compte de taxes à venir. Pas avant les prochaines municipales en 2113 bien sûr! Mais au début du prochain mandat de Jean Tremblay à la tête de la ville. À moins que…

En matière de laïcité dans l’espace public : revers avec obligation de payer, encore par moi, amende et dépends. En matière de critique envers les élus de Saguenay : jugement tout frais sorti qui ne laisse aucun doute sur les tords subis par des opposants au maire : chantage, intimidation, privation du droit de remettre en question des décisions de la ville. En matière d’immigration : retrait de Saguenay de la table régionale, alors que la région fait toujours face à une décroissance démographique, que le taux de natalité ne peut assurer à lui seul le renouvellement des Saguenéens et des Jeannois, que les Jeannois ont démontré par le passé avoir fait bien meilleure figure que nous, au Saguenay, à ce chapitre.

Enfin, que dire du dossier de l’emploi à Saguenay depuis la première élection de Jean Tremblay? Un taux de chômage qui stagne autour de la moyenne québécoise, plus souvent en bas et loin de la moyenne canadienne, dans cette ville supposée être la « plus meilleure » de celles de même catégorie au Québec.

Marcel Audet, Saguenay.

samedi 17 décembre 2011

Changement obligé

Dans le contexte économique mondial qui prévaut, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que plus les choses changent et plus, c’est pareil. Ce n’est pas différent ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean; les vrais agents de changement étant, à mon idée, loin d’être celles et ceux qui se proposent d’en être.

Dans le conflit de travail qui a maintenant pris son envol entre les aluminiers d’Alma et Rio-Tinto, la toute puissante, le syndicaliste, Marc Maltais et son groupe font, à mon sens, meilleure figure d’agents de changement que les présidents de Chambre de commerce, ceux qui les appuient ouvertement et ceux qui veulent donner l’impression de rester neutres par la discrétion qu’ils prétendre afficher.

À moins que changement veuille dire dans l’esprit de certaines et certains : se contenter encore et toujours du « petit pain » et pourquoi pas les miettes qui vont avec, en laissant les puissants venir ici prendre sans vergogne nos richesses par une exploitation maximum de la force de travail de celles et ceux dont ils veulent réduire au minimum la masse salariale.

Ça, c’est ce que j’appelle la poursuite dans l’illusion du changement qui continue et continuera toujours de séduire et d’assujettir journalistes, présidents de Chambre de commerce, politiciens locaux gagnés d’avance aux diktats des puissants de ce monde.

Oui, j’aimerais comme bien d’autres, afin de préciser davantage ma pensée, que monsieur Éric Dufour, président de la Chambre de Commerce de Saguenay, l’organise son fameux débat élargi sur « le plancher d’emplois versus la sous-traitance ». L’autre jour dans le Quotidien de Saguenay, il donnait vraiment l’impression de beaucoup y tenir.

Monsieur Dufour, allez-vous arrimer vos bottines à vos babines? Et si ça se trouve et que vous faites confiance à la démocratie en invitant des intervenants de la société civile, pas juste des amis chambreurs, soyez assuré que je me ferai un plaisir de me joindre à votre consultation pour y apporter mon point de vue. Lequel, bien que diamétralement opposé au vôtre, pourrait être nuancé par vos arguments lesquels réussiraient peut-être à me convaincre que finalement, vous êtes dans le vrai.

Élisabeth Proulx, Metab-Lac-Croix.

Changement obligé

vendredi 16 décembre 2011

Protection du public

Un ordre professionnel, membre de l’Office des professions du Québec, existe-t-il pour protéger ses membres face à la loi, ou pour protéger le public contre les abus, la mauvaise pratique, les exactions d’un de ses membres envers celui-ci?

J’assiste béatement au quotidien juridique qui se déroule sous mes yeux, tout en constatant que l’on met en prison, en sursis, en travaux communautaires ou en amendes salées des individus, qui, à mon avis, ont commis des fautes beaucoup moins importantes que celles commises par cette pharmacienne congédiée par l’hôpital de Jonquière parce qu’elle a accumulé, aux des dernières années, fraude après fraude.

