Le plan d’affaires de PFR devait être déposé au plus tard, le 20 décembre. Mais, il le sera vraisablement vers le 20 décembre, selon le ministre Clément Gignac. Attendons-nous donc à ce qu’il soit déposé entre Noël et le Jour de l’an. Comme juillet, moment d’absence des citoyens, l’entre Noël et Jour de l’an est une période propice à se faire passer un sapin. Plusieurs sont paquetés, d’autres ont les sens émoussés par les vapeurs d’alcool qui nous entourent. Les Kénogamiens qui n’ont pas encore monté leur sapin Noël pourront s’éviter cette peine. D’autant plus qu’ils n’auront pas le cœur à la fête.
Revenons à ce plan d’affaires présumé. Une opération comptable pour exclure des profits totaux, ceux générés par les centrales hydroélectriques : déjà réalisée. La fermeture définitive de l’usine Kénogami : en cours de réalisation. L’achat de Fibrek et… lui faire subir une cure d’amaigrissement par la suppression d’emplois à valeur ajoutée que l’on remplacera, si nécessaire, par de la sous-traitance : projeté. Des garanties… pour les travailleurs débauchés (400 à Kénogami) : de nouveaux retraités qui vivront l’incertitude d’un fonds de retraite à prestations déterminées fragilisé par la mauvaise gestion d’AbitibiBowater ainsi que des prestations coupées dues au manque d’années de cotisation. Des travailleurs relocalisés. Où? À Donnacona, Beaupré, Dolbeau? C’est fermé! À Shawinigan? Seront là accueillis à bras croisés!
C’est n’est pas tout. Encore et toujours où cela va faire le plus mal, au niveau des pertes d’emplois très rémunérateurs. Les 650 emplois perdus à Port-Alfred en sont un exemple patent; toute une communauté en subit les conséquences. Inutile de chercher à maquiller la misère engendrée par cette catastrophe avec du glinglin et du tape-à-l’oeil sans réelles retombées pour celles et ceux qui la subissent au quotidien. Et ce qui n’arrange rien, sans espoir réel de voir, un jour, une lueur au bout du tunnel. Les Baieriverins attendent toujours de voir cette fameuse carte cachée qu’on leur a fait miroiter au lendemain de la fermeture de la Consol, il y a quelques années.
Les paroles du ministre Clément Gignac dont le Quotidien fait état aujourd’hui, sont si peu rassurantes quant à la gomme que le gouvernement veut mettre pour faire entendre raison au PDG de PFR, Richard Garneau. ‘’Je remets en cause les prétentions de ceux (les syndiqués) qui disent que la no 6 est rentable, ils n’ont pas accès aux livres de la compagnie “. Et il ajoute que monsieur Garneau aura de la misère à réaliser des investissements dans le cadre du renouvellement des baux de la rivière Shipshaw. En outre, le ministre nous apprend qu’il n’y aura pas de fonds publics pour aider à maintenir ouverte l’usine Kénogami.
Voilà, maintenant on sait où crèche le gouvernement Charest dans cette affaire. Et vous aurez beau lui envoyer toutes les paires de culottes et plus encore, amassées lors de la marche de solidarité tenue dernièrement à Kénogami, rien n’y fera. Le temps n’est-il pas venu de regarder comment nous pourrions commencer à nous approprier ici ce qui est censé nous appartenir?
Marcel Lapointe, Jonquière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire