Engelbert Cottenoir peut bien dénoncer sa rivale, la FTQ, comme il l’a fait aujourd’hui dans le Quotidien. Cependant, la rivalité syndicale peut, parfois, devenir mauvaise conseillère. Si le président du Conseil central de la CSN dans la région a voulu se démarquer de sa compétitrice, il s’est, à mon sens, peinturé dans un coin. Sa position mi-figue, mi-raisin sur l’épineux dossier des engagements minimums exigés de Produits Forestiers Résolu dans la région me laisse penser que la CSN a voulu profiter du « timing » pour passer en mode maraudage.
Le représentant de la CSN a beau parler de consolidation des 650 emplois restant dans les usines de Kénogami et d’Alma, il n’en demeure pas moins qu’en se rangeant, en catastrophe, derrière la position mollassonne de la Conférence régionale des élus, il s’est désolidarisé de la majorité des travailleurs de l’usine Kénogami : la principale concernée.
Il est plutôt rare de voir, lors d’une négociation, un partenaire aller plus bas que son chef négociateur. Surtout si ledit chef est un ministre, néolibéraliste de surcroit, duquel jamais on ne se serait attendu qu’il manifeste une position aussi combative envers une multinationale. Le genre de position défendue par la CSN régionale est une position d’arrivée dans une négociation. Pas une de départ!
Monsieur Cottenoir a dû faire le même calcul stratégique que la majorité silencieuse : le ministre Gignac n’ira jamais aussi loin. Mais le ministre et ses congénères savent qu’ils n’ont plus rien à perdre, compte tenu des récents sondages qui les donnent perdants aux prochaines élections provinciales. L’avenir nous dira si la CSN a fait le bon calcul en profitant ainsi de l’occasion pour doubler sa rivale syndicale par la droite. En attendant croisons-nous les doigts en souhaitant que les travailleurs laissés pour compte à Kénogami par PFR et ceux qui furent débauchés à Dolbeau par AbitibiBowater reçoivent un cadeau de Noël inattendu.
Marcel Lapointe, Jonquière
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