Par ailleurs, je crois comprendre, à la lecture d’un reportage paru dans le Quotidien du 16 décembre, que la pharmacienne éprouve des problèmes de santé qui peuvent altérer son jugement professionnel et, en conséquence, mettre en danger la vie des clients qu’elle désert.

Pendant tout ce temps, l’Ordre professionnel des pharmaciens du Québec s’est évertué à accompagner son membre afin de l’aider à suivre les règles déontologiques qui régissent sa profession. Mais cela a des limites. Si l’Ordre des pharmaciens veut me faire croire qu’à procrastiner comme il l’a fait, il a joué son rôle de protection du public, eh bien! Je lui réponds que c’est de la foutaise, qu’il nous prend pour des valises. D’autant plus insultant à notre intelligence, et inquiétant d’apprendre que madame est toujours inscrite au tableau professionnel de l’Ordre et qu’elle n’a jamais fait l’objet d’une seule journée de radiation. Diantre!

L’ordre va-t-il attendre que madame pause le geste ultime et laisser à d’autres la responsabilité de la retirer du circuit, le temps nécessaire à démontrer qu’elle peut encore exercer en toute sécurité? Il semble bien que poser la question c’est y répondre.
David Falardeau, Saguenay.

jeudi 15 décembre 2011

Robin des bois des temps modernes

Quant au bras de fer qui vient de débuter entre le syndicat et Rio-Tinto-Alcan, Denis Bouchard, éditorialiste au Quotidien, nous fait connaitre, ce matin, dans une charge à fond de train contre Marc Maltais, président de STAA, dans lequel des deux camps il campera. Le contraire m’aurait étonné, parce que c’est le propre et l’obligation des journalistes payés par les conglomérats qui régissent toute l’information médiatique au Québec, de se mettre au service de leurs maîtres à penser lorsqu’ils en donnent la commande. Mon seul point d’interrogation était de connaître le moment où Denis Bouchard allait recevoir son mandat.

Si le syndicat avait voté à 51 % pour la grève, pas besoin de vous dire les propos qu’aurait alors sortis des archives du journal, monsieur Bouchard, pour dénoncer une position syndicale trop timorée, trop divisée et tutti quanti. Maintenant que le vote syndical est sans équivoque, c’est le moins qu’on puisse dire, monsieur tombe à bras raccourci sur le chef syndical qu’il va même comparer à Staline. Faut le faire ! Et les syndiqués eux? Tous des demeurés, des moutons de Panurge? J’espère qu’au moins un militant de STAA va se charger de répondre au journaliste sur cet aspect. Oui, il est nécessaire de répondre, un moment donné, à l’insulte à l’intelligence. Et pas toujours pas la voix de ces dirigeants.

À Saguenay, y pas que les politiciens qui deviennent émotifs quand les enjeux deviennent de véritables remises en question d’un système économique qui ne fait qu’élargir les inégalités entre quelques riches et une classe moyenne qui est en train, entre autres avec la sous-traitance, de rejoindre les classes démunies de la société. Et je vais vous dire une chose : ben content d’apprendre que la moyenne des salaires des gars du STAA frise les cent mille piastres. Parce que c’est de l’argent qui ne va pas les poches d’une compagnie qui engrange des milliards de profits, même dans une crise économique qui n’en finit plus; parce que ce sont moins de primes versées aux patrons; parce que ce sont moins de dividendes versés à des actionnaires qui ne contribuent en rien à l’activité économique. Contrairement aux travailleurs de l’aluminerie qui dépensent à Alma et qui font ainsi tourner, un peu du moins, l’économie régionale.

Denis Bouchard s’étonne que d’une part le syndicat se batte pour un plancher d’emploi. Ringard dit-il dans une économie de plus en plus supportée par la technologie. Mais, il ne voit pas de problème avec des emplois créés en sous-traitance, sans aucune protection ni garantie, dans ce même contexte. Son argumentaire, à ce propos, est teinté de mauvaise foi, alors qu’il devrait connaître les conditions de rémunération et normatives, quand il y en a, qui sont le lot des travailleurs « sous-traités ».

En conséquence, j’appuie la lutte du STAA qui, en quelque sorte, est aussi la nôtre. Parce que je ne vois aucun problème à ce qu’un syndicat aille soutirer le maximum d’avantages d’une compagnie comme Rio-Tinto qui, ici, au Saguenay-Lac-Saint-Jean s’accapare, non seulement le beurre, mais aussi l’argent du beurre. En en relayant ainsi une grande partie à la communauté jeannoise, le STAA fait, de la sorte, figure de Robin des bois des temps modernes.

Le visionnaire Nicholas Ledoux a dit : « Il ne faut pas désespérer, car le cahos progresse ». Et j’ajoute qu’il progresse d’autant mieux si on se tient debout pour défendre nos intérêts oui, mais en même temps, les intérêts de toute une communauté. Prétendre le contraire, c’est défendre une vision moyenne-âgeuse de la société : une société de porteurs d’eau et de valets de service.

Marcel Lapointe, Jonquière.

Robin des bois des temps modernes

Le président de la Chambre de commerce de Saguenay, Éric Dufour, estime qu’il faut un débat de société sur les exigences syndicales concernant la protection d’un plancher d’emplois et la pertinence de la sous-traitance à l’usine Rio-Tinto-Alcan d’Alma.

Du même souffle, il dit que ce débat n’aura pas lieu. Mais qu’à la Chambre de commerce de Saguenay, eux peuvent le faire. Bon ! Qu’est-ce qu’il attend pour organiser ce débat, s’il y croit tant? Mais attention monsieur Dufour! Un débat régional de société comme vous le souhaitez ne peut se tenir en vase clos; seulement entre membres de chambres de commerce. Vous devez le tenir en invitant les divers intervenants de la société civile : organismes communitaires, syndicats, patrons, groupes sociaux, étudiants, etc.

Ça ne sent pas bon? Les perceptions sont mauvaises? Il faut un meilleur climat et de meilleures relations de travail? Nous sommes rendus à la croisée des chemins au plan économique? Nous serons redevables envers l’histoire? Nous sommes en début de crise ( ?!) ? Un plancher d’emplois à l’usine Alma, ça ne tient pas la route ? Alors que vous dites en même temps que nous avons plein d’avenir et que nous sommes stratégiquement bien positionnés avec le Plan Nord. Vous voulez mieux comprendre le discours des syndicats que vous flagorner? Ça prend aux travailleurs une vision future? Le salaire et la sécurité d’emploi importent peu aux futures générations de travailleurs?

Voilà toutes des affirmations que vous avez faites dans le Quotidien de Saguenay récemment qui composeraient un bon menu de débat public ! Aurez-vous maintenant le courage d’aller vérifier dans la population, plutôt qu’en cénacle, si celles-ci sont partagées ? Au moins en partie. Sinon, vous et vos congénères, ne pourrez que vous basez sur les perceptions, les préjugés, les sondages maison pour « propagander ».

Espérant que vous nous convierez, le plus grand nombre possible, à ce grand débat que vous souhaitez tant, comptez sur ma participation certaine. La balle est dans votre camp, monsieur Dufour. Maintenant que vous avez mis le doigt dans l’engrenage, vous pouvez difficilement vous soustraire en prétextant d’habituels faux-fuyants écornés.
Élisabeth Proulx, Lac-Saint-Jean-Est.

mardi 13 décembre 2011

Invitez-nous, monsieur Dufour.

Le président de la Chambre de commerce de Saguenay, Éric Dufour, estime qu’il faut un débat de société sur les exigences syndicales concernant la protection d’un plancher d’emplois et la pertinence de la sous-traitance à l’usine Rio-Tinto-Alcan d’Alma.

Du même souffle, il dit que ce débat n’aura pas lieu. Mais qu’à la Chambre de commerce de Saguenay, eux peuvent le faire. Bon ! Qu’est-ce qu’il attend pour organiser ce débat, s’il y croit tant? Mais attention monsieur Dufour! Un débat régional de société comme vous le souhaitez ne peut se tenir en vase clos; seulement entre membres de chambres de commerce. Vous devez le tenir en invitant les divers intervenants de la société civile : organismes communitaires, syndicats, patrons, groupes sociaux, étudiants, etc.

Ça ne sent pas bon? Les perceptions sont mauvaises? Il faut un meilleur climat et de meilleures relations de travail? Nous sommes rendus à la croisée des chemins au plan économique? Nous serons redevables envers l’histoire? Nous sommes en début de crise ( ?!) ? Un plancher d’emplois à l’usine Alma, ça ne tient pas la route ? Alors que vous dites en même temps que nous avons plein d’avenir et que nous sommes stratégiquement bien positionnés avec le Plan Nord. Vous voulez mieux comprendre le discours des syndicats que vous flagorner? Ça prend aux travailleurs une vision future? Le salaire et la sécurité d’emploi importent peu aux futures générations de travailleurs?

Voilà toutes des affirmations que vous avez faites dans le Quotidien de Saguenay récemment qui composeraient un bon menu de débat public ! Aurez-vous maintenant le courage d’aller vérifier dans la population, pas en cénacle, si celles-ci sont partagées ? Au moins en partie. Auquel cas, vous et vos congénères, ne pourrez que vous basez sur les perceptions, les préjugés, les sondages maison pour « propagander ».

Espérant que vous nous convierez, le plus grand nombre possible, à ce grand débat que sous souhaitez tant ; comptez sur ma participation certaine. La balle est dans votre camp, monsieur Dufour. Maintenant que vous avez mis le doigt dans l’engrenage, vous pouvez difficilement vous soustraire en prétextant les habituels faux-fuyants écornés.

Élisabeth Proulx, Lac-Saint-Jean-Est.

dimanche 11 décembre 2011

La zone de 50% du Plan Nord à Charest.

En choisissant le 49e parallèle pour déterminer la limite inférieure de son Plan Nord, le gouvernement sème la controverse. S’il l’avait plutôt tracée au 50e, les entrepreneurs forestiers, les syndicats et les politiciens locaux n’auraient pas déclenché d’alerte rouge au sujet d’une zone de 50 % à exclure de toute activité industrielle au-delà du 49e.

Mais le gouvernement Charest aime lancer des sondes pour connaître le pouls des populations; quitte à réajuster le tire sinon à retirer ses projets. Jean Charest est à l’aise avec cela et je le soupçonne même d’en faire un outil de stratégie électorale. Le retrait du gouvernement d’un projet de centrale électrique au charbon à Beauharnois et de la privatisation d’une partie du Mont Orford ainsi que relâchement de la pédale sur l’exploitation des gaz de schistes témoignent, à mon sens, d'une façon de gouverner qui, somme toute, ne lui a pas nui jusqu’ici.

Pour revenir à la controversée zone de 50 % à préserver de toute prédation humaine dans le Plan Nord, les libéraux ont créé la zizanie. Au concert des syndicats, entrepreneurs et politiciens, qui prétendent que cette application de la « zone 50 » va tuer ce qui reste d’industrie forestière au Saguenay-Lac-Saint-Jean (le gros de l’activité forestière chevauche le 49e) se sont greffés les autochtones et les écologistes. Les Innus de Masteuiash et d’autres communautés autochtones manifestent d’importantes réserves, craignant pour leurs droits ancestraux. Les groupes environnementalistes accusent le gouvernement de manquer à son engagement : un 12 % serait exclu de cette « zone 50 ».

Si une image vaut mille mots, une carte présentée dans le Quotidien du 9 décembre dernier ne nous dit rien sur cette « zone 50 ». On y voit bien des zones numérotées situées au-dessus de la ligne du 49e parallèle, mais aucune indication quant à des endroits spécifiques qui délimiteront cette zone d’exclusion. Et ce qui me turlupine: on n’entend jamais les opposants parler de l’autre 50 % : celui que le Plan Nord réserve à l’exploitation industrielle. Une joute politique larvée opposant libéraux et péquistes n’est-elle pas en train de se jouer sous nos yeux?



Élisabeth Proulx, Lac Saint-Jean.

La zone de 50% du Plan Nord à Charest.

jeudi 8 décembre 2011

Chantage et intimidation

Entièrement d'accord avec Alain Proulx sur l’importance de la solidarité entre nous. RTA-Alcan, on les voit aller de ce temps-ci avec leur liste exhaustive des avantages qu'ils auraient à aller produire ailleurs. En Arabie, au Cameroun, etc. Des endroits où la compagnie pourrait verser des salaires de crèves-la-faim. Pire que la sous-traitance ça!

Les gars du STAA à Alma ont bien plus que leurs intérêts propres à défendre dans leur présente négociation avec RTA-Alcan. Empêcher la sous-traitance de rentrer dans l'usine est un objectif du STAA que toute la communauté d'Alma, les élus en premier, devrait soutenir. Et si cette nécessaire solidarité devait se manifester concrètement, la compagnie règlerait avant le jour de l’an. Faut pas donner le temps à RTA de se construire des usines bon marché dans des pays où les populations, excluant l’oligarchie ploutocratique, sont raides pauvres.

Voyons voir ce qui va se passer dans la ville de l'hospitalité dans les prochaines semaines.

Marcel Lapointe, Jonquière.

La carte électorale de Ville Saguenay.

Aujourd'hui, voyez-vous une différence entre les ruraux et les urbains, mis à part leur lieu de résidence sur le territoire de Saguenay? Les ruraux n’ont même plus cette odeur qui les caractérisait. De toute façon, même avant la fusion, les citoyens du rang Saint-Pierre, du Chemin des Villas, du rang Saint-Jean Baptiste payaient leurs comptes de taxes municipales à Chicoutimi. Il en allait de même pour Jonquière et La Baie pour leurs rangs respectifs.

François Saint-Gelais, dans son dernier éditorial au Quotidien, prétend que notre ville n’est pas encore assez homogène et qu’en conséquence, il faut éviter de brusquer une refonte de l’aberration qui nous tient lieu de carte électorale à Saguenay, encore après dix ans de fusion. Mais monsieur Saint-Gelais, croyez-vous, en bonne vérité, que les choses seront si différentes dans cinq ou dix ans pour qu’il faille attendre?

D’accord, comme vous, avec la stratégie des petits pas pour nous construire une carte électorale de Ville Saguenay plus démocratique et plus juste. Donc, en vue des prochaines élections en 2013, pourquoi ne pas aplanir ses aspérités les plus évidentes? Celles et ceux qui laissent croire que cela n’est pas possible ont, selon moi, des intérêts particuliers à protéger.

Un comité non « paqueté » de personnes qui auront la tâche de revoir en profondeur cette carte se devra d’être objectif; c’est à dire indépendant de toute influence provenant du pouvoir qui sied présentement à l’Hôtel de Ville de Saguenay. Que son rapport final ne restera pas entre les mains du maire et son entourage immédiat. De la transparence, s’il vous plait ! Pour que toute la population puisse non seulement en prendre connaissance, mais aussi se prononcer sur les propositions émanant de celui-ci. Voilà qui aiderait à réduire l’important déficit démocratique qui gangrène la vie politique à Saguenay.

Les plus vieux se rappelleront sûrement de cette pinte de lait remplacée par le contenant de carton, qu’il fallait braser avant de l’ouvrir pour l’homogénéiser. Sinon, des petits futés comme mon frère s’appropriaient toute la crème pour eux. ‘’J’ai pas fait exprès, j’ai oublié de la brasser. La prochaine foi, je… ‘’. Jamais eu de prochaine fois, jusqu’au jour ou quelqu’un d’autre s’est chargé de nous livrer le lait déjà homogénéisé.

D’ici les prochaines élections municipales, on pourrait peut-être commencer à homogénéiser la carte électorale; juste un peu, en faisant disparaître les districts les plus criants d’iniquité. Quant au grand malaxage de l’ensemble, donnons-nous le temps bien sûr, mais je suis convaincue que si l’on veut vraiment s’y mettre, cela ne prendra pas un autre dix ans pour rétablir l’équilibre d’avant la fusion.

Nous procèderions, par la même occasion, j’en suis sûre, à un début de « pasteurisation » de la chose politique.

Odette Chicoine, Chicoutimi.

mercredi 7 décembre 2011

Le plan d'affaires tant attendu.

Le plan d’affaires de PFR devait être déposé au plus tard, le 20 décembre. Mais, il le sera vraisablement vers le 20 décembre, selon le ministre Clément Gignac. Attendons-nous donc à ce qu’il soit déposé entre Noël et le Jour de l’an. Comme juillet, moment d’absence des citoyens, l’entre Noël et Jour de l’an est une période propice à se faire passer un sapin. Plusieurs sont paquetés, d’autres ont les sens émoussés par les vapeurs d’alcool qui nous entourent. Les Kénogamiens qui n’ont pas encore monté leur sapin Noël pourront s’éviter cette peine. D’autant plus qu’ils n’auront pas le cœur à la fête.

Revenons à ce plan d’affaires présumé. Une opération comptable pour exclure des profits totaux, ceux générés par les centrales hydroélectriques : déjà réalisée. La fermeture définitive de l’usine Kénogami : en cours de réalisation. L’achat de Fibrek et… lui faire subir une cure d’amaigrissement par la suppression d’emplois à valeur ajoutée que l’on remplacera, si nécessaire, par de la sous-traitance : projeté. Des garanties… pour les travailleurs débauchés (400 à Kénogami) : de nouveaux retraités qui vivront l’incertitude d’un fonds de retraite à prestations déterminées fragilisé par la mauvaise gestion d’AbitibiBowater ainsi que des prestations coupées dues au manque d’années de cotisation. Des travailleurs relocalisés. Où? À Donnacona, Beaupré, Dolbeau? C’est fermé! À Shawinigan? Seront là accueillis à bras croisés!

C’est n’est pas tout. Encore et toujours où cela va faire le plus mal, au niveau des pertes d’emplois très rémunérateurs. Les 650 emplois perdus à Port-Alfred en sont un exemple patent; toute une communauté en subit les conséquences. Inutile de chercher à maquiller la misère engendrée par cette catastrophe avec du glinglin et du tape-à-l’oeil sans réelles retombées pour celles et ceux qui la subissent au quotidien. Et ce qui n’arrange rien, sans espoir réel de voir, un jour, une lueur au bout du tunnel. Les Baieriverins attendent toujours de voir cette fameuse carte cachée qu’on leur a fait miroiter au lendemain de la fermeture de la Consol, il y a quelques années.

Les paroles du ministre Clément Gignac dont le Quotidien fait état aujourd’hui, sont si peu rassurantes quant à la gomme que le gouvernement veut mettre pour faire entendre raison au PDG de PFR, Richard Garneau. ‘’Je remets en cause les prétentions de ceux (les syndiqués) qui disent que la no 6 est rentable, ils n’ont pas accès aux livres de la compagnie “. Et il ajoute que monsieur Garneau aura de la misère à réaliser des investissements dans le cadre du renouvellement des baux de la rivière Shipshaw. En outre, le ministre nous apprend qu’il n’y aura pas de fonds publics pour aider à maintenir ouverte l’usine Kénogami.

Voilà, maintenant on sait où crèche le gouvernement Charest dans cette affaire. Et vous aurez beau lui envoyer toutes les paires de culottes et plus encore, amassées lors de la marche de solidarité tenue dernièrement à Kénogami, rien n’y fera. Le temps n’est-il pas venu de regarder comment nous pourrions commencer à nous approprier ici ce qui est censé nous appartenir?

Marcel Lapointe, Jonquière.

mardi 6 décembre 2011

Médecins chômeurs au Québec

Qui eut cru qu’un jour des médecins, spécialistes de surcroit, pourraient se retrouver, et plus vite qu’on ne le pense, en chômage forcé? Des chirurgiens généraux, des neurochirurgiens, des chirurgiens cardiaques, des néphrologues, ophtalmologistes… Ce n’est pas un canular, la nouvelle parue dernièrement dans la Presse nous parle d’une inquiétude à ce sujet de la part de la Fédération des médecins résidents. Ici en région, nous ne souffririons pas de la présence de quelques chirurgiens supplémentaires étant donné les longues listes d’attente avant de passer sous le bistouri.

La raison fondamentale qui entretient pernicieusement cette aberration réside dans la maldistribution des médecins dans la province. Ici les directions d’hôpitaux, inventent des stratégies inédites, qu’elles devraient faire breveter, pour attirer un ou deux médecins spécialistes; au demeurant, dont on est loin d’être sûrs que l’un d’entre eux prendra véritablement racine sur le territoire. Et que le diable emporte l’investissement (temps et argent) et la valeur ajoutée! Pendant ce temps dans les grands centres, qui n’ont nul besoin de recourir à la stratégie de la « grande séduction », les candidats appliquent sur les postes disponibles, c’est tout.

Seulement, si ce n’est pas cela le problème, je crois qu’il faut alors le mettre sur le compte de la mauvaise économie planétaire qui prévaut et qui est loin de vouloir se résorber. « Désolé, docteur, nous n’engageons plus étant donné les coupures budgétaires de l’État. Mais, vous pourriez peut-être aller sonner à la porte de la clinique d’en face, la rumeur veut qu’elle engage ».

Les investisseurs potentiels aux poches pleines d’argent, en bonne partie, spolié grâce à des baisses d’impôt consenties par des gouvernements complices, choisissent cupidement de placer leurs (nos) billes dans la finance plutôt que dans l’économie. Et toute cette perversion se déroule sous nos yeux pendant qu’une bonne frange de la population refuse de voir; préférant plutôt se laisser bercer et berner par les discours pseudooptimistes, sulfureux et improvisés d’apprentis sorciers de l’économie.

Et ces autres, qu’un réveil brutal ne manquera pas d’assaillir un jour, qui ont choisi de s’enfermer dans leur bulle holistique, leur paradis artificiel pour éviter de regarder et de comprendre la réalité d’un nouvel ordre mondial qui ne prévoit rien d’encourageant pour les classes moyennes et pauvres de nos sociétés.

Droit dans le mur!

samedi 3 décembre 2011

Monsieur le PDG de Produits forestiers Résolu

J’ai lu votre dernière lettre dans une récente édition du Quotidien de Saguenay. Elle m’a stupéfait. Vous y parler d’engagements futurs de votre compagnie qui m’ont laissé, c’est le moins que je puisse dire, sur mon appétit.

Au cas où vous l’auriez déjà oublié, monsieur Garneau, ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce n’est pas d’engagements de votre société envers l’environnement et le développement durable dont les gens veulent entendre parler pour l’instant, mais bien d’engagements en ce qui concerne le maintien des emplois qui restent, celui de la machine numéro 6 à l’usine Kénogami, de modernisation de vos installations. Nous voulons d’abord manger des épinards. Quant au beurre à l’ail pour les assaisonner, vous conviendrez avec moi que cela peut attendre.

Bref, nous voulons tous savoir d’ici Noël, si votre compagnie a l’intention de nous manifester un peu de reconnaissance et conséquemment, prendre ses responsabilités au plan socio-économique envers une région de laquelle elle a reçu autrement plus qu’elle a donné. L’eau qui coule, le parterre forestier, l’huile de bras des travailleurs dont ont profité la Consol, Abitibi et AbitibiBowater ont, davantage contribué à enrichir une minorité. Le temps est venu pour Produits forestiers Résolu, de contribuer à positionner le Saguenay-Lac-Saint-Jean de façon avantageuse pour faire face aux défis mondiaux qui nous interpellent.

Je vous le redis, votre lettre tombe bien mal; comme une pêche, un pruneau pas de jus. Et je ne crois pas être le seul à s’exprimer ainsi. Plein de gens l’ont exprimé à Kénogami lors de la marche de solidarité, la semaine dernière. Si vous avez voulu créer de la diversion, si vous avez voulu nous distraire des enjeux immédiats, si vous avez voulu redorer votre blason et celui de votre compagnie avec vos belles intentions écologiques, eh bien ! vous vous êtes gouré. Nous ne sommes pas dupes.

Retournez donc à votre bureau pour nous écrire ce que nous désirons entendre, depuis belle lurette, d’un petit gars de chez nous qui prétend avoir à cœur le développement économique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